Et un rappel utile : la rustine juridique arrive bientôt, puisque la #PPLSécuritéGlobale permet une utilisation massive (et floue) des drones par la police.
Didier Lallement vs le Conseil d'Etat, huile sur toile, 2020
Hier, en Conseil des ministres, Jean Castex a présenté un projet de loi pérennisant l'état d'urgence sanitaire. Il subordonnerait l'accès à certains lieux à un dépistage ou un vaccin, et permettrait de déroger au secret médical en créant des fichiers.
Avis du @Conseil_Etat : "Certaines de ces décisions sont susceptibles d’avoir des effets significatifs sur l’exercice des droits et libertés constitutionnels."
Le texte ne précise pas la date de péremption des traitements de données personnelles (notamment les fichiers SI-DEP et Contact-COVID, clés de voûte de la stratégie 🇫🇷). Aussi le @Conseil_Etat réclame-t-il un décret dans un délai de 6 mois à compter de la publication de la loi.
On a donc un ministre de la Justice, avocat pénaliste, qui veut abattre un totem républicain vieux de 140 ans pour empêcher @T_Bouhafs, @GaspardGlanz et beaucoup d'autres journalistes indépendants de faire leur boulot.
Quelques précisions ici : il s'agirait de permettre les comparutions immédiates pour "les discours en rupture avec les valeurs de la République". En protégeant les journalistes, soit, mais lesquels ?
Public Sénat a modifié la citation du Garde des Sceaux : il s'agit désormais d'exclure ceux qui viennent "se lover [dans la loi de 1881] pour diffuser la haine en ligne et bénéficier des protections qui sont dues aux journalistes et aux organes de presse".
Je vais tendre une perche aux conspirationnistes de tout poil, mais tant pis : George Soros vient d'investir 175M$ dans Palantir, dont l'action a augmenté de 50% depuis l'élection américaine. 🔮
A ceux qui s'étonnent de ma formulation prophylactique, une clarification sémantique : on peut évidemment forger une théorie du pouvoir comme complot, je connais même un activiste de l'information qui en a fait sa boussole. Un certain Julian Assange.
Précisions du fonds d'investissement de Soros : ses parts dans Palantir (une entreprise dont il "n'approuve pas les pratiques") datent de 2012 ; elles sont devenues des actions quand l'entreprise est entrée en bourse. CNN a modifié son article.
Curieux, ce papier de Marianne sur "le programme X, un logiciel espion surpuissant pour traquer les terroristes" : un graphe social sous stéroïdes, capable aussi bien de trier des tweets haineux pour Pharos que de géolocaliser une cible en temps réel.
Pour montrer les capacités de ce mystérieux outil, Marianne reproduit la cartographie des liens d'Idriss Sihamedi, le fondateur de l'association BarakaCity, accusée de promouvoir l'islamisme radical et récemment dissoute en Conseil des ministres.
Pour qui travaille le mystérieux "opérateur" qui, dans l'article, réalise la démo à un clic de l'illégalité ? Est-ce une initiative publique ? Privée ? Aucune idée. Tout juste apprend-on que "le dossier est sur le bureau de David Tortel", le conseiller numérique de Darmanin.
Le Havre est l’une des villes les plus cinématographiques qu’il m’ait été donné de voir. Ici quelques photos prises au mois de juin, en tournant un film noir dans ma tête.
[THREAD] Dans les débats autour de la #PPLSecuriteGlobale, l'attention se concentre - légitimement - sur l'article 24, celui qui limiterait drastiquement la possibilité de documenter l'action de la police. Mais la réalité est encore plus inquiétante que ça.
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Se joue ici une bataille des images. Le texte porté par Fauvergue (ex-patron du RAID) et Thourot ne vise pas seulement à organiser l'anonymat des forces de l'ordre pour protéger leur "intégrité physique et psychique" ; il voudrait imposer à tous l'identification permanente.
Je vais prendre ici 3 exemples : les caméras-piéton, les drones, et la reconnaissance faciale. Trois technologies "expérimentales" qui permettent à la police de capter des images. Si la loi encadre les premières (art. L241-1 du CSI), elle ne dit aujourd'hui rien des deux autres.