On a donc un ministre de la Justice, avocat pénaliste, qui veut abattre un totem républicain vieux de 140 ans pour empêcher @T_Bouhafs, @GaspardGlanz et beaucoup d'autres journalistes indépendants de faire leur boulot.
Quelques précisions ici : il s'agirait de permettre les comparutions immédiates pour "les discours en rupture avec les valeurs de la République". En protégeant les journalistes, soit, mais lesquels ?
Public Sénat a modifié la citation du Garde des Sceaux : il s'agit désormais d'exclure ceux qui viennent "se lover [dans la loi de 1881] pour diffuser la haine en ligne et bénéficier des protections qui sont dues aux journalistes et aux organes de presse".
La vidéo du passage en question est disponible ici :
Il faut le rappeler : ce détricotage programmé de la loi de 1881 ne fait que reprendre le travail entamé par un certain Manuel Valls en 2014.
Je ne l'ai pas rappelé clairement hier dans ce thread improvisé, mais il faut l'écrire en toutes lettres et le répéter : la loi de 1881 ne s'applique pas aux seuls journalistes, elle protège la liberté d'expression pour tout le monde.
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Je vais tendre une perche aux conspirationnistes de tout poil, mais tant pis : George Soros vient d'investir 175M$ dans Palantir, dont l'action a augmenté de 50% depuis l'élection américaine. 🔮
A ceux qui s'étonnent de ma formulation prophylactique, une clarification sémantique : on peut évidemment forger une théorie du pouvoir comme complot, je connais même un activiste de l'information qui en a fait sa boussole. Un certain Julian Assange.
Précisions du fonds d'investissement de Soros : ses parts dans Palantir (une entreprise dont il "n'approuve pas les pratiques") datent de 2012 ; elles sont devenues des actions quand l'entreprise est entrée en bourse. CNN a modifié son article.
Curieux, ce papier de Marianne sur "le programme X, un logiciel espion surpuissant pour traquer les terroristes" : un graphe social sous stéroïdes, capable aussi bien de trier des tweets haineux pour Pharos que de géolocaliser une cible en temps réel.
Pour montrer les capacités de ce mystérieux outil, Marianne reproduit la cartographie des liens d'Idriss Sihamedi, le fondateur de l'association BarakaCity, accusée de promouvoir l'islamisme radical et récemment dissoute en Conseil des ministres.
Pour qui travaille le mystérieux "opérateur" qui, dans l'article, réalise la démo à un clic de l'illégalité ? Est-ce une initiative publique ? Privée ? Aucune idée. Tout juste apprend-on que "le dossier est sur le bureau de David Tortel", le conseiller numérique de Darmanin.
Le Havre est l’une des villes les plus cinématographiques qu’il m’ait été donné de voir. Ici quelques photos prises au mois de juin, en tournant un film noir dans ma tête.
[THREAD] Dans les débats autour de la #PPLSecuriteGlobale, l'attention se concentre - légitimement - sur l'article 24, celui qui limiterait drastiquement la possibilité de documenter l'action de la police. Mais la réalité est encore plus inquiétante que ça.
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Se joue ici une bataille des images. Le texte porté par Fauvergue (ex-patron du RAID) et Thourot ne vise pas seulement à organiser l'anonymat des forces de l'ordre pour protéger leur "intégrité physique et psychique" ; il voudrait imposer à tous l'identification permanente.
Je vais prendre ici 3 exemples : les caméras-piéton, les drones, et la reconnaissance faciale. Trois technologies "expérimentales" qui permettent à la police de capter des images. Si la loi encadre les premières (art. L241-1 du CSI), elle ne dit aujourd'hui rien des deux autres.
Le texte prévoyait jusqu’à un an de prison et 45 000€ d’amende pour quiconque viendrait « troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement ». Après passage en commission mixte paritaire, la peine encourue a été portée à 3 ans. Lunaire.
Pardon je m’emmêle : d’un an de prison et 7 500€ d’amende, on passe à trois ans et 45 000€.
(Quand les faits sont commis en réunion, ce qui est un peu le principe d’une occupation de fac - ou de toute interruption contestataire, souvenez-vous les conférences avortées de Hollande à la fac de Lille ou d’Agacinski à Bordeaux-Montaigne en 2019)
Le Conseil de l'Union européenne veut profiter de l'attentat de Vienne pour interdire le chiffrement des communications sur WhatsApp, Signal & co. Le ministre de l'Intérieur autrichien a pourtant pointé des failles humaines dans le renseignement.
Sur cette histoire de chiffrement, deux précisions :
1) Le document du Conseil de l'Union européenne n'est qu'une reco, ça fait des années que l'UE pousse en ce sens 3) Installer une backdoor serait très compliqué avec 27 Etats membres et autant de services de renseignement
Difficile dans ces conditions d'imaginer une Clipper Chip à l'européenne, du nom de ce cheval de Troie miniature que l'administration Clinton a voulu installer - en vain - sur chaque appareil électronique commercialisé aux Etats-Unis.