Carte du taux d'incidence par département (nombre de cas détectés pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours disponibles, ici du 1er au 7 décembre).
La France était à 92,7 jeudi dernier (111,1 après intégration des antigéniques), aujourd'hui elle est à 108,3.
• Guyane à surveiller, on dirait qu'il y a un début de quelque chose.
• La suppression s'est bien passée en Martinique.
• Début de plateau à La Réunion ?
• Plateau résiduel en Guadeloupe. 2 mois pour diviser par 30 la taille de l'épidémie.
Sur le point hebdo SPF (S49).
Fin d'une trop brève éclaircie, les trois R avaient remonté vers 0,8 au 5 décembre (et depuis, ils ont continué à grimper vers 1).
L'incidence SI-DEP, qui intègre enfin les tests antigéniques, est en plateau depuis le 30/11. Depuis leurs pics respectifs en métropole :
• incidence divisée par 4,6
• nombre de patients testés divisé par 1,9
• positivité divisée par 2,5
À noter que SPF a modifié sa définition du taux de positivité pour remédier au fait que les personnes testées négatives plusieurs fois n'étaient plus comptées comme nouvelles personnes testées. On en avait parlé ici :
La descente est terminée : plateau des hospitalisations depuis le 2 décembre et des admissions en réa depuis le 4.
Le plateau des hospitalisations est 2 fois plus élevé qu'en septembre.
Les décès ne devraient hélas plus descendre de beaucoup.
Les nouvelles hospitalisations par région : hégémonie du plateau. L'ARA baissait encore un peu mais beaucoup plus lentement.
Les décès ont diminué de 30% par rapport au sommet, mais restent très élevés. Ces deux dernières semaines, entre le 26 novembre et le 10 décembre, on a recensé 5983 décès (hôpital + Ehpad), soit en moyenne 427 par jour.
Les décès à l'hôpital par région.
L'excès de mortalité Insee avec les données disponibles au 4 décembre (prochaine actualisation demain).
Un petit lot de consolation : les virus de la grippe saisonnière semblent totalement étalés par les mesures de contrôle (qui parviennent à peine à contenir SARS-CoV-2…). Le R0 de la grippe saisonnière est autour de 1,3.
C'est à ce genre de constat qu'on mesure l'imbécillité criante des covido-négationnistes qui rabaissent le Covid au rang de la grippe saisonnière : sans même parler des dégâts qu'il cause, au niveau de la transmission SARS-CoV-2 boxe tout simplement dans une autre ligue...
Bon, on va faire le point sur la situation de l'épidémie en France.
En un mot, elle est catastrophique.
D'abord, qu'est-ce qui a fait dérailler la descente ?
En ce qui me concerne, même verdict que pour l'accélération mesurée en octobre : choc saisonnier, avec l'aimable participation de l'épandeur scolaire.
Après une première moitié de novembre "remarquablement douce" …
L'incidence cesse quasiment de baisser à partir du 28 novembre, à J+9 après le coup de froid, et les hospitalisations sont en plateau à partir du 2 décembre, à J+13.
En bleu foncé, le 19 novembre.
Le système scolaire, qui a rouvert le 1er novembre, a aussi un effet différé : les infections en milieu scolaire mettent du temps à remonter aux générations plus âgées.
En tout cas, il s'est passé quelque chose entre le 15 et le 20 novembre qui a fait dérailler la descente partout en métropole.
Si le coup de froid est bien le moteur principal de ces deux changements brusques, l'exécutif est bien entendu excusé. On ne pouvait pas prévoir : c'est une découverte majeure qu'il commence à faire froid en allant vers décembre dans l'hémisphère Nord.
Par ailleurs, SARS-CoV-2 étant le premier virus à transmission respiratoire à engendrer une épidémie dans l'histoire de l'humanité, absolument personne ne pouvait prévoir un effet inflationniste de l'hiver sur sa transmission.
L'objectif des 5000 cas détectés par jour, déjà beaucoup trop haut (et sans sens particulier), n'a même pas été atteint. Macron l'avait lancé dès le 14 octobre (et non le 28), en disant qu'il fallait descendre "entre 3000 et 5000 cas".
Cela fait donc 2 mois que cet objectif a été énoncé, et il sera raté d'un facteur 4 au taux de détection d'octobre. Les 10 000 cas que l'on enregistre sont en effet artificiellement bas : les gens sont moins allés se faire dépister pendant le confinement.
Ici, on voit clairement cette chute du taux de détection : alors que les courbes des cas détectés (antigéniques inclus) et des nouvelles hospitalisations sont alignées au pic, les plateaux diffèrent d'un facteur 2+.
Au taux de détection d'octobre, lorsque Macron énonce cet objectif, on ne devrait pas être à 10 000 mais à plus de 20 000. En vrai, on rate donc la cible des 5000 d'un facteur 4+, et pas seulement d'un facteur 2 : c'est un échec total.
Sans cette chute du taux de détection, la quasi-totalité de la carte qui ouvre ce fil serait encore en noir (grosso modo, quasiment tout ce qui est en rouge devrait être en noir) et l'incidence mesurée serait à 200+.
Cette baisse du taux de détection explique aussi pourquoi on a eu un R tests aussi bas, sous 0,6, sans la même traduction hospitalière. L'effondrement de l'incidence était composé du rétrécissement réel de l'épidémie, mais aussi du fait que moins de gens allaient se faire tester.
En fait, l'objectif de Macron, qui était à peu près d'en revenir à la situation fin août, est mieux énoncé en hospitalisations. À cette époque, on avait 5000 cas et 200 hospitalisations par jour, là on est à 1200+. Donc au final, on a un échec d'un facteur 6.
En chiffres réels, on devait avoir entre 30 et 40 000 infections par jour à partir de la mi-novembre, donc 0,3 à 0,4% de la population contaminée chaque semaine. Pour comparaison, c'est ce qu'a dû avoir l'Australie sur toute l'année 2020.
Par son incompétence et la légèreté de ses interventions (demi-confinement à l'approche de l'hiver, avec écoles ouvertes en mode passoire), l'exécutif a fixé un très haut degré de circulation du virus. Sans changement de cap, l'hiver sera long et cruel.
Comme d'habitude, ils se cachent derrière les excuses habituelles ("on ne pouvait pas prévoir," "ça touche toute l'Europe," etc.) pour maquiller leur incroyable nullité.
30 octobre toujours, 2 jours après l'annonce par Macron du reconfinement.
Même si le demi-confinement aura accouché d'un 0,7 en pointe, un peu mieux que prévu, on est restés sur du 0,8 en moyenne entre le pic et le plateau, et en conditions hivernales on dirait que c'est du 1.
12 novembre. Castex venait de se féliciter du reconfinement ("Les effets sont cohérents avec ce que nous cherchions") et n'avait rien annoncé de plus alors que les lycéens protestaient contre le n'importe quoi sanitaire.
La différence de résultat entre le printemps et maintenant s'explique par la différence de politique appliquée pour supprimer l'épidémie. Au printemps, la peur les avait fait payer le coût de la descente ; là, ç'a été service minimum pour faire de la place à l'hôpital.
Le premier confinement avait duré 97 jours : 55 jours pour la phase la plus stricte, puis 42 jours pour les trois phases de déconfinement.
Le deuxième confinement, moins strict (écoles ouvertes, économie moins fermée), aura duré 29 jours avant les premières réouvertures (commerces le 28 novembre), et la nouvelle étape du déconfinement était prévue à J+46.
Ils investissent moins dans la descente et sont encore plus impatients alors qu'on a le vent saisonnier de face : il ne peut pas y avoir de miracle sur les résultats ! Ce plateau, c'est le boomerang de leurs choix désastreux qui leur (ou plutôt nous…) revient en pleine tronche.
Au 11 mai, le premier confinement avait supprimé plus de 90% de la transmission par rapport au pic.
Là, si ça ne bouge plus, le demi-confinement aura supprimé environ 60% de la transmission par rapport au pic.
Ils ont donc fait disjoncter l'épidémie, mais on reste dans la zone rouge : on n'est jamais qu'à un doublement du seuil qui déclenche le confinement par (menace de) saturation des capacités hospitalières.
On avait expliqué, depuis cet été, que le mot d'ordre "protéger les plus vulnérables" relevait du baratin quand on baigne dans le virus. On peut abriter un peu les vieux non dépendants et vivant seuls, mais les autres prennent de plein fouet la vague.
Quand on refuse de supprimer franchement une épidémie aussi massive, voilà ce que donne le slogan "protéger les plus vulnérables" : un échec massif.
Le sous-confinement se paie déjà cher au niveau des décès. Tant qu'ils ne se décideront pas à supprimer cette deuxième vague, le plateau de mortalité pourra persister.
La première vague avait tué 30 000 personnes à la mi-juillet, plus les 2000 décès à domicile. Depuis, hors domicile, on est à +26 000, et on arrive peut-être sur un plateau à 400+ décès par jour, sans perspective de descente solide. Sans changement, le bilan sera donc très lourd.
Regardez la hauteur des admissions hospitalières actuelles par rapport aux plateaux de la fin septembre : c'est pire partout. Si l'on met de côté les Outre-Mer, il n'y a que la Corse qui a pu descendre.
À un tel niveau d'activité épidémique, même une reprise avec une petite exponentielle type R = 1,2 poserait rapidement la question d'un nouveau confinement.
Il est d'ailleurs possible qu'on soit déjà en train de repasser au-dessus de 1 (à voir dans les prochains jours).
On doit absolument descendre. Au moins, on a le coupe-feu des vacances scolaires devant nous. Ils auraient dû anticiper et préparer la fermeture du système scolaire dès demain soir pour faire démarrer les vacances plus tôt. Il faudra aussi repousser la rentrée de janvier.
Ils devraient demander à pousser la jauge du télétravail au maximum (on n'y est pas) et dire aux gens de ne pas manger ensemble au travail (trop dangereux).
À cause du froid, certains ont aussi tendance à moins aérer, il ne faut pas perdre cette bonne habitude.
Pour Noël, un seul message, simple et clair, aurait dû être envoyé : zapper le repas.
Bref, pour la fin d'année :
Sinon, la séquence fin 2020 — début 2021 risque de ressembler à ça :
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Carte du taux d'incidence par département (nombre de cas détectés pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours disponibles, ici du 24 au 30 novembre).
La France était à 131,6 jeudi dernier (132,4 après consolidation), aujourd'hui elle est à 92,7.
Carte du taux d'incidence par département (nombre de cas détectés pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours disponibles, ici du 17 au 23 novembre).
La France était à 219,9 jeudi dernier (221,6 après consolidation), aujourd'hui elle est à 131,6.
Carte du taux d'incidence par département (nombre de cas détectés pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours disponibles, ici du 10 au 16 novembre).
La France était à 392 jeudi dernier (400,9 après consolidation), aujourd'hui elle est à 219,9.
Timide retour de la couleur en métropole.
L'objectif de Macron était de faire revenir la France sous 50 d'incidence (< au rouge sur la carte) au 1er décembre, dans une dizaine de jours.
L'espoir fait vivre, comme on dit.
Le taux d'incidence par classe d'âge.
Les 0-9 ans sont sous-dépistés par un facteur 3 comparé à leur poids dans la population.
Carte du taux d'incidence par département (nombre de cas détectés pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours disponibles, ici du 3 au 9 novembre).
La France était à 451,6 jeudi dernier (498,3 après consolidation), aujourd'hui elle est à 392.
Troisième semaine d'affilée où 100% des départements en métropole ont passé le seuil d'alerte originel par un facteur 2.
Vue graduée :
Le taux d'incidence par classe d'âge.
Les 0-9 ans sont sous-dépistés par un facteur 4 comparé à leur poids dans la population.
Carte du taux d'incidence par département (nombre de cas détectés pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours disponibles, ici du 27 octobre au 2 novembre).
La France était à 416,5 jeudi dernier (441,4 après consolidation), aujourd'hui elle est à 451,6.
Le dépistage ayant sauté sous la pression de l'épidémie, les délais de remontée ont fortement augmenté et l'incidence consolidée pourrait être à 500+ (le dernier point haut mesuré est à 490).
Je ne mets pas les tendances, impossible de savoir si plateaux et baisses sont réels.
Ne dites plus : l'exponentielle a fait péter le Minitel.