Le texte prévoyait jusqu’à un an de prison et 45 000€ d’amende pour quiconque viendrait « troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement ». Après passage en commission mixte paritaire, la peine encourue a été portée à 3 ans. Lunaire.
Pardon je m’emmêle : d’un an de prison et 7 500€ d’amende, on passe à trois ans et 45 000€.
(Quand les faits sont commis en réunion, ce qui est un peu le principe d’une occupation de fac - ou de toute interruption contestataire, souvenez-vous les conférences avortées de Hollande à la fac de Lille ou d’Agacinski à Bordeaux-Montaigne en 2019)
Après cette commission mixte paritaire musclée, la loi de programmation de la recherche reviendra à l'Assemblée nationale le 17 novembre, le même jour que... la #PPLSecuriteGlobale.
Aux étudiants la réponse pénale, aux lycéens les charges policières. Emmanuel Macron disait que « c’est dur d’avoir 20 ans en 2020 ». Et de se faire entendre ?
Le cabinet de @VidalFrederique me fait savoir que le délit créé par la LPPR « ne concernera que les personnes extérieures à l’établissement ». Quid des étudiants d’autres facs ? La police contrôlera-t-elle les identités à la demande des présidents d’université ?
Avec ce délit d'occupation introduit par la loi de programmation de la recherche, si Sartre faisait demain le discours qu'il avait donné à la Sorbonne en mai 68, il risquerait 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende.
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[THREAD] Dans les débats autour de la #PPLSecuriteGlobale, l'attention se concentre - légitimement - sur l'article 24, celui qui limiterait drastiquement la possibilité de documenter l'action de la police. Mais la réalité est encore plus inquiétante que ça.
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Se joue ici une bataille des images. Le texte porté par Fauvergue (ex-patron du RAID) et Thourot ne vise pas seulement à organiser l'anonymat des forces de l'ordre pour protéger leur "intégrité physique et psychique" ; il voudrait imposer à tous l'identification permanente.
Je vais prendre ici 3 exemples : les caméras-piéton, les drones, et la reconnaissance faciale. Trois technologies "expérimentales" qui permettent à la police de capter des images. Si la loi encadre les premières (art. L241-1 du CSI), elle ne dit aujourd'hui rien des deux autres.
Le Conseil de l'Union européenne veut profiter de l'attentat de Vienne pour interdire le chiffrement des communications sur WhatsApp, Signal & co. Le ministre de l'Intérieur autrichien a pourtant pointé des failles humaines dans le renseignement.
Sur cette histoire de chiffrement, deux précisions :
1) Le document du Conseil de l'Union européenne n'est qu'une reco, ça fait des années que l'UE pousse en ce sens 3) Installer une backdoor serait très compliqué avec 27 Etats membres et autant de services de renseignement
Difficile dans ces conditions d'imaginer une Clipper Chip à l'européenne, du nom de ce cheval de Troie miniature que l'administration Clinton a voulu installer - en vain - sur chaque appareil électronique commercialisé aux Etats-Unis.
Dans l'équipe de transition de Biden, on retrouve deux lobbyistes de FB et Apple (la première étant en charge des questions... éthiques). On parle d'Eric Schmidt, l'ancien patron de Google, pour diriger une "task force technologique" à la Maison Blanche.
Pour rappel, Eric Schmidt pilote pour l'instant un comité du Département de la Défense chargé d’assurer la liaison entre le Pentagone et la Silicon Valley. Le gouverneur de l'Etat de New York compte aussi sur lui pour construire la ville de demain. 🙃
Et sinon, vous savez qui est le directeur juridique d'Uber qui, grâce à un intense lobbying californien, vient d'empêcher la requalification en salariés des chauffeurs et autres livreurs ? Le beau-frère de Kamala Harris.
- Rendre l'accès au droit d'asile plus compliqué : 80%
- Permettre l'utilisation de la reconnaissance faciale à des fins de sécurité intérieure : 78%
- Placer en détention les fichés S avant qu'ils ne commettent un crime : 70%
"Une des propriétés des sondages consiste à poser aux gens des problèmes qu’ils ne se posent pas, à faire glisser des réponses à des problèmes qu’ils n’ont pas posés, donc à imposer des réponses." - Pierre Bourdieu
Doctolib est utilisé par 38 millions de patients en France. Et grandit vite, très vite. Depuis sa création, l'entreprise promet une sécurité absolue des données de santé. D'anciens salariés inquiets disent autre chose. Mon enquête pour @Telerama :
La question se pose d'autant plus que Doctolib, qui a enregistré jusqu'à 100 000 consultations/jour au pic de la crise sanitaire, est bien plus qu'un agenda : comptes-rendus de consultations, ordonnances ou résultats d’imagerie médicale qui peuvent être rattachés à des individus.
Il y a une subtilité chez l'entreprise numérique la plus rutilante de France : elle n'est pas autorisée à stocker elle-même des informations médicales. Mais les administre quand même dans une base de données qui circule sur des clés USB et dans des liens WeTransfer.
[@Telerama] Une épidémie est toujours un phénomène politique. Aussi, que dit le COVID-19 de notre rapport à la surveillance ? Y aurait-il un point commun entre les épidémies de peste du XVIIe siècle et la quarantaine technologique de 2020 ?