Bon, je lis énormément d’âneries dans les commentaires. Il existe effectivement une distorsion naissante et très nette dans les « scripts de carrières » et notamment pour les jeunes, souvent dans les métiers de l’#IT. [#Thread #ScriptsDeCarrières 👇🏻]
En France, un col bleu, a, généralement, pour vocation de s’inscrire dans un ensemble de schémas cognitifs et de normes communes pour se créer un chemin, face à un marché du travail où l’offre est moins importante que la demande, comme celui-ci : études; stage; cdd; intérim et
Et enfin le saint grall, le CDI. Souvent le col blanc cherchera à rester dans la même entreprise en tentant d’escalader les échelons au mérite, y « faire son trou ». Lorsqu’il se meut, c’est principalement par opportunisme (une place se libère pour un poste moins fatiguant,
mieux rémunéré, avec plus d’avantages) ou à cause d’un licenciement. Or, de plus en plus, le col blanc, lui, inverse la tendance. Dans certains secteurs, trouver une main d’œuvre qualifiée est extrêmement complexe, une main d’œuvre compétente encore plus. Dans les secteurs,
où l’éducation nationale et les formations peinent à répondre aux besoins, très larges et qui évoluent très vites, des entreprises, l’expérience est primordiale. Cette expérience, qui permet de répondre à de très larges problématiques, se crée plus facilement
en abordant de multiples sujets, de multiples projets, en changeant d’équipe et d’organisation, en étant confronté à la réalité et en sortant de sa zone de confort. La mobilité dans sa carrière est un atout majeur. Un ingénieur logiciel commencent d’ailleurs,
pour son épanouissement et pour monter en compétences, à changer le script commun dès son entrée dans le monde du travail : Là ou un col blanc fraîchement diplômé aura du mal à trouver un CDI, le développeur n’aura aucun mal. S’enlisant dans une structure qui ne lui permet pas
d’appréhender toutes les problématiques liées à son univers il va changer rapidement de poste, d’entreprise, et petit à petit il va chercher à gagner en mobilité et en stabilité d’une manière qui peu sembler paradoxale. Le CDI n’est pas l’ultime contrat pour un travailleur.
Le col bleu, sûr de sa valeur et de la stabilité du marché du travail dans lequel il évolue, préfèrera suivre un chemin bien différent suivant ses convictions (ceux-là cherchent à donner du sens à leur travail et ils sélectionnent avec minutie les entreprises qui
qui portent leurs valeurs) et ses ambitions (rémunération, reconnaissance, passion, balance vie pro / perso, temps de travail etc.) : CDI; CDI; CDD / Création d’une auto entreprise; Création d’entreprise. Il s’agit là clairement d’un paradoxe, là où les cols blancs voient une
#precarisation (auto-entreprise) le col bleu y voit une opportunité pour un travailleur d’améliorer sa condition e s’émancipant, en se rendant plus volatil, plus mobil dans sa carriere. À titre informatif, dans ce secteur, un développeur sorti d’école touche un salaire de
~2k5€ net. Au bout de deux ans il n’est pas rare de trouver des personnes à ~3k5€ net. Lorsqu’il crée son auto entreprise il commence à découvrir un autre monde, rémunéré entre 250 et 400€ par jour travaillé, il atteindra rapidement le plafond pour sa structure et devra
s’orienter vers une forme juridique différente pour accéder à des contrats qui peuvent osciller entre 500 et 1k5€ par jours et parfois au delà. Ces rémunérations leur permettent rapidement de pouvoir choisir leurs postes, responsabilités, leurs clients, et de prendre
du temps pour eux. Cela ce traduit in fine par un débordement de leurs nouvelles habitudes professionnelles dans leur vie privée et des comportements de nomadismes peuvent s’installer mais c’est un autre sujet. Dire que le monde du travail a besoin d’un changement
parmi le panel de contrats qui est actuellement proposé est donc une évidence que les autres travailleurs, plus communs, ne peuvent pas toujours avoir connaissance. La complexité dans l’aéronautique arrive même à étendre ce dernier script aux ouvriers qui préféreront
le plus souvent s’orienter vers l’intérim ou les salaires sont plus attractifs. Bref, il y a des cas ou l’inconcevable pour vous existe pourtant bien. Il serait par contre faux de dire que ce problème est majoritaire mais il en reste un problème émergeant qui s’impose
chaque année un peu plus et c’est un problème auquel il faudra répondre au moment où toutes les options ne seront plus acceptables pour ces travailleurs.
Réfléchissez, renseignez-vous et ouvrez votre esprit avant de dire que « pour louer un appartement gnagnagna» / « #GiletJaune » / « blabla ... auto entreprises... » etc.
Pour aller plus loin :
- « Les cadres devraient-ils être « nomades » ? » Par Jean Pralong et Marie Peretti-Ndiaye rfg.revuesonline.com/articles/lvrfg…
- « Comprendre les interactions entre scripts de carriere et action individuelle... ». Par Emmanuelle Garbe, Loïc Cadin
- « Les cadres devraient-ils être « nomades » ? » Par Jean Pralong et Marie Peretti-Ndiaye rfg.revuesonline.com/articles/lvrfg…
- « Comprendre les interactions entre scripts de carriere et action individuelle... ». Par Emmanuelle Garbe, Loïc Cadin
cairn.info/revue-%40grh-2…
- « Scripts as explanatory factors of career decisions » researchgate.net/publication/32…
- « Scripts as explanatory factors of career decisions » researchgate.net/publication/32…
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