Découverte ce matin de la signalétique et du mobilier du @GdParisExpress à la Fabrique du métro pour l'ouverture de l'exposition « Les lignes du design ».
C'était ma toute première visite à la Fabrique du métro d'ailleurs (depuis le temps que je voulais y faire un tour), j'avais assez hâte de découvrir l'espace de démonstration, avec la reproduction du quai à l'échelle 1:1.
Cela fait plusieurs années que l'on voit circuler les maquettes de la signalétique et du mobilier mais l'exposition permet de faire le point sur les dernières versions qui ont été validées — et de montrer, au passage, tout le chemin qui a été fait.
La ligne 15 est beaucoup mise en avant dans les maquettes, où l'on insiste énormément sur sa représentation circulaire — puisque le réseau est pensé pour relier les banlieues les unes aux autres, indépendamment de Paris.
Représentation que l'on va jusqu'à retrouver sur les thermomètres, au dessus des portes — un peu à la manière des lignes circulaires du Noctilien dans Paris intra-muros
C'est loin d'être inintéressant, mais quid des lignes 14, 16, 17 et 18, qui font tout aussi partie de ce réseau ? On se doute qu'elle auront leur plan aussi mais elles sont d'office exclues de cette représentation très symbolique.
Patrick Jouin (qui s'est occupé plus spécifiquement du design du mobilier et des espaces du GPE) souligne d'ailleurs dans une vidéo projetée dans l'exposition l'idée du cercle pour « faire communauté », avec la notion de lien, qui est aussi très prégnante d'ailleurs.
Le lien fait d'une station à l'autre par le bandeau lumineux au dessus du quai, le motif de la ligne qui fait le lien entre les assis-debout et les bancs… Bon ce n'est pas nouveau mais au moins, ça fait plutôt sens.
Sur la signalétique, maintenant : le nouveau caractère Grand Paris est confirmé et présenté dans sa version aboutie — on a commencé à le voir fleurir d'ailleurs dans la communication d'@IDFmobilites.
Je me souviens qu'il nous avait été présenté il y a quelques mois comme la synthèse des caractères utilisés par la SNCF et la RATP.
À voir mais très honnêtement, de ce qui est présenté dans l'exposition, c'est très certainement en effet le seul élément qui portera de manière prégnante l'héritage des anciens systèmes signalétiques.
L'aspect que je trouve particulièrement frappant, c'est la volonté d'aller vers une signalétique plus sensible. Ça se ressent déjà dans le dessin des pictogrammes, avec un dessin beaucoup moins « lisse » que ceux qui habitent nos réseaux de transports depuis des décennies.
(Il faut rester prudent car l'exposition présente beaucoup de pistes de travail, on est certainement loin d'avoir les versions définitives sous les yeux — typiquement, je pense que les panneaux du quai de démo n'ont pas forcément été actualisés — mais ça donne une idée)
Il y a eu un gros travail pour intégrer au mieux les stations dans leur environnement, pour les penser en connexion avec leur territoire et cela est passé par tout un travail d'étude assez sensible qui a, entre autre, infusé dans la signalétique.
Assez déroutant de voir surgir, au milieu de signalétique de cheminement, des visuels très plastiques, de l'illustration… Une approche très sensible qu'on retrouverait jusque sur le quai — mais où serait la publicité, du coup ? 🤔
Fini du coup les « plans plats » pour des plans en perspective, qui laissent donner à voir les bâtiments des alentours. Au passage, c'est aussi dans le projet du GPE que d'avoir une empreinte sur le paysage urbain en créant des bâtiments gares comme des signaux dans la ville.
Il y a malgré tout des éléments qui laissent songeur. Je ne sais pas quelle est la fonction exacte de ce plan mais j'ai du mal à croire que le voyageur pressé aura la possibilité d'appréhender une représentation aussi complexe de l'espace — et pour quoi faire d'ailleurs ?
Je glisse au passage une élément issu des recherches, toujours sur cette notion de sensibilité, de « bienveillance » pour paraphraser Ruedi Baur (chargé de l'aspect graphique)
Enfin, un dernier point qui me semble important : la place de l'identité d'IDF Mobilités dans tout ça… Parce que l'exposition explique assez clairement que la proposition du tandem Baur / Jouin a dû être harmonisée avec la charte imposée par IDFM.
Il est exposé tout d'abord ce qui constitue les marqueurs de l'identité du réseau régional, dont on comprend assez vite qu'il tourne autour de la nuance de bleu. Au passage, les nouveaux indices de lignes sont une fois de plus confirmés.
Dès lors, il a fallu adapter la proposition originale pour l'adapter au nouveau système signalétique. Forcément, après la phase d'intégration, la proposition de Baur apparaît beaucoup moins radicale, mais peut-être, du coup, un peu « à cheval » entre deux systèmes.
D'autres recherches de Ruedi Baur laissent penser qu'elles ont pu influencer la nouvelle charte d'IDFM.
Et au final, il reste une inconnue : quel avenir pour le système en place sur les lignes de métro actuelles… ?
La proposition de Jouin / Baur est très marquée, très identitaire. Comment en aurait-il pu en être autrement, cela dit ? Le GPE est un projet si politique, avec la promesse d'un basculement, d'un futur. La tentation de faire « table rase » était forte, évidemment.
Pour autant, en sortant de l'expo, on peut se demander si on ne risque pas d'avoir un système signalétique à deux niveaux : « l'ancien » sur le réseau historique (RER et métro parisien), le « nouveau » sur le GPE…
Et en dépit d'un caractère typographique qui veut faire le lien avec l'existant, en dépit d'un projet qui revendique un héritage avec 120 ans de transports urbains à Paris… il reste pas mal d'interrogations.
Pour ne retenir qu'un symbole parmi d'autres, la disparition du bleu nuit, si emblématique des transports parisiens (sur les panneaux de station et la signalétique directionnelle) reste un véritable mystère pour moi.
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L'arrivée du nouvel habillage de @M6 (qui renoue assez largement avec les origines de la chaîne) m'a donné envie de m'arrêter quelques secondes sur le logo de la chaîne. Car mine de rien, ce logo est un petit miracle.
(Si vous ne le saviez pas, le logo de M6 est né du crayon d'Etienne Robial, qui a également travaillé pour une certaine chaîne cryptée au signe algébrique)
Il n'est pas inutile de rappeler qu'à quelques mois près, ce logo est présent depuis le tout début de la chaîne, soit 33 ans… Trois décennies donc – ce qui, en tant que tel, se présente déjà comme une solide preuve de son succès.
Vous l'avez peut-être vu, Arte Journal s'est doté d'un tout nouvel habillage samedi dernier, qui rompt nettement avec les codes des habillages info traditionnels #habillage#ArteJournal
J'ai envie de dire : « Arte est de retour ». Parce que oui, ça faisait longtemps qu'Arte ne nous avait pas proposé un générique info qui casse un peu les codes, justement.
Le précédent générique reprenait les marottes des habillages infos : une mappemonde, des ondes et une musique solennelle. Rien que de très ordinaire, hormis un logo « labyrinthique » assez bien vu medias.lenodal.com/video.php?id=1…
On parlait hier du plan de métro produit par Île-de-France Mobilités et c'est, au fond, un cas d'école intéressant. Car en reprenant la forme carrée du logo d'IDFM, il nous montre ce que devient la cartographie : un outil politique.
Imaginez un territoire que l'on déforme, dont on change les dimensions, les proportions, la physionomie en somme pour le faire coïncider avec les contours d'un logo, donc d'une marque. Symboliquement, c'est assez fort.
Des tentatives de géométriser Paris, il y en a eu. On pourrait évoquer cette tentative de plan de métro circulaire, conçu par Constantine Konovalov konbini.com/fr/tendances-2…
Je vais vous raconter l’histoire du piratage télévisuel le plus mystérieux de tous les temps. Ou comment, un soir de novembre 1987, un étrange personnage fit irruption sur les ondes de deux chaînes locales de Chicago… Déroulez donc 😉 #thread
Mais avant d’évoquer plus en détail cette étrange affaire, je dois vous présenter celui qui en est devenu, un peu malgré lui, le protagoniste. Son nom est Max Headroom.
Le public découvre Max Headroom en 1985, lorsqu’il devient l’animateur d’une émission musicale sur la télévision britannique. Il est alors présenté comme le « premier présentateur télé conçu par ordinateur »
Bon, voilà plusieurs mois que je lis, ici et là, que la nouvelle identité de France Télévisions se résume à « un ajout de points devant des chiffres »… Du coup, je voulais vous montrer, à l'aide de qq documents, le travail que représente un tel rebranding #habillage#francetv
En effet, heureuse coïncidence, il se trouve que le service presse du groupe a publié des documents particulièrement intéressants pour comprendre l’élaboration de la nouvelle identité visuelle du groupe : les chartes graphiques.
Une charte graphique, kesako ? C’est un document qui définit l’ensemble des signes d’une identité visuelle ainsi que les règles d’utilisation de ces signes. En gros, une charte graphique appliquée à la lettre conduit à une identité homogène donc reconnue par le public 👌
Et hop, nous voici partis pour un nouveau thread ! Et cette fois-ci, nous allons parler de l'évolution de l'identité visuelle de France Télévisions. Vous êtes prêts ? Déroulez donc 😉
Car oui, dès demain, l’identité visuelle du groupe ainsi que l’habillage de ses chaînes évoluent en profondeur. Ça valait le coup d’ouvrir la boite à souvenirs, non ?😉
Nous allons donc revenir sur une histoire longue de presque… 26 ans (!) De fait, vous comprendrez qu’il me sera impossible d’être exhaustif en évoquant, avec force détails, tous les habillages de toutes les chaînes de France Télévisions.