Au sujet du #ZeroCovid / #NoCovid, on parle beaucoup de la question des frontières en oubliant une donnée essentielle, peut-être encore plus sensible : la nécessaire création de frontières intérieures.
Le plan du groupe allemand #NoCovid prévoit de limiter la mobilité entre zones vertes (GZ) et rouges (RZ) à l'échelle des cantons. En France, on utiliserait les départements et ça voudrait dire qu'il ne serait pas possible de sortir d'un département rouge (>10 d'incidence)
sauf pour raisons essentielles. Des quarantaines seraient également mis en place et il serait sans doute plus difficile de passer de Moselle vers le Bas-Rhin que d'entrer en France actuellement.
Tout le défi serait de gérer le flux de voyages essentiels, notamment pour le travail, avec des tests obligatoires.
En Australie, des frontières intérieures, parfois extrêmement strictes, sont en place depuis près d'un an.
C'est aussi d'une certaine manière le cas en Espagne, même si le pays n'a pas du tout une stratégie de #ZeroCovid. Les régions espagnoles ont mis en place des confinements dits "périmétraux" qui interdisent de sortir de sa ville ou de sa province pendant les phases épidémiques.
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Deux hommes sont en piste pour succéder à Merkel : Markus Söder, ministre-président de Bavière et Armin Laschet, nouveau président de la CDU.
De manière intéressante, ce sont les deux élus avec la position la plus tranchée sur le "No Covid" : Söder est pour, Laschet est contre.
Söder a toujours incarné la ligne sanitaire, en visant l'incidence la plus basse pour sa Bavière. Dans une itw, il s'est montré favorable à la stratégie No Covid (ce que n'a jamais fait Merkel) afin de "gagner du tps sur les mutants et gagner en liberté".
Laschet, au contraire, a appelé à en finir avec le fétichisme du taux d'incidence: "Vous ne pouvez pas continuer à inventer de nouvelles limites pour empêcher les gens de vivre". Référence à la nouvelle barre de 35 (au lieu de 50) pour pouvoir déconfiner.
Aux Pays-Bas, un tribunal a ordonné la levée du couvre-feu, jugée comme une "violation profonde du droit à la liberté de mouvement". Le gouvernement a fait appel et le Jérôme Salomon local tente d'expliquer à la barre pourquoi le couvre-feu fonctionne.
Son argument : les modélisations du variant anglais qui annonçaient une troisième vague ne se sont pas réalisées. Il estime que c'est le couvre-feu qui a permis d'avoir ces résultats meilleurs qu'escomptés.
Aux Pays-Bas, la part du variant anglais est estimée à 60% (graph du 9 février). La courbe des cas était pourtant en baisse depuis plusieurs semaines.
Pour la première fois aujourd'hui, les autorités notent une légère remontée des cas.
Le grand débat enflammé du printemps commence déjà à poindre au Royaume-Uni, un des pays les plus avancés dans sa campagne de vaccination. Une fois les personnes vulnérables immunisées, faut-il laisser filer le virus chez les jeunes ?
"Allons-nous viser une faible incidence ou accepter une forte incidence pendant un certain temps?", se demande un scientifique qui conseille le gouv. "Il est possible que le nombre de cas soit élevé et que le nombre d'hospitalisations et de décès soit faible", explique un autre.
Selon Mike Tildesley, un R élevé ne serait pas nécessairement une mauvaise chose si le nombre d'hospitalisations est faible. Mais avertit-il, cela expose des millions de personnes jeunes à des conséquences graves, notamment le LongCovid.
L'Allemagne vise-t-elle maintenant le #ZeroCovid comme on peut le lire ici ou la ?
Merkel probablement. Mais elle n'est pas la seule à décider, loin de là. Elle a gagné la bataille hier face aux Länder en prolongeant le confinement jusqu'au 7 mars, mais elle a dû lâcher du lest.
La chancelière visait le 14 mars, ce sera finalement le 7 mars. Les Länder ont obtenu le droit d'ouvrir prudemment leurs écoles dès la semaine prochaine et les coiffeurs (question éminemment politique en Allemagne) pourront rouvrir dès le 1er mars.
Si Merkel était Macron et qu'elle décidait seule en Conseil de Défense, oui, l'Allemagne serait sans doute engagée sur la voie du #ZeroCovid. Au vu du contexte politique je resterais prudent. La pression politique pour déconfiner risque d'être très forte.
Autre manière de comparer la mortalité Covid entre les pays: utiliser non pas les décès officiels (sous-estimés dans de nombreux pays) mais l'excès de mortalité. Une étude publié en pré-print a calculé ce chiffre pour 77 pays.
Voici comment se classent les 29 pays européens étudiés, en excès de mortalité pour 100.000 habitants. Les chiffres sont arrêtés, selon les pays, en décembre ou janvier et prennent donc mal en compte la vague actuelle au Royaume-Uni, en Irlande ou au Portugal.
Voici le même classement, mais avec les chiffres officiels de mortalité Covid-19 (à date du jour donc pas tout à fait comparables aux chiffres plus haut).
Munich est la première des cinq plus grandes villes allemandes à repasser sous les 50 de taux d'incidence, considéré comme le seuil en-dessous duquel il est possible de tracer toutes les infections. Berlin est à 75, Hambourg 65, Francfort 72, Cologne 76.
Merkel et les dirigeants des Länder doivent s'entendre mercredi prochain sur un prolongement ou non du confinement. La chancelière est totalement opposée à un relâchement mais certains Länder préparent déjà des plans de déconfinement.
Le franchissement du seuil de 50 de taux d'incidence sera sans doute au cœur des débats. Ce chiffre, fixé au printemps, a-t-il encore un sens avec la menace des variants ? C'est la question qui va agiter la classe politique allemandes ces prochaines semaines.