Thread by @Alilmrabet

1. Lecture du vendredi.
Sur la défensive pour ses attaques tous azimuts contre journalistes indépendants et activistes des droits humains, le régime sort de la naphtaline des petites frappes du droitlhommisme officiel pour tenter de faire sérieux. Thread👇
lobservateur.info/mohammed-essab…

2. Dans le petit monde du gauchisme 🇲🇦, il y en a qui sont restés fidèles à leurs principes de jeunesse et d’autres, la plupart, qui ont viré leur cuti. Dans ce dernier groupe, on trouve 2 autres catégories, les effacés et ceux qui sont toujours attirés par les feux de la rampe.

3. Mohamed Essabar fait partie de cette dernière faune. Avocat, ex-militant des droits de l’homme, ex-secrétaire général du défunt Conseil général des droits de l’homme (CCDH) et ancien prisonnier politique, il nous livre ses impressions sur l’état des droits humains au Maroc.

4. Il les livre, bien évidemment, dans la dernière livraison de la mal nommée émission « Bidoune Loghat Khachab » (Sans langue de bois) de Med Radio. Une station qui appartient, et elle ne s'en cache guère, à cette structure étatique qui nous espionne et nous harcèle.

5. Devant un journaliste qui lui pose les questions convenues, Essabar assène ses vérités. Et comble de l’indécence, il nous donne des leçons de droit et de morale, en s’en prenant au passage au professeur Maâti Monjib, diabétique et en grève de la faim.

6. Comme nous ne devons rien et ne demandons rien au Makhzen, et n'avons besoin ni de pitance ni d'obole des officines du régime, et au moment où des innocents végètent injustement en prison, nous allons asséner aussi nos vérités «Bidoune Loghat Khachab» (Sans langue de bois).

7. Essabar critique les ONGs qui «expriment leurs positions sur des affaires à peine enclenchées et crient d’emblée à l’injustice de la part de l’État marocain sans même connaître le fond du dossier».
Une position «contre-nature», conclue l’ex-gauchiste devenu supplétif du régime

8. Parle-t-il de l’affaire Soulaiman Raissouni, le redchef d’Akhbar Al Yaoum, arrêté depuis 5 mois et dont le «fond du dossier» est un post de Facebook ? Un journaliste, un justiciable, que le juge d’instruction refuse d’entendre pour le garder séquestré légalement en prison.

9. Ou bien évoque-t-il le témoin principal de @OmarRADI, M. Imad Stitou, dont le «fond du dossier» et de l'affaire est que le parquet général cherche à lui ôter sa condition de témoin capital pour l’empêcher de disculper Radi ?

10. Tout le monde, Essabar compris, au Maroc et à l’étranger, connaît le «fond» de tous les dossiers montés par les services de renseignement contre Hicham Mansouri, Taoufik Bouachrine, Hamid Mahdaoui, Soulaiman Raissouni, Imad Stitou et bien d’autres.

11. Concernant l’affaire Monjib, Essabbar explique qu’«on ne peut pas avancer le prétexte d’être militant des droits de l’Homme pour refuser d’être auditionné par la justice».
Mais qui a avancé cette condition?
Et de quelle justice parle-t-il?
De la suédoise ou de la canadienne?

12. Il affirme encore : «Moi-même, si on me convoquait pour une quelconque accusation, j’irais me défendre en présentant les preuves de mon innocence. Ce n’est qu’après le verdict que je pourrais en toute logique crier au scandale si j’estime avoir été lésé».

13. Premièrement, qui va convoquer Mohamed Essabar ? On ne convoque et on n’embête que ceux qui ne veulent pas se soumettre.
Deuxièmement, faut-il que Omar Radi, à qui le parquet général veut léser en lui ôtant son témoin principal, proteste «après le verdict» ?

14. Autre trouvaille de «l’éminent juriste» comme le présente «L’Observateur» : «Quand on n’a rien fait d’irréprochable, on n’a rien à craindre». 🤣
Vous parlez sérieusement ?

15. Hicham Mansouri, condamné à presque un an de prison pour «préparation d'un local pour la prostitution», en fait pour avoir maintenu une relation avec une femme mariée, n’avait donc rien à craindre ?
Surtout dans un pays connu pour Marrakech et ses bordels à ciel ouvert.

16. Taoufik Bouachrine, arrêté par 40 policiers, et à qui le juge a refusé d'accepter des preuves qui le situent à des centaines de kilomètres des lieux où auraient eu lieu certains viols qu’on lui reproche, n'avait donc rien à craindre ?

17. Le même Bouachrine qui (comme pour Omar Radi et Stitou), a vu que le parquet accusait et incarcérait une journaliste, Afaf Bernani, qui voulait témoigner en sa faveur, n'avait donc, encore une fois, rien à craindre ?
hrw.org/fr/news/2020/0…

18. Redites encore à Bouachrine dont l’une des plaignantes s’est révélée être une «espionne du Maroc», selon la presse belge, arrêtée et expulsée de Belgique en urgence absolue par le service de renseignement de ce pays, qu'il n'avait rien à craindre ?
dhnet.be/actu/faits/l-e…

19. Et tant que vous êtes, expliquez-le à Hajar Raissouni qui a été physiquement violentée par la police pour l’obliger à ouvrir les jambes afin de vérifier si elle avait subi un curetage, et quand ce dernier s’est révélé négatif, on a obligé un médecin public à produire un faux.

20. Autre réclame de Mohamed Essabar, «Le militantisme ne donne pas droit à l’immunité face à la justice».
Oui, bien sûr.
Mais il ne donne pas non plus droit à l’impunité et à la contrebande.

21.Qui est donc ce responsable du CCDH chopé au poste frontière de Bab Sebta avec le coffre de sa voiture plein à craquer de boissons alcoolisées qu’il voulait faire passer en fraude au Maroc ?

22. Est-ce le même qui a convoqué chez lui, dans son domicile de villégiature à Tétouan, le correspondant du quotidien «Al Massae» pour le supplier de ne rien publier sur l’affaire, ni de révéler que la douane l’avait finalement autorisé à récupérer son petit butin éthylique ?

23. Les Marocains ont la mémoire courte, mais pas tous heureusement.
Nous n'oublions pas que pendant des années certaines personnes qui se drapaient du souvenir de leurs années militantes ont joué au misérable petit télégraphiste pour le compte des services de ....

24. ... services de renseignement en transmettant à certaines ONGs internationales et à leurs contacts à l'étranger des dossiers fabriqués avec du vrai et du faux sur des journalistes et des vrais activistes.
Histoire de chercher à les décrédibiliser.
Fin.