Thread by @DocteurGonzo4

#Thread BigPharma : Le problème de la rétention des données

Comme Pfizer et Moderna avec leurs vaccins à ARN, Roche a gardé secrètes des informations essentielles sur ses essais sur le Tamiflu pendant + de 10 ans... au prix d’un scandale sanitaire.

👉🏻 amp.theguardian.com/business/2014/…

Le Tamiflu®, conçu par la société californienne Gilead, et fabriqué ensuite par Genentech, filiale du groupe suisse Roche, qui le distribue, est un célèbre médicaments prescrits contre les virus grippaux, indiqué à la fois en préventif et en curatif.

C’est un produit de la pétrochimie comme la plupart des médicaments de BigPharma. Sa méthode de production comprend deux étapes avec des azotures potentiellement dangereux car explosifs (des sels d’acide azothydrique, un composé proche de l’ammoniac).

En France, le Tamiflu est autorisé depuis le 20/06/2002 et sa prescription est indiquée en cas de symptômes grippaux. ansm.sante.fr/S-informer/Com…

En 2009, des milliards $ ont été dépensés à travers le monde pour trouver un remède et constituer des réserves d’anti grippaux en cas de pandémie de grippe A (H1N1)

Via le Tamiflu, les Gvt 🇫🇷 et 🇬🇧 notamment ont favorisé une énorme arnaque financière au profit de Roche et GILEAD

https://twitter.com/docteurgonzo4/status/1280301083357741056

Dès 2009, la Cochrane Collaboration, une ONG rassemblant 14.000 universitaires, commence à mener une enquête indépendante sur le Tamiflu. A son grand désarroi, elle ne trouve aucune étude scientifique valable et Roche leur interdit l’accès à ses données brutes.

Le pire, c’est que Roche n'enfreint aucune loi en retenant des informations essentielles sur l'efficacité de son médicament.

Par ailleurs, les Gvt britanniques et français avaient alors déjà dépensé des centaines de millions €/£ pour faire des stocks de ce médicament.

En fait, les méthodes et les résultats des essais cliniques sur les médicaments sont systématiquement - et légalement - cachés aux médecins, chercheurs et patients.

Y compris ceux des vaccins contre le Covid alors que leur dév. se fait dans l’urgence avec de l’argent public

https://twitter.com/docteurgonzo4/status/1351036766434820096

C'est simplement grace au long combat de l’ONG Cochrane et d’autres que les données sur le Tamiflu sont devenues publiques.

Comme pour de nombreux autres médicaments, même les régulateurs n'avaient pas pu voir toutes les données des essais cliniques. cochrane.org/fr/evidence

La Cochrane a d’abord voulu faire un résumé des données des essais cliniques sur le Tamiflu

Or il existait juste un résumé de 10 essais cliniques, écrit par un auteur nommé Kaiser, financé par les labos. De ces 10 essais, seuls 2 avaient été publiés dans une revue scientifique

Pour les 8 autres, les seules informations disponibles sur les méthodes utilisées provenaient du bref résumé de cette source secondaire, fabriquée de toute pièce par l'industrie pharmaceutique. Ce n’était du tout pas assez fiable pour la Cochrane.

La Cochrane écrit donc à ce Kaiser qui leur dit qu’il n'a plus les dossiers et qu’ils devraient contacter Roche directement.

Roche leur déclare qu'elle transmettra certaines informations, mais les examinateurs de la Cochrane devront signer un accord de confidentialité.

Impossible pour la Cochrane, d’autant que le contrat stipulait qu'ils n'étaient pas autorisés à discuter des termes de leur accord de confidentialité, ni même à reconnaître publiquement qu'il existait.

Roche exigeait donc un contrat secret notamment sur les méthodes et les résultats des essais, dans une discussion sur l'innocuité et l'efficacité d'un médicament déjà prescrit à l’epoque à des centaines de milliers de personnes et pour lequel les Gvt avaient dépensé des milliards

La demande inquiétante de Roche n'est pas inhabituelle. La Cochrane a demandé à Roche des éclaircissements sur les raisons pour lesquelles le contrat était nécessaire. Elle n'a jamais reçu de réponse.

En 2009, la FDA et le CDC formulent des doutes sur l’efficacité du Tamiflu. Mais l'Agence européenne des médicaments (EMA) continuait d’affirmer son efficacité. Donc soit ces organisations ont vu des données différentes, soit il y a un désaccord dans l'interprétation les données.

Dans les deux cas, il devenait intenable pour Roche de garder ses données inaccessibles. Mais c’est ce qu elle fait. La Cochrane décide alors d'exclure toutes les données corrompus qu’ils ont et publie une note statuant l’impossibilité de tirer des conclusions.

Roche s’engage alors à rendre disponibles les rapports d'étude complets. Mais pendant 4 ans, rien. La pression s’accentue en 2013 avec la campagne AllTrials qui bénéficie du soutien de nombreuses institutions médicales et universitaires, de groupes de patients et même du labo GSK

Sous les questions incessantes de la Cochrane et du British Medical Journal, Roche declassifie finalement ses données... après plus de 10 ans de commercialisation et d’arnaques financières monstrueuses surfant sur les pandémies mondiales.

D'après l’analyse - publique - de la Cochrane, le Tamiflu n’a pas d’impact sur les complications et ne réduit pas le nombre d’hospitalisation ni le nombre de décès. Il n'y a donc pas de bénéfice significatif du Tamiflu d’un point de vue scientifique.

Quant aux effets secondaires : si un million de personnes prennent le Tamiflu, 45.000 souffriront de vomissements, 31.000 de maux de tête et 11.000 d’effets secondaires psychiatriques (cauchemars). Or, le but était de le prescrire à 80% de la population en cas de pandémie...

Roche a publié à l’époque un communiqué de presse indiquant qu'il contestait ces conclusions, évidemment, mais sans donner de contre-argumentaire...

Voilà donc à quoi ressemble « la science » des laboratoires et de leurs chercheurs.

A partir de 2014 les médecins français deviennent plus hésitant à prescrire le Tamiflu, mais le médicament est toujours autorisé... 20minutes.fr/france/341485-…

Bon nombre de problèmes concernant les produits de BigPharma, comme le Vioxx contre l'arthrite ; le rosiglitazone contre le diabète (commercialisé sous le nom d'Avandia) n'ont pas été repérés par les régulateurs (FDA, EMA) mais par des médecins et des universitaires indépendants

La bataille qu’a dû livrer la communauté scientifique et la société civile contre ce labo tout puissant et des autorités de régulation défaillantes pour prouver l’inefficacité du Tamiflu montre bien la faillite de notre modèle pharmaceutique comme de notre système de régulation.