Elliot Page a tous les droits de se faire appeler comme il veut et d'utiliser le pronom qu'il veut, et je lui souhaite le meilleur dans sa nouvelle identité sociale masculine, mais... 1/
C'est complètement abusé de raconter toute sa vie au masculin (surtout au présent de narration) : "à 10 ans il joue dans tel film", "à 19 ans il joue le rôle d'une adolescente enceinte dans tel film"... 2/
Ce choix grammatical revient à valider une idéologie complètement essentialiste, essentialiste, en vertu de laquelle E. Page aurait toujours été un homme, bien qu'assigné femme et socialement perçu comme femme. 3/
Le genre est un phénomène complexe, qui relève du sentiment de soi MAIS AUSSI de la construction sociale. Je ne sais pas à quel âge a commencé la transition intérieure/psychologique d'E. Page, mais sauf s'il parlait déjà de lui au masculin à 10 ans,... 4/
... il faut parler de sa carrière passée au féminin. C'est Ellen, pas Elliot, qui a joué dans Juno. Mais c'est Elliot qui jouera dans les prochains films. 5/
Un homme trans, ce n'est pas "un homme dans un corps de femme", c'est une personne qui vit un certain parcours psychologique, social, éventuellement physique ; la transidentité c'est un changement, une évolution, un passage de A à B, pas un état. 6/
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Déjà, le take-home-message de l'article : "Lockdown fatigue, for instance, is fundamentally distinct from denying the pandemic’s significance. It is instead a natural, if problematic, phenomenon that public health scholars have warned us to anticipate since the spring. ... 2/
... The failure to incorporate predictable human behavior into pandemic policy is an error of policy design, not the moral failing of Americans." 3/
Parmi les nombreux éléments de langage irritants de la crise sanitaire, il y a celui qui consiste à stigmatiser l'"inconscience" de ceux et celles qui ne respectent pas les gestes-barrières. Voyons ça : 1/
a) D'abord, bien souvent, c'est une accusation complètement infondée. Je pense que la plupart des gens sont désormais assez au fait de leurs propres facteurs de risque. 2/
Les gens peuvent très bien être conscients des risques qu'ils prennent, et les prendre en connaissance de cause. On n'a pas tou-te-s la même aversion au risque et on n'a pas tou-te-s la même hiérarchie de valeur. 3/
Si vous en avez marre du dilemme du tramway et du dilemme du donneur d’organes, on va faire une petite expérience de pensée, que m’inspire l’actualité. 1/
Imaginez une épidémie virale assez grave, contre laquelle il n’existe pas trop de traitements. De temps en temps le virus touche une personne immunodéprimée qui ne peut pas fabriquer elle-même d’anticorps. Il existe un moyen pour l’empêcher de mourir : ... 2/
lui injecter un sérum de convalescence, contenant les anticorps d’autres patients guéris ! La mort en quelques semaines est certaine si on ne fait rien, mais on a, allez, on va dire 50% de chances de sauver le patient si on lui injecte du sérum de convalescence pendant 6 mois. 3/