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#VenteOM ARABIE SAOUDITE 🇸🇦

Alors que le rachat de Newcastle par l’Arabie Saoudite piétine, l'hypothèse d'un projet de rachat de l'OM #Ajroudi porté par des fonds saoudiens émerge.

Une manière de venir concurrencer le rival qatari 🇶🇦 sur le terrain sportif ? 🤔

THREAD ⤵
Tout d'abord, un bref rappel historique :

Le Qatar est un Etat indépendant depuis 1971 mais la monarchie saoudienne va très vite imposer son influence sur l’émirat, de par ses relations avec les membres de la famille régnante qatarie.
Pourtant la donne va changer pour le Qatar lorsque Hamad bin Khalifa Al Thani prend le pouvoir en 1995.

L’émirat va alors s’émanciper de son grand voisin saoudien, notamment avec la création de la chaîne d’information Al Jazeera et en misant sur la diplomatie sportive.
La stratégie sportive qatarie est alors double, à la fois s'émanciper de la « tutelle » saoudienne mais aussi exister sur la scène internationale pour ne pas rester un "petit Etat" fragile dans un monde arabe multipolaire (ex : Koweït-Irak avec la Guerre du Golfe 1990)
Au fil des années, le Qatar va se faire un nom grâce à ses investissements dans le sport et l’organisation d’évènements internationaux.

Cette stratégie atteindra son paroxysme en 2010 avec l’attribution inattendue de la Coupe du Monde 2022.
L’année suivante, en 2011, le Qatar, par le biais du fonds d’investissement QSI, rachète le club du Paris-Saint-Germain.

Un élément de + dans la stratégie sportive qatarie pour développer le rayonnement de l'émirat à travers un club de football et une ville mondialement connue.
Ces "acquisitions" vont considérablement irriter les voisins du Qatar, en particulier l'Arabie Saoudite.

Il faut dire que les relations entre les deux Etats se tendent de plus en plus depuis le début des années 2010 et l'émergence des Printemps arabes.
La crise bascule en 2017 lorsque l'Arabie Saoudite et ses alliés rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar et lui impose un blocus.

L'Etat saoudien reproche alors à l'émirat de financer des organisations terroristes et ses liens avec l'Iran.
Cependant le blocus ne va pas impacter l'économie et les investissements sportifs du Qatar.

Pire encore, cela va détériorer l'image de la pétromonarchie saoudienne, déjà ternie par la guerre au Yémen lancée en 2015 et l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018.
L'Arabie Saoudite va alors tenter de redorer son blason, tout en concurrençant les autres puissances du Gofle, sur un terrain qu'elle n'a pas encore investi : celui du sport.
Outre les questions de rayonnement international, ces investissements récents dans le sport s’inscrivent dans une stratégie plus globale qui a pour objectif de faire de l’Arabie Saoudite un Etat moderne, dont l’économie ne reposera pas que sur l'exploitation des énergies fossiles
Ce changement de stratégie a été lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), aux commandes du pays depuis 2015.

Objectif : redonner sa grandeur à l'Arabie Saoudite quitte à utiliser des méthodes offensives.
En 2016, MBS lance le plan pharaonique "Vision 2030".

Il vise à moderniser le pays en multipliant les part. internationaux, en renforçant les services à la population et investissant dans des secteurs clés comme le dev. durable, les nouv. technologies et le tourisme.
Le sport s'inscrit dans cette stratégie pour à la fois développer la marque Arabie Saoudite à l'international (nation branding) mais aussi attirer les investisseurs en organisant de grands évènement sportifs.
Depuis 2019, l'Arabie Saoudite a notamment organisé le Clash of Dunes 🥊 et les Supercoupes d'Italie et d'Espagne ⚽

Elle a également accueilli début 2020 le rallye Dakar 🚙 et le Saudi Tour 🚴‍♀️pour mettre en avant les paysages carte postale du pays.
Néanmoins difficile d'y voir clair dans la stratégie diplomatique sportive saoudienne, tant la pétromonarchie investit rapidement sur tous les terrains en même temps pour rattraper au plus vite son retard et bénéficier d’un soft power sportif.
Cet empressement de l'Arabie Saoudite se reflète également dans sa tentative de posséder son propre club de football et rejoindre les rangs de ses voisins (Qatar avec le PSG ou bien des Emirats Arabes Unis avec Manchester City).
A noter toutefois que le projet du City Football Group porté par le Sheikh Mansour est légèrement différent.

Bien qu'il joue un rôle dans la politique étrangère des EAU 🇦🇪 l'objectif reste de créer une marque mondiale inter-clubs autour du nom City ⤵

De son côté l'Arabie Saoudite a voulu rentrer dans le monde du football par la grande porte.

En 2018, elle tente de racheter le club de Premier League Manchester United (3ème club le + riche du monde et + de 130 millions de fans à travers le monde).
Le morceau sera trop gros pour l'Etat saoudien, qui jettera son dévolu sur un autre club, plus abordable, Newcastle.

Pour ce rachat, les saoudiens vont s'associer à Amanda Staveley, qui était déjà derrière l'achat de Manchester City par le Sheik Mansour.

theguardian.com/football/2018/…
Les négociations s'accélèrent au printemps 2020 du fait de la crise #COVID__19

Le 14 avril, l'offre de rachat de 300M£ est déposée, dont 80% des fonds sont apportés par le Fonds public souverain d'investissement saoudien (PIF) dirigé par MBS en personne.
Pour parler chiffre, ce PIF (Public Investment Fund) est directement rattaché à l’Etat saoudien et fait partie des plus grands fonds souverains au monde avec un actif total estimé à 382 milliards de dollars 💸
Cependant le rachat peine à se concrétiser.

En toile de fond, la guerre du Golfe par procuration entre le Qatar et l'Arabie Saoudite.

En particulier l'action des saoudiens pour affaiblir l'une des grandes industries médiatico-sportive qatarie, BeIN Sports
Pour les chiffres :

BeIN Media Group, présidé par Nasser Al-Khelaïfi, est un véritable empire médiatique, présent dans + de 40 pays sur 5 continents.

Il est considéré comme le + grand acheteur de droits sportifs dans le monde, dont la Premier League.
Or depuis août 2017, beoutQ reprend le signal des chaînes du groupe beIN Sports et rend visible dans le monde entier les plus grands événements sportifs, dont la Premier League.

Ce piratage serait permis par l'utilisation du satellite Arabsat, sous contrôle de l'Arabie saoudite.
Des suppositions récemment confirmées par l'Organisation Mondiale du Commerce qui a donné raison au Qatar dans son litige avec l'Arabie saoudite sur ce réseau de piratage.

Du côté saoudien, on continue de nier tout lien avec BeOutQ.

challenges.fr/media/beoutq-l…
Côté rachat de Newcastle, le Qatar contre-attaque.

Y. Al-Obaidly DG du groupe BeIN, a écrit à la Premier League pour stopper ce rachat puisque selon lui "le piratage de la chaîne par BeoutQ facilite le vol des droits TV de la Premier League et donc les revenus des clubs."
Pour tout comprendre de l'action de BeIN @guardian_sport

theguardian.com/football/2020/…
Cette guerre par procuration va même plus loin puisque :

- beIN Sports a stoppé temporairement la diffusion de la Serie A (rappelons que la Supercoupe d'Italie 2020 a eu lieu à Riyad)

- l'Arabie Saoudite suspend officiellement la diffusion de beIN Sports sur son territoire
Outre les tentatives de blocage de BeIN, de plus en plus de voix Outre-Manche s'élève contre l'investissement de l'Etat saoudien en Premier League, dénonçant un "sportswashing" (manière de faire oublier les agissements d'un Etat par l'utilisation du sport)
telegraph.co.uk/football/2020/…
Dès lors au vue de la complexité du dossier Newcastle, l’hypothèse du projet de rachat de l’OM porté par Mohamed Ajroudi, avec des fonds venus du Moyen-Orient voir d’Arabie Saoudite, pourrait prendre du sens.
Sur le plan footballistique, le projet peut être crédible.

L'Arabie Saoudite investirait :

- dans un marché footballistique + accessible que les 4 grands championnats

- dans une ville avec une identité méditerranéenne

- dans un un club reconnu au niveau européen
Sur le plan géopolitique, cela permettrait à l'Arabie Saoudite :

- de concurrencer le Qatar dans un pays où il est déjà bien implanté avec BeIN Sports et le PSG

- de donner au Clasico une nouvelle dimension avec un affrontement qui dépasserait le cadre de la rivalité sportive.
Cependant les doutes persistent sur le plan économique.

Bien que le projet soit rattaché à une figure française crédible et importante du monde du sport avec Mourad Boudjellal, les multiples déclarations de l'homme fort de cet éventuel rachat, Mohamed Ajroudi, laissent songeur.
Si l'Arabie Saoudite était réellement derrière ce rachat, pourquoi l'Etat saoudien ne communiquerait-il pas directement ou ne montrerait pas son intention avec son fonds d'investissement souverain, comme cela a pu être le cas avec Newcastle ?

ft.com/content/17856b…
On pourrait supposer que la pétromonarchie joue la prudence vis à vis du Qatar, mais cela n'a pas été vraiment le cas avec les récents investissements sportifs ou les récentes acquisitions d'entreprises par le PIF suite à la crise liée au #COVID19
Sans se cacher, l’Arabie Saoudite a investi près de 8 milliards de dollars depuis le début de l’année dans des mastodontes de l'économie mondiale, de Boeing à Facebook.

la-croix.com/En-pleine-cris…
Par ailleurs l’ombre de Jack Kachkar plane autour de la personne de Mohamed Ajroudi.

Son parcours rempli de zones d'ombre et ses multiples déclarations autour des "fonds du Moyen-Orient" n'ont apporté aucune certitude sur un intérêt réel des saoudiens.

lequipe.fr/Football/Artic…
Dernière déclaration en date qui accentue le flou autour des fonds dans un entretien à @laprovence

A la question des fonds souverains, Ajroudi répond que les fonds proviendront seulement d'entreprises privées.

laprovence.com/article/om/605…
Pour le reste sur Ajroudi je vous conseille la vidéo enquête de @Romain_Molina :

Enfin difficile de voir l'Arabie Saoudite investir dans le football via un autre biais que par son fonds d'investissement, tant le fonds pèse économiquement et tant les investissements liés au sport sont suivis de près par MBS.

leparisien.fr/international/…
Cette absence de manifestations concrètes de l'intérêt de l'Arabie Saoudite laisse donc planer le doute sur l'éventuel rachat de l'OM par des fonds saoudiens.

Il faudra désormais + que des déclarations de presse pour étayer la véracité de ce rachat.
Il n'en demeure pas moins que l'Arabie Saoudite veut concurrencer le Qatar sur tous les terrains

@PascalBoniface "Les Saoudiens sont très jaloux des différents succès du Qatar dans le monde du sport [...] et font tout pour saboter cela."

@DMenetrier
sport.francetvinfo.fr/football/proje…
Et il n'en demeure pas moins que l'Arabie Saoudite va continuer à investir dans le sport pour à la fois bénéficier de l’aura du soft power sportif et concurrencer ses voisins du Golfe persique.

Et surtout prolonger le conflit qui l'oppose au Qatar sur le terrain sportif.
❓ FIN #VenteOM 🇸🇦
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