1/Les dirigeants d’entreprise aiment dire qu’ils réussiraient mieux si l’Etat ne leur prenait pas tout. La réalité c’est que nous vivons dans une économie subventionnée où le contribuable doit verser chaque année des dizaines de milliards d’€ aux entreprises privées.
2/Depuis plus de vingt ans, les gouvernements de droite, socialistes ou macronistes mettent en place des dispositifs de crédit d’impôts et d’exonérations de cotisations sociales aux entreprises privées, afin de « soutenir la compétitivité » et « créer de l’emploi ».
3/L’année dernière, ces dispositifs réguliers se sont cumulés avec des secours exceptionnels comme le chômage partiel. Au total, nous avons versé en 2020 90 milliards d’euros aux entreprises :
4/Exonération de cotisations patronales assurance maladie (ex-CICE) : 22,6 milliards (Conditions : aucune.) Réduction générale des cotisations patronales (ex réduction Fillon) : 29,9 milliards (Conditions : S’applique à tout salaire inférieur ou égal à 1.6 SMIC)
5/Crédit Impôt recherche : 6.5 milliards
(Conditions : avoir des dépenses de recherche et développement.) Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) : 9 milliards (Conditions : crédit d’impôt calculé à partir du nombre de salariés payé moins de 2,5 SMIC)
6/ Chômage partiel : 22 milliards d’euros
(Conditions : connaître ou anticiper une baisse d’activité)
Fraude estimée : au moins 6 milliards
7/ Pour quel résultat ? Pas le plein emploi, non non. Un site de conseils aux patrons de PME, « PME Job », nous explique : « Un salarié payé au SMIC en 2020 ne coûte que 2,78% de plus qu’en 2010 ! En effet, le SMIC chargé en 2020 est de 1 622 € par mois contre 1 578 € en 2010.
8/ "Sur la même période, le montant brut du SMIC a augmenté de 14,6% et les dividendes versés aux actionnaires du CAC 40 ont augmenté de 45% (2019/2010). Les promesses, des gouvernements successifs, de diminuer le coût du travail ont bien été tenues ! »
9/ Cette « diminution du coût du travail », promesse tenue donc, devait, selon nos gouvernements, « créer de l’emploi ». La « réduction Fillon » nous coûte plus de 20 milliards d’euros par an depuis 2008 sans que les experts ne s’accordent sur un nombre d’emplois créés.
10/Par contre, entre 2008 et nos jours, les dividendes ont augmenté de plus de 50%. Inutile de travailler pour la brigade financière pour comprendre où est passé l’argent.
11/Le CICE a créé 100 000 emplois depuis 2013. C’est pas mal non ? Pas du tout. Chaque emploi créé a coûté 900 000 euros au contribuable. Avec cet argent, on avait de quoi combler 25 fois le déficit de la sécurité sociale pré-covid.
12/L’année 2020 s’est ouverte sur une situation financière exsangue et nos difficultés face à l’épidémie de Covid ne sont pas sans rapport avec ces milliards d’aides perdus pour aider les grandes entreprises.
13/ (Car non, ce n'est pas pour l'épicier du coin, puisque ces aides sont liées au nombre de salariés. En France, 7 salariés sur 10 travaillent directement ou indirectement pour des groupes, ces derniers ont donc récupéré au moins 70% de la manne distribuée)
14/ En 2020, après avoir pris en charge pendant près de 10 ans une grande partie des cotisations sociales des employeurs, les contribuables ont également payé pour le salaire en lui-même, via le chômage partiel, à hauteur de 84% du net.
15/ Et malgré tous ces sacrifices, les groupes licencient quand même. Les PSE se multiplient, l'intérim a réduit comme peau de chagrin, et ces entreprises qui se sont sucrées avec des aides virent sans scrupule ni difficulté administrative.
16/ 90 Milliards d’aides publiques et des centaines de milliers d’emplois supprimés. Macron se trompe, nous ne sommes pas une nation de 66 millions de procureurs. Lui et ses prédécesseurs ont fait de nous un pays de 66 millions de pigeons.
1/La dernière interview de Macron a été un beau moment d’usage décomplexé des mots du néolibéralisme autoritaire. Cette « novlangue » qui accompagne et justifie les formes de gouvernement qui nous oppresse au travail et en politique comporte plusieurs procédés récurrents :
2/La langue de bois, cet usage des mots qui consiste à empiler des termes vides pour donner l’impression que l’on dit quelque chose, que l’on s’engage face à un public. On connait tous ce procédé, sans doute le plus inoffensif : il ne fait perdre que du temps.
3/L’euphémisme est un classique du néolibéralisme autoritaire : il s’agit de masquer la violence du capitalisme en délayant la gravité des faits : « bavures policières », « éloigner » les réfugiés, « réorganiser » une entreprise en licenciant, « les exclus » au lieu des pauvres.
1/ "Irons-nous au ski cet hiver ?", un angle médiatique révélateur du prisme bourgeois-centré de la majorité des journalistes. 2/3 des Français ne partent pas en vacances l’hiver et seulement 8 % d’entre eux vont skier au moins 1 fois tous les 2 ans, majoritairement des cadres.
2/Hors Covid, l'hiver donne habituellement la primauté médiatique à ces vacanciers, avec force reportage dans les stations et météo des neiges pour tous, alors que la plupart d'entre nous n'en verrons jamais la couleur.
3/Cette surreprésentation d'une pratique sportive bourgeoise n'est que la partie immergée de l'iceberg de du monopole bourgeois. Selon le baromètre de la diversité du CSA, près de 70% des personnes qui apparaissent à la télévision sont "cadres et prof intellectuels supérieures"
1/ "Faites ce que vous voulez mais votez Macron"
Une pensée pour ce climat dégueulasse de 2017 où l'écrasante majorité des journalistes nous présentaient Macron comme un gars sympathique, très démocrate, très décontracté.
2/ À l'époque, quand j'allais sur un plateau quelconque, je me faisais incendier par deux ou trois journalistes si j'osais dire que ce n'était pas si simple et quand je défendais l'idée que extrême-droite et extrême-libéralisme n'avait pas des effets si différents.
3/ Sur France Info, on m'a carrément traité de collabo inculte de notre histoire. Sur Arrêt sur Images on m'a culpabilisé de ma possible abstention au second tour, refusant de choisir entre deux maux.
1/ Samedi 14 novembre, Cholet a été le théâtre d’un double meurtre que l’ensemble des médias n’ont pas qualifié d’attentat terroriste alors que le principal suspect a revendiqué le motif religieux de son acte. Pourquoi un tel traitement médiatique ? Avec @SelimDe :
2/La couverture médiatique a été nettement plus faible que pour l’attentat de Nice. Ce sont principalement des médias régionaux qui se sont saisis de l’affaire, tels que Nice matin, Ouest-France, Midi Libre, La Dépêche…
3/“Double Agression mortelle à Cholet”, titre BFM TV. Pourquoi pas “double meurtre” ? “Agressions à Cholet. Le suspect se dit catholique et tient un « discours de haine des non-croyants”, titrent, quant à eux, les journalistes du Courrier de l’Ouest
1/ Comment la France est devenue une oligarchie sanitaire : L’épidémie de covid a évolué au rythme d’une politique de classe. Elle a redessiné notre démocratie en une oligarchie sanitaire autoritaire qui n’a qu’un objectif : préserver la vie et les profils des plus riches.
2/ Tout a commencé au début de l’année 2020 : la bourgeoisie, adepte des voyages et de l’expatriation lucrative, ramène le virus en France. Le patient 0 du “cluster” des Contamines-Montjoie était un ressortissant britannique de retour d’un voyage d’affaires à Singapour
3/ Les Français expatriés en Chine “exigeaient” que la France vienne les chercher. Donc acte. Les militaires qui sont allés chercher les expats de Wuhan sont revenus, n’ont en fait pas été testés, comme la ministre des armées l’a finalement admis. L'épidémie était lancée.
THREAD Les plans de licenciement collectif se succèdent en France. Dans notre métier, nous constatons chaque jour à quel point les lois prises par les socialistes et macronistes facilitent la délocalisation de la production, la précarisation des salariés et leur soumission
2 / La Loi de Sécurisation de l’Emploi de 2013 a créé les “accord de maintien dans l’emploi”. La loi Macron de 2015, la loi El Khomri de 2016 et les ordonnances Macron de 2017 ont ensuite progressivement assoupli le dispositif pour qu’il soit applicable sans motifs économique :
3 / Devenus "accords de performance collective", ils permettent aux directions de proposer aux syndicats de "négocier" sur les bases suivantes : "on baisse les salaires ou on ferme la boîte"