Contrairement à beaucoup de dramatisation, notamment en Europe, les excès et la personnalité de Trump n'ont pas fait dérailler les États-Unis et ses institutions. Celles-ci ont fait preuve d'une grande résilience et fonctionné normalement, avec les élections de 2018 et 2020.
Les démocrates ont gagné la Chambre en 2018, cette alternance a fonctionné normalement. Ils ont mené une procédure d'impeachment jusqu'au vote du Sénat, un peu similaire à celle contre Clinton en 98-99, avec le même résultat. Les élections de 2020 ont eu lieu malgré le Covid.
Elles n'ont pas donné lieu à des affrontements de rue, et malgré le contexte particulier du vote et l'importance du vote anticipé, le dépouillement se déroule normalement. Et s'il va jouer toutes ses cartes, Trump finira par devoir concéder. Il y aura une alternance normale.
Loin des menaces de guerre civile agitées dans des médias, il n'y a rien de semblable dans la rue américaine. Et les Républicains sont totalement légitimistes par rapport à l'élection, ce qui n'empêche pas une partie d'entre eux de soutenir les demandes de recomptes & de recours.
Dans un autre registre, l'économie américaine s'est bien comportée dans ces 4 années. Jusqu'en février, elle enregistrait un chômage au plus bas. Les politiques monétaire et budgétaire sont très accommodantes, mais elles l'auraient été probablement autant avec les démocrates.
Le choc Covid est bien sûr considérable, mais on attend néanmoins une récession 2020 moins forte aux États-Unis que dans les autres pays du G7. Les marchés financiers ont eux tenu sans être pénalisés par les différents épisodes politiques de la période, 2016, 2018, 2020.
Quant aux tensions sociales, elles n'ont été sensibles que cette année après le décès de George Floyd. Les affrontements ont été importants, mais loin de l'intensité de celles de Los Angeles en 1992, autre année électorale. Et sans rejet massif des institutions dans l'opinion.
La cote de popularité de Trump est d'ailleurs restée assez stable ces 4 années. Aucun désaveu global, et d'ailleurs sa performance à l'élection cette année a confirmé cet ancrage au-delà même des prévisions. Avec en particulier une progression vs. 2016 dans les minorités...
Pour finir sur les tensions de la société américaine et notamment BLM, ça reste bien plus circonscrit et beaucoup moins dangereux pour la stabilité du pays que ne l'ont été par exemple les gilets jaunes en France, avec une remise en cause massive et populaire des institutions.
Le système américain aura ainsi permis l'expérience Trump mais il l'aura digérée bien mieux que ce qui a pu être prédit. Les libertés fondamentales des Américains comme les institutions du pays n'ont jamais été réellement en danger, et les contre-pouvoirs fonctionnent.

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13 Aug
C'est une erreur et une impasse de chercher sans cesse à rapprocher la délinquance et l'origine ethnique. Ça essentialise à tort des individus et ça crispe la société. La seule chose qui importe, c'est une lutte déterminée contre la délinquance et surtout les violences physiques.
Au demeurant, une réponse pénale beaucoup plus ferme contre les violences serait bien mieux acceptée et légitimée si elle est totalement déconnectée de tout argumentaire sur les origines et les migrations. Ce qui compte, c'est le résultat : rétablir partout l'ordre républicain.
Les réactions pavloviennes à ces tweets "si, on sait qui sont les délinquants et il faut les désigner" sont caractéristiques de l'erreur commise dans l'approche de la délinquance : en la mélangeant avec un discours ethniciste, on mobilise ceux qui vont vouloir du coup l'excuser.
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17 Jun
Cette argutie sur ce qui est proportionné ou non (bien malin qui peut le dire sous une pluie de pavés) veut masquer l'essentiel : agresser les forces de l'ordre est l'une des pires atteintes à la démocratie. Car elles seules ont un droit à l'usage de la force, pour la préserver.
Si on retire cette exclusivité aux forces de l'ordre, si on les considère comme une simple bande rivale comme dans des quartiers, ou comme un défouloir en manif, c'est tout l'édifice démocratique qui s'effondre et le citoyen qui se retrouve à la merci de la loi du plus violent.
C'est cette dérive qu'il faut combattre. En regard, les bavures, qui ont toujours existé, tout comme il y a des dégâts collatéraux dans toute opération armée, ne sont que de malheureux faits divers : ils peuvent mériter jugement mais pas une inversion de causes et de valeurs.
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15 Apr
Ressurgit à nouveau le hoax du "sauvetage" des banques françaises en 2008 pour expliquer le bond du déficit et de la dette du pays à ce moment-là. Non seulement ce plan n'a au final rien coûté aux contribuables français, mais il n'a même pas eu d'effet transitoire sur la dette.
En effet, les émissions de la SFEF, la structure mixte créée en 2008 et destinée à soutenir les banques françaises par des prêts, ont été finalement placées en dehors du champ des finances publiques après une décision d'Eurostat en 2009. insee.fr/fr/statistique…
A noter que si l'approche de les comptabiliser avait été retenue (au nom de la majorité de blocage de l'Etat dans la SFEF), ça n'aurait affecté que la dette publique brute, et pas nette, puisque les crédits étaient constatés à l'actif. Ils ont tous été remboursés, avec intérêts.
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1 Mar
Thomas Porcher est un menteur ou un ignorant : les banques françaises n'ont rien coûté aux contribuables du pays avec la crise financière. L'Etat y a même gagné, en particulier en levant de nouveaux prélèvements sur ce secteur dans les années suivantes.
Dans son rapport de 2013, la Cour des comptes estimait le gain encore provisoire pour l'Etat du plan de soutien au secteur bancaire à 1,8 milliard. Il faut y ajouter le produit des prélèvements spéciaux (taxe systémique & contribution au fonds de résolution) créés après la crise.
Le reste du propos est également inepte : les dépenses publiques et sociales n'ont en rien diminué avec la crise ; les plus riches ont été plus taxés : tranches à 41 et 45% du barème IR, contribution à 3 et 4% (tout ça toujours en vigueur), fiscalité du capital sous Hollande...
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15 Feb
Pour en finir avec ce graphique si fréquemment brandi par les obsédés des inégalités. Il veut montrer que la fiscalité française serait "régressive" avec un taux d'imposition qui diminue pour les très riches. C'est une imposture.
Pour parvenir à ce visuel, ses auteurs dilatent à l'extrême la partie droite de l'axe des abscisses : par décile jusqu'au neuvième, puis les subdivisions concernent des populations de plus en plus faibles, 0,01% pour la dernière, les plus riches, 1000 fois moins qu'au début...
Cette représentation donne donc une fausse idée des populations concernées par chaque part du graphique. Un effet de loupe très répandu des études sur les inégalités, qui témoigne de l'obsession les motivant. La légère baisse du total à droite n'existerait pas sans ce subterfuge.
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8 Jan
Un frein réel à la compréhension de la réforme : beaucoup pensent que le calcul en points va moyenner l'ensemble de la carrière en valorisant chaque année comme dans le système actuel. Ce n'est évidemment pas le cas, la transition s'effectuant à montant global de droits inchangé.
Pour se le représenter, imaginons qu'il y ait un seul actif, ou n actifs ayant tous la même carrière. Alors modulo les revalorisations salaires/points, et sans décote : 0,5 x moyenne 25 meilleures années = Y x somme de tous les salaires, avec Y = valeur du point/ coût acquisition
Bien entendu, la réalité est bien plus complexe, avec des profils de carrière différents, beaucoup de situations avec décote (taux < 0,5), et l'égalité précédente est globale, pas au cas par cas. D'où des gagnants (par exemple, les carrières longues et plates)... et des perdants.
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