Carte du taux d'incidence par département (nombre de cas détectés pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours disponibles, ici du 3 au 9 novembre).

La France était à 451,6 jeudi dernier (498,3 après consolidation), aujourd'hui elle est à 392.
Troisième semaine d'affilée où 100% des départements en métropole ont passé le seuil d'alerte originel par un facteur 2.

Vue graduée :
Le taux d'incidence par classe d'âge.

Les 0-9 ans sont sous-dépistés par un facteur 4 comparé à leur poids dans la population.

germain-forestier.info/covid/incidenc…
Le taux d'incidence par région.
Sur le point hebdo SPF (S45).

Le Minitel SPF étant réparé, le R tests est de retour. En 2 semaines, il a baissé à 0,9. Les deux autres R hospitaliers sont à 1,1.

L'épidémie était passée d'une croissance exponentielle à, disons un plateau déclinant.

santepubliquefrance.fr/maladies-et-tr…
Le pic d'incidence a été passé le 2 novembre, à 509 en France métropolitaine.
Note : les résultats des tests antigéniques ne remontent pas encore tous.

Véran a dit aujourd'hui en conférence de presse que 3000 personnes avaient été testées positives hier avec des antigéniques (ça ferait 6-7% en plus si rien n'est remonté).

27,8% des tests positifs concernent des 60+, contre 11% au point bas fin août. Toujours en augmentation, même si cela traduit peut-être un resserrement du dépistage.

Le pic d'incidence chez les seniors a été passé le 3 novembre.
Les indicateurs hospitaliers.

Pic des hospitalisations le 9 novembre (le 9 et 10 pour les entrées en réa).

Les décès ont plié à partir du 7 novembre, 9 jours après les hospitalisations (qui avaient fléchi au 29/10).
Le record d'occupation hospitalière de la première vague a été battu aujourd'hui.
La mortalité est très élevée. Ces deux dernières semaines, entre le 29 octobre et le 12 novembre, on a recensé 6940 décès (hôpital + Ehpad), soit en moyenne 496 par jour.
Incidence des décès à l'hôpital par région.
Excès de mortalité exceptionnel en ARA, la région la plus touchée.
Une échelle pour évaluer la hauteur de la vague hospitalière (en entrées par jour).

Au niveau national, le pic est monté jusqu'à 80% de la première vague.

8 régions métropolitaines sur 12 ont dépassé le pic d'entrées de leur première vague.
Amorce de descente ou plateau à peu près partout.
Synthèse.
On a freiné au voisinage du pic de mars. Il était temps…
(Il y a 3 jours de baisse projetés au rythme actuel de décrue sur la dernière semaine, donc un peu d'incertitude sur ce point.)
Bon.

Pendant les vacances, le gros ralentissement a eu lieu, donc on a dévié du scénario du pire. Entre l'annonce du 14 octobre et celle du confinement, l'épidémie n'a heureusement pas doublé de taille.

Ce ralentissement pendant les vacances n'était pas inattendu, mais Macron n'avait aucun moyen de savoir quelle serait son ampleur. Il joue au poker avec nos vies avec ses sous-interventions tardives, sa "gestion" est d'une insoutenable légèreté.

Le freinage a eu lieu partout, dans 100% des régions métropolitaines. Je ne sais même pas pourquoi il se trouve des gens pour tenter de l'attribuer à un couvre-feu qui, du 17 au 23 octobre, ne touchait que 30% de la population sur quelques heures effectives en soirée.
Les conditions structurelles qui ont changé partout :

• les vacances scolaires à partir du 17
• possible modification des comportements suite à l'alerte de Macron à partir du 15 (voire avant, par anticipation)
• plus de télétravail
• le redoux ? (températures non-hivernales)
Si on regarde les points d'inflexion en métropole par rapport au 17 octobre :

• La positivité en plateau et l'incidence plie à partir du 28 oct (J+11)
• Les hospitalisations plient à partir du 29 oct (J+12)
• Les décès plient à partir du 7 novembre (J+21)
Entre le 17 et le 23 octobre, il n'y a PAS de couvre-feu pour 70% de la population. L'intervention du monarque se borne à recommander le télétravail et la réduction des contacts.

lemonde.fr/planete/articl…
Il n'y a pas de couvre-feu au 17/10 en BFC, BRE, Corse, NAQ ou PDL ; pourtant les admissions à l'hôpital sur 7j plient là aussi au 29/10 (valeur à droite de la barre rouge).
Pour la Corse.
Ceux qui nous disent « ah, c'est le couvre-feu ! » peuvent-ils nous expliquer très simplement, en quelques phrases, comment un couvre-feu inexistant le 17 sur la façade Ouest a pu provoquer un ralentissement hospitalier à partir du 29 ?
Ne dites plus : le couvre-feu n'a pas eu d'effet très probant.

Dites plutôt…
Je dirais qu'avec la pression médiatique et les alertes croissantes, les gens ont commencé à modifier leur comportement la semaine de la première intervention de Macron (S42), puis les vacances scolaires (S43-44) ont achevé de plier la courbe.
Il est quand même étrange que dans certaines analyses, on fasse volontairement l'impasse sur le fait que du 17 octobre au 1er novembre, on avait mis sur pause une institution qui brasse 20% de la population en lieux clos pendant la moitié de leur temps éveillé en semaine...
À partir du 2 novembre, on est entrés dans le régime confinement Canada Dry + rentrée scolaire. L'inconnue étant la valeur du R que cela va donner (que l'on va mesurer plus solidement dans les jours à venir).
Dans une note fuitée de la DGS, Salomon avait dit du reconfinement : « Il ne semble pas possible d’obtenir un [R] à 0,7, comme en avril, mais plutôt à 0,9 »

Le scénario central des projections Pasteur (parues dans le JDD) avait aussi R = 0,9.

europe1.fr/sante/informat…
Si le R reste bloqué vers 0,9 dans les jours qui viennent, alors le demi-confinement aura essentiellement pris le relais de la fermeture du système scolaire pendant les vacances.
On peut voir qu'on a affaire à un confinement Canada Dry en comparant la baisse des déplacements en mars et maintenant. On voit qu'on est en gros au niveau de mobilité qui correspond au déconfinement en mai.

covid19.apple.com/mobility
Alors que la taille nationale de l'épidémie est assez similaire, et qu'on est plus haut dans la majorité des régions, en mars on confine, en octobre on procède à un déconfinement phase 1 à 2. Sens sur le plan sanitaire ?
Même si elle ne dépasse pas la première en hauteur, la deuxième vague sera plus sévère, car plus ample (~3 fois plus d'infections à gauche du pic, et il y en aura probablement plus à droite dans la descente aussi).
L'ampleur de la deuxième vague à droite du pic n'est pas une fatalité, elle résulte d'un choix politique de l'exécutif. C'est le pouvoir qui fixe le degré de circulation du virus dans la société par les politiques publiques et les interventions qu'il déploie.
La focalisation exclusive sur la "responsabilité individuelle" a pour fonction de faire écran à ce fait, et donc excuser les erreurs massives du pouvoir, enchaînées les unes après les autres avec une pénible régularité.
L'exécutif se venge de sa propre nullité en allant harceler des gens qui se promènent dans les parcs. Comme en mars, le spectacle médiatico-policier de l' « irrespect du confinement » sert de divertissement à l'incurie du pouvoir.

Pendant qu'ils contrôlent les gens dans des espaces déconcentrés et ventilés pour vérifier s'ils ont bien rempli un papier débile qui ne sert à rien, ils laissent par exemple des millions d'élèves s'asperger à bout portant à la cantine avant d'aller ramener ça à domicile.
Et lorsque les lycéens protestent contre le n'importe quoi sanitaire, le pouvoir envoie la police les asperger de gaz lacrymogène — qui fait tousser et favorise les infections respiratoires. On touche au sublime.
Tout à l'heure, en conférence de presse, Castex a dit du "reconfinement" : « Les effets sont cohérents avec ce que nous cherchions »

Dont acte.

Et, du coup, aucune nouvelle annonce. La situation doit être trop bonne pour ça.
Cet attentisme n'a pas de sens. On est toujours beaucoup trop haut (on devait avoir entre 70 000 et 90 000 contaminations/jour début novembre), et on n'a pas de certitude sur la suite de la pente ! Dont l'angle peut changer en cours de route.
Il n'y aucune prudence dans leur façon de procéder, c'est toujours service minimum. Ils refusent de comprendre qu'un niveau aussi élevé est une position dangereuse qu'il faut quitter au plus vite en mettant le turbo dans la descente.
En matière de descente, l'exemple de La Réunion (entre autres) montre qu'il ne faut pas crier victoire trop tôt...
C'est pour ça qu'il faut privilégier des baisses rapides sur des conditions stables (et pas des demi-confinements qu'on prévoit déjà de détricoter au bout de 4 semaines…) : ça évite le retournement de tendance au cours de la descente quand on dit "ouf" trop tôt…
La seule descente convaincante depuis septembre en France est ci-dessous (et encore, ils sont toujours au-dessus du seuil d'alerte). Toutes les autres ont échoué à se concrétiser.
Outre la réduction des contacts, l'intérêt d'un confinement sérieux est aussi d'étanchéifier les circuits. On met un coup d'arrêt au brassage permanent de la population, donc on désactive un certain nombre de canaux par lequel le virus pourrait d'ordinaire passer.
Avec les écoles ouvertes, les bulles de contacts des ménages avec enfants scolarisés sont automatiquement crevées. Même si le ou les parents sont en télétravail, ils sont en contact indirect avec des dizaines d'autres ménages via le lien entre enfants.
Et donc : livraison à domicile grâce aux bons services de Capitaine Passoire. #CoronAmazon
Depuis le 2 novembre, chaque jour, SARS-CoV-2 est allé à l'école des dizaines de milliers de fois. ~20% de la population fréquente directement le système scolaire. Quand on ajoute leurs contacts à domicile, un pan très large de la société est directement branché sur ce circuit.
À la rentrée, en septembre, l'incidence nationale était autour de 100. Là, on était à 400+. Mécaniquement, les introductions de malades chaque jour dans les établissements scolaires ont augmenté d'autant.
Avec pour seule défense des masques (> 6 ans) et un degré de ventilation aléatoire selon les possibilités matérielles.

Des masques et un filet d'air arraché à l'oscillo-battant (parfois de haute lutte), ce n'est pas un "protocole renforcé" — cet increvable mythe médiatique…
Je souligne quelques passages de la note du 26/10 du Conseil scientifique.

« Cette note a été transmise aux autorités nationales le 26 octobre 2020 à 19h30 » : Macron était donc au courant de cet avis quand il a décidé de "reconfiner".

solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/note_c…
Contre le principe de la "riposte graduée" :

(On remarque qu'ils sont aussi d'accord avec le fait que la lutte contre le virus permet aussi de protéger l'économie.)
Sur le fait qu'un confinement plus strict est plus efficace et permet d'embrayer plus facilement sur la suppression :
Inversement, le confinement Canada Dry prolonge l'épreuve (et pour l'avant-dernière phrase, ça reste à voir…) :
S'il n'avait pas préconisé la fermeture du système scolaire, le Conseil scientifique avait écrit que vu la taille actuelle de l'épidémie, a minima la question se posait :
Les mesures que le Conseil scientifique préconisait pour le système scolaire.

C'est quelle partie de "effectifs diminués" que Blanquer n'a pas compris ?
Sur la stratégie, je crois bien que c'est la première fois que je lis le Conseil scientifique parler de suppression (mais je n'ai pas lu toute leur production depuis mars). La cible de suppression qu'ils proposent est trop haute, mais c'est déjà ça.
Si on prend la Corée du Sud et le Japon, qui avaient maîtrisé leur deuxième vague sans la supprimer entièrement, leur plateau était respectivement à 1+ et 2+ d'incidence. Et un début de troisième vague hivernale est en cours au Japon.
(Pour comparer : on a recensé 418 décès à l'hôpital en une journée en France. C'est à peu près ce que le Japon a déclaré depuis 2 mois.)
Le Conseil scientifique rappelle que la gestion de la pandémie est un enjeu démocratique et une question de société.
Début novembre, le JDD avait posé à Véran la question de la suppression. La réponse se passe de commentaire.

lejdd.fr/Politique/oliv…
L'allusion à la question des libertés, en particulier, est à hurler de rire venant d'un gouvernement contraint de confiner toute la population par 2 fois à 6 mois d'intervalle, et en plus en l'humiliant avec cette attestation de sortie grotesque.

Vu la différence de bilan entre les pays qui font de la suppression et ceux qui baignent dans le virus depuis des mois, Véran ferait mieux de la jouer modeste. L'Australie c'est 900 décès en 2 vagues, la France c'est 900 décès en 2 jours.

Véran parle d'"acceptabilité sociale," ce merveilleux alibi de l'inaction. Quand et où est-ce qu'il y a eu un débat sur la stratégie française face au virus, déjà ? Quelqu'un ici se souvient d'avoir été consulté pour savoir si l'on acceptait de faire de la suppression ?
La société doit s'autodéfendre face à l'incurie du pouvoir. J'invite chacun-e à s'emparer de cette question stratégique. Il s'agit de nos vies.
L'horizon que dessine le pouvoir, c'est une descente atroce suivie d'un plateau trop élevé qui permettra le déclenchement d'une troisième vague contre laquelle une population blasée ne voudra peut-être même plus se défendre. Est-ce que ça fait envie à quelqu'un ?
On ne va pas se suicider à petit feu en restant prisonniers du cycle infernal exponentielle/confinement/etc. La stratégie suivie par l'exécutif est un échec total sur tous les plans (bilan sanitaire, vie sociale et économique, libertés), c'est un fait.
Le vaccin n'existera pas matériellement pour la majorité de la population avant des mois. Avant le bout du tunnel, il y a le tunnel.
En attendant, il y a un accord très large chez les scientifiques sérieux pour supprimer la transmission du virus. Le bilan des pays qui ont mis en œuvre cette stratégie parle de lui-même comparé au double désastre français.

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Je ne mets pas les tendances, impossible de savoir si plateaux et baisses sont réels.
Ne dites plus : l'exponentielle a fait péter le Minitel.

Dites plutôt… Image
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[Dépistage ×4 depuis juillet.] ImageImage
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0 à 10
10 à 20
20 à 50
50+

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