On parlait hier du plan de métro produit par Île-de-France Mobilités et c'est, au fond, un cas d'école intéressant. Car en reprenant la forme carrée du logo d'IDFM, il nous montre ce que devient la cartographie : un outil politique. 
Imaginez un territoire que l'on déforme, dont on change les dimensions, les proportions, la physionomie en somme pour le faire coïncider avec les contours d'un logo, donc d'une marque. Symboliquement, c'est assez fort.
Des tentatives de géométriser Paris, il y en a eu. On pourrait évoquer cette tentative de plan de métro circulaire, conçu par Constantine Konovalov konbini.com/fr/tendances-2…
La recherche de lisibilité revient souvent dans les arguments avancés par les créateurs de ces plans originaux. Il y a aussi, sans doute, un plaisir esthétique à rechercher des formes nouvelles et originales, à proposer une toute autre vision de villes que l'on connaît bien.
Après, résumer Paris à un rond ou à un carré n'a rien d'anodin… On ne peut pas dire que Paris à une forme quelconque, c'est aussi ses contours, sa silhouette qui lui ont donné son identité. C'est aussi comme ça que ses habitants et ses visiteurs la reconnaissent.
Et qu'une marque s'empare de la forme même d'une ville pose énormément question. C'est un acte extrêmement fort : ça signifie que la perception de cette ville ne peut se faire qu'à travers le prisme de cette marque.
Pour le coup, ça correspond bien à la politique de communication assez offensive d'Île-de-France Mobilités qui a court depuis sa création, en juin 2017. Mais quid de la pertinence et de la lisibilité de l'information voyageur dans tout cela ?
J'ai dit que la cartographie « devenait » un outil politique mais elle l'a, au fond, toujours été. Pour prolonger un peu le propos, ce thread de @JulesGrandin qui détaille les différentes projections et leur impact sur le plan politique :
Il y a aussi ce chouette épisode du Dessous des Cartes (c'est un pléonasme) sur la dimension géopolitique des choix de représentation cartographique de Google :
