Chaque année depuis 2000, l'@ademe publie son baromètre sur les représentations sociales du changement climatique

👉ademe.fr/representation…

Cette édition 2020 montre quelques bonnes nouvelles dans la prise de conscience mais aussi qu'il reste du boulot

A dérouler ⤵️
Concernant la méthodologie :

➡️1500 français ont été interrogés pour recueillir leurs opinions

➡️Plus original : un échantillon de 200 parlementaires ont été interrogés, ce qui permet de comparer leurs opinions à celles de l'ensemble des français
Comme l'an passé, l'environnement reste la préoccupation n°2 des français, derrières l'emploi

Du côté des parlementaires, c'est également la préoccupation n°2 (mais beaucoup plus loin derrière l'emploi)
Parmi les problèmes environnementaux, ceux qui sont jugés les plus préoccupants sont :
1⃣Le réchauffement climatique
2⃣L'effondrement de la biodiversité
3⃣La pollution de l'air

On remarque que l'ordre a beaucoup évolué au fil du temps
Une bonne nouvelle de cette enquête : le climatoscepticisme recule de manière régulière depuis 20 ans

➡️Seulement 20% des français considèrent que le réchauffement n'est pas causé par l'activité humaine
Ce qui est tout de même inquiétant est que 20% des parlementaires ont cette posture climatosceptique et considèrent que le réchauffement n'est pas causé par l'activité humaine...

Pour une analyse selon le parti politique, j'y reviendrai plus loin dans ce thread ⤵️
La connaissance sur les secteurs émetteurs de gaz à effet de serre reste perfectible :

➡️Les français surestiment le poids de l'industrie et à sous-estiment celui des transports, agriculture et bâtiment

➡️La croyance que les centrales nucléaires émettent des GES reste ancrée...
Voici à titre de comparaison la répartition des émissions de gaz à effet de serre (en 2016)

A ceci devrait être ajouté le secteur qui est de loin le 1er émetteur : les importations
Les français (et les parlementaires) sont inquiets des conséquences du réchauffement climatique : 2/3 considèrent que "les conditions de vie deviendront extrêmement pénibles"

Un chiffre en augmentation sur les 10 dernières années
Les français sont pessimistes sur notre capacité à limiter les effets du réchauffement climatique :

➡️Seuls 38% pensent que celui-ci sera limité à des niveaux acceptables

➡️Les parlementaires sont plus optimistes (sans doute pensent-ils que leurs actions seront efficaces)
Solutions à mettre en œuvre :

➡️La majorité des français (58%) pensent qu'il faudra modifier les modes de vie. Une minorité invoquent le progrès technique (13%)

➡️Les parlementaires ont beaucoup plus confiance dans le progrès technique (33%) et misent moins sur les modes de vie
3 quarts des français acceptent de changer leur mode de vie pour lutter contre le réchauffement climatique, avec 3 conditions :
➡️Que les efforts soient partagés équitablement (46%)
➡️Qu'ils soient décidés collectivement (14%)
➡️Que les inconvénients soient compensés (12%)
La plupart des mesures proposées recueillent des avis majoritairement favorables :

👉Y compris des mesures fortes comme l'obligation de rénovation des logements et l'augmentation de taxes : sur l'aviation, les voitures les plus émettrices, l'écotaxe poids-lourds, la taxe carbone
2 mesures sont jugées négativement : la densification des villes et la limitation à 110 km/h sur autoroute
Un résultat fort : 76% des français se disent favorables à l'augmentation du prix du carbone (à condition que les recettes soient utilisées pour financer des mesures de transition écologique)

C'est également le cas de 79% des parlementaires
Enfin, une question fait apparaître une divergence entre l'opinion des français et celle de parlementaires :

➡️55% des français considèrent qu'il faut réorienter en profondeur notre économie alors que pour 74% des parlementaires il faut relancer l'économie par tous les moyens
L'enquête analyse les réponses des parlementaires selon leur positionnement politique et fait apparaître des différences importantes ⤵️
43% des parlementaires de droite considèrent que les scientifiques exagèrent les risques du réchauffement climatique (4% pour les parlementaires de gauche, 1% pour ceux de la majorité présidentielle)
38% des parlementaires de droite considèrent que le réchauffement climatique n'est pas causé par l'activité humaine et qu'il s'agit uniquement d'un phénomène qui a toujours existé (4% des parlementaires de gauche et 10% de ceux de la majorité présidentielle)
Les parlementaires de droite sont également plus optimistes face aux conséquences du réchauffement climatique : 50% pensent qu'on s'y adaptera sans trop de mal (contre 9% des parlementaires de gauche et 26% de ceux de la majorité présidentielle)
Sur les solutions à adopter, les divergences sont grandes :

➡️83% des parlementaires de gauche pensent qu'il faudra modifier de façon importante les modes de vie

➡️42% de ceux de la majorité présidentielle et 37% de ceux de droite misent sur le progrès technique
Enfin 76% des parlementaires de gauche considèrent qu'il faut réorienter notre économie en profondeur pour tenir compte des problèmes environnementaux

82% des parlementaires de la majorité présidentielle et 90% de droite pensent qu'il faut relancer l'économie par tous les moyens
Pour voir les résultats complets dans le détail, c'est ici : ademe.fr/representation…

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More from @M_Chassignet

30 Jun
De nombreux centres-villes sont en difficulté...

Mais continuent leurs projets de zones commerciales périphériques, avec la complicité des élus locaux et Préfets

Excellente enquête de @adej_fr

Résumé pour vous donner envie de la lire en entier
#Thread⬇️
cuej.info/mini-sites/coe…
L'enquête porte plus précisément sur le programme "Action coeur de ville" lancé en 2017 : 5 milliards d'€ mobilisés par l'Etat pour revitaliser le centre-ville de 222 villes en difficulté
Sur les 80 communes du programme "Action coeur de ville" les plus en difficulté : 80% poursuivent des projets de zones commerciales en périphéries

Ces 80 communes ont déjà un taux de vacance commerciale (vitrines vides) de leur centre-ville supérieur à 10%
Read 19 tweets
16 Apr
On a beaucoup parlé d'urbanisme tactique ces derniers jours et de son apport en vue du déconfinement (trottoirs élargis, pistes cyclables temporaires...)

Voici un thread avec les meilleurs exemples dans le monde trouvés sur le site urb-i.com

A dérouler ⤵️
1/n
Tout d'abord, qu'est-ce que le site urb-i.com ?

C'est une collection d'images issues de Google Streetview à plusieurs dates
Cela permet d'avoir des photos avant/après suite à des travaux

Cette vidéo vous explique le concept en 1min40

2/n
C'est parti pour ma sélection des meilleures photos avant/après dans la catégorie "temporary interventions" qui correspond à des démarches d'urbanisme tactique
urb-i.com/before-after-t…

On commence par faire un tour à Bruxelles, boulevard Anspach
3/n
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12 Dec 19
[Blog] Commerces de proximité : en finir avec le dogme du « no parking, no business »

👉L'article complet : blogs.alternatives-economiques.fr/chassignet/201…

Synthèse ici (à dérouler) ⤵️
Le commerce de centre-ville se porte mal : le taux de vacance commerciale (vitrines vides) est passé de 7,2% en 2012 à 11,9% en 2018
Comme l’ont montré des auteurs tels que @Olivierrazemon ou Franck Gintrand, la principale cause est la surabondance des zones commerciales en périphérie
➡️On est passé de 500 hypermarchés en 2008 à plus de 2000 aujourd’hui

Et la progression du e-commerce s’ajoute à ce phénomène
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7 Nov 18
Le débat fait rage sur le prix des carburants et on entend beaucoup de choses sur les "perdants" dans cette affaire : les moins aisés? les familles? les ruraux?

Mais que disent les chiffres? (à compléter et discuter de manière constructive)

⬇️à dérouler⬇️
Quelles sont les personnes les plus éloignées de leur lieu de travail?
On entend souvent que ce sont les moins riches qui se retrouvent contraint d'habiter le plus loin

Au-delà de certains cas particuliers, l'éloignement est en réalité proportionnel aux revenus du ménage
De plus, les moins riches utilisent nettement moins la voiture que les catégories supérieures : 38% se rendent au travail en voiture contre 70% pour les catégories les plus aisées.
Au contraire, les moins favorisés recourent plus à la marche, au vélo et aux transports collectifs
Read 15 tweets

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