[Thread] Les Royaumes kabyles de Koukou et de Aït Abbés ⬇️
La Kabylie fut longtemps inaccessible aux deys ottomans, elle et fut constituée par les principautés indépendantes d’Ait Abbas et de Koukou.
Les Kabyles ont réussi à ne jamais payer l'impôt aux Ottomans, au XVIIe siècle, le royaume des Aït Abbes, impose même à la Régence d'Alger un droit de paiement du droit de passage de l'ouadia et réaffirme au dey d'Alger son indépendance.
Le royaume d’Aït Abbès contrôle le passage stratégique des Portes de Fer appelées tiggoura en kabyle qui est un point de passage obligatoire sur la route reliant Alger à
Constantine.
Fondé par Sidi Ahmed ou el Kadhi vers 1515. À son apogée, l'autorité du royaume de Koukou s'étend des montagnes de l'Atlas aux plaines du sud d'Alger. Sa capitale est Koukou, qui s'établit sur un promontoire, avec environ 15 000 habitants.
Koukou c'était d'abord une confédération de tribus, avec son Kanoun (corpus de lois) et les avis des doyens, la Djemaa. L'armée de Koukou, c'était le peuple, les paysans, qui revenaient de la guerre pour cultiver leurs champs.
Koukou à l’époque de sa splendeur, il y a 5 siècles, dans la pure tradition des Ksours berbères, était entourée de murailles bastionnées de 2 km. Ses murs s’appuyaient sur un rocher à pic. 3 portes donnaient accès à la place. Dont l’une portait le nom de "crête aux canons".
Carte du royaume de Koukou (Couco) et du royaume des Beni Abbes (Labez) selon une carte espagnole du xvie siècle, conservée aux archives de Simancas.
La prise d’Alger par le royaume de Koukou (1520), Ahmed U I Qadi s'empare d'Alger et forçant le chef de bande Kheir Eddine à se sauver pour y régner pendant 5 ans. Il y a à ce jour une montagne à Alger qui s'appelle Djbel Koukou.
Le livre écrit par le secrétaire de Khaireddine Barberousse parle des épées serties de diamants appartenant à Ahmed Belkadi, roi de Koukou.
Aïcha, la reine de Koukou échangeait des mots avec la grand-mère de Louis XIV. C'est dans les Archives du Ministère des aff. étrangères espagnol de Simancas (Madrid).
La reine de Koukou inséra aussi un mot à l’intention à l’archiduchesse Marguerite d'Autriche-Styrie reine d'Espagne du Portugal et des Deux-Siciles qui deviendra plus tard la grand-mère de Louis XIV, à la suite du mariage de sa fille Anne avec le roi Louis XIII.
À la mort d'Abou Al-Abbas Ahmed BELKADI son frère Al Hussein est reconnu Roi des Seigneurs de Koukou (1529). Il reprend le commandement de l’armée kabyle pour organiser la défense contre les Turcs.
La Régence d'Alger devait payer un tribut pour le passage de ses troupes, dignitaires et commerçants. C'est d'ailleurs dans l'Algérie de l'époque le seul endroit où le pouvoir Makhzen de la régence payait un tribut à des populations locales insoumises.
Le royaume de Aït Abbes est longtemps un bastion de résistance aux Espagnols, puis à la régence d'Alger. Bénéficiant d'une position stratégique, sur la route d'Alger à Constantine et sur celle de la mer Méditerranée au Sahara.
Sa capitale est la Kalâa des Aït Abbès. Leur savoir-faire enrichit un tissu industriel local dont l'artisanat de la tribu des Aït Abbas est l'héritage.
Les tribus aux alentours sont aussi le siège d'une intense activité intellectuelle et d'une tradition lettrée rivalisant avec celles d'autres villes du Maghreb.
La Kalâa se dote de fabriques d’armes avec l’aide des habitants de Béjaïa chassés par l'occupation espagnole qui apportent leur savoir-faire
En 1553, les turques, conduit une offensive sur la Kalâa des Beni Abbès qui se solde par un échec et de nombreuses pertes parmi les Turcs. Leur réputation est ternie par cette bataille car ils évitent un désastre grâce à l'appui des tribus arabes.
Ahmed Amokrane (sultant de Aït Abbés) avec sa soif de conquête se tourne ensuite vers le territoire de Ouled Naïls qu'il soumet de Bousaada à Djelfa. Ainsi qu’une partie du Sahara.
En 1598, ce sont les Aït Abbas d'Ahmed Amokrane qui partent en expédition et finissent par assiéger Alger : ils parviennent à forcer la porte Bab Azzoun et à entrer dans la ville mais pas à l'occuper durablement. Le siège dure 11 jours.
Les Aït Abbès participent à la bataille de Jijel en 1664. Comme Ali, roi de Koukou, ils refusent d'abord au bey le passage de troupes de renforts de la régence d'Alger sur leurs territoires.
Cependant, ne pouvant venir à bout des Français, ils font alliance, dans une optique de guerre sainte, avec le bey de Constantine et le dey d'Alger face aux armées du duc de Beaufort, commandant de l'expédition de Louis XIV.
L'expédition se termine par une victoire kabyle et par un échec lourd pour l'armée de Louis XIV qui subit de nombreuses pertes, doit abandonner son artillerie sur place et faire face au naufrage du navire la Lune à son retour.
Les Mokrani emportent comme trophées 4 canons frappés de fleurs de lys à la Kalâa. D'autres canons de type français sont plus tard retrouvés à la Kalâa
Les villages des Aït Abbas présentent une architecture et un certain raffinement citadin qui tranche avec leur statut de village kabyle. Ce raffinement serait dû essentiellement à leur passé florissant de l'époque du royaume des Beni Abbès.
les maisons sont étagées avec balcons et arcades. Sur le plan urbain, les ruelles sont étroites et pavées, contrastant avec l'aisance des demeures. Les portails sont en bois dur, taillé avec des rosaces et divers motifs.
Les maisons de la Kalâa sont décrites comme en pierre et couvertes de tuiles. Selon Charles Farine qui a visité la Kalâa au xixe siècle, les maisons de la Kalâa sont spacieuses, avec cours intérieures, ombragées d'arbres et de plantes qui grimpent aux galeries.
La Kalâa reprend l'architecture des villages kabyles, très agrandie et complétée de fortifications, de postes d'artillerie et de guet, de casernes, d'armureries et d'écuries pour les unités de cavalerie
Cour intérieure d'une maison de la Kalâa
L'économie des Aït Abbas et l'économie kabyle en général donne une place importante à l'arboriculture et l’horticulture qui n'offrent que peu de ressources d'où une intense activité commerciale et manufacturière
Les Aït Abbas cultivent en abondance l'olivier, pour son huile, utile au commerce et à l'artisanat. Les céréales, le figuier et la vigne sont aussi cultivés et séchés.
L'économie kabyle ancienne repose sur une sorte de division du travail et un flux d'échange entre la montagne et la plaine, notamment les villes. En temps de paix, ces échanges profitent largement aux Kabyles.
Le travail agricole mobilisait une famille, sans recours à une main d’œuvre extérieure excepté dans des cas nécessitant l'entraide entre différentes familles : c'est la pratique de tiwizi.
Le royaume des Beni Abbès contrôle le passage stratégique des portes de fer sur la route reliant Alger et Constantine. Depuis le xviie siècle, la Régence verse un droit de passage : l'ouadia, ce qui constitue une source de revenu pour les Ait Abbas et les Mokrani
les Aït Abbas vont commercer vers Tunis et les burnous produits, dont le burnous rayé des Aït Abbas sont prisés jusqu'au Maroc
Copie d'un ancien manuscrit sur la généalogie du saint Sidi Yahia El Aidli.
La Kalâa des Beni Abbès surnommée en kabyle « l'qelâa taƐassamt », « Kalâa la merveilleuse », est aussi une cité prestigieuse dans cette région. En effet, la Kalâa et le massif montagneux des Bibans sont également le siège d'un milieu intellectuel actif.
Les Aït Abbas sont les plus réputés pour le commerce et présents dans de nombreuses villes. Le commerce peut aussi servir à apporter des matériaux de qualité supérieure comme les fers d'Europe, importé par la régence d'Alger et préféré aux fers locaux de qualité moindre
les Aït Abbas possèdent aussi des industries d'armes à feu
Ce fusil à silex, fabriqué chez les Aït Abbès dans la première moitié du XIXe siècle, appartenant à Abd-el-Kader qui dirigea la résistance algérienne face aux armées françaises de 1832 à 1847. Arme d'apparat, ce fusil était destiné à être offert aux hôtes de marque.
Cotte de mailles d'un guerrier du Royaume des Ath Abbas retrouvé dans la wilaya de Béjaïa, cette cotte de mailles date du 16ème siècle
D'ailleurs le premier Roi des Aït Abbès fut formé par des enseignants de Koukou, capitale de la Kabylie du Djurdjura au XV° siècle.
Chronologie des dirigeants du Royaume de Aït Abbès :
En 1871 a lieu la révolte des Mokrani qui enflamma toute la kabylie
Ce 1er Novembre marque le 66ème anniversaire du déclenchement de la révolution. C'est triste de voir qu'après 65 ans le peuple algérien se bat toujours pour sa liberté et ses droits, mais ca prouve sa tenacité et son amour pour son pays qu'il veut voir libre et prospère . (⬇️⬇️)
Parfois appelée Toussaint rouge, est le nom donné en France à la journée du 1er novembre 1954, durant laquelle le Front de libération nationale (FLN) manifeste pour la première fois son existence en commettant une série d'attentats en plusieurs endroits du territoire algérien.
Cette journée est rétrospectivement considérée comme le début de la guerre d'Algérie (1954-1962) et elle est devenue une fête nationale en Algérie 🇩🇿
Il y a 94 ans naissait le colonel Amirouche Aït Hamouda (⬇️)
NÉ le 31 octobre 1926 à Tassaft Ouguemoun en Kabylie et mort au combat au sud de Boussada en Algérie le 28 mars 1959, surnommé par les Français « le loup de l'Akfadou » et « Amirouche le terrible ».
D'une intelligence vive et d'un caractère décidé, âgé de moins de trente ans, il prend de sa propre initiative le commandement de la wilaya III.
THREAD : Le grand guerrier Kabyle Mohand Ait Zaamoum qui a combattu la France dès 1830⬇️⬇️
Mohand Ait Zaamoum est né à Tizi-Ouzou en 1803 selon certains mais selon d'autres il avait 70 ans en 1830 donc pas de date précise malheureusement.
Il était le chef des iflissens kabyles de Borj Menaiel à Draa el Mizan.
Il a fait ses combats à Mitidja, en kabylie ainsi qu'à Medea. Lorsque la France a colonisé Alger le 5 juillet 1830, Mohand Ait Zaamoum a envoyé une lettre au maréchal français De Bourmont lui demandant de ne pas aller plus loin de la ville d'Alger.
Les Imazighen sont un peuple fier qui a toujours su garder ses coutumes malgré de nombreuses invasions. Les Berbères sont présents au Maghreb depuis la nuit des temps.
Le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK) né en juin 2001, devenu Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie, depuis la réunion de son conseil national le 4 octobre 2013 au village d'Ath Hamdoune.
c'est un mouvement kabyle né au milieu des événements qu'a connu la Kabylie et la révolte de la population contre le pouvoir central d'Alger pendant le Printemps noir de Kabylie (2001-2003).
La baratte est un outil qui permet de transformer la crème de lait en beurre. Cette méthode est très répandu chez les peuples berbère d'Afrique du Nord.
il existe deux techniques différentes : soit en battant le lait à l’aide de battoirs, de palettes tournantes, soit en le secouant pour provoquer l’agglutination des gouttelettes de matières grasses.