Alors, quelle est l'histoire de cet habit, que portent les universitaires depuis des siècles et des siècles ?
(⬇️ Le recteur et les quatre doyens de l'Université, 17e s.)
La robe universitaire fait l'objet d'une réglementation, qui évolua significativement du 13e s. au 18e s.
Ce qu'on peut retenir c'est qu'au milieu du XIVe s., les docteurs choisissent de conserver la robe, alors que la noblesse et la bourgeoisie abandonne les vêtements longs.
Pour simplifier, on peut dire qu'au début, il n'existait qu'une seule faculté importante dans les universités, celle des docteurs en théologie (robe rouge/pourpre).
Ainsi, les origines de cette robe sont essentiellement d'ordre religieuse à la base.
D'ailleurs, par bulle pontificale de 1336, les docteurs en droit canonique de l'université de Paris, puis, en 1339, ceux de l'université de Montpellier, se voient reconnaître le droit de porter la chape rouge et le chaperon fourré d'hermine.
Mais tout cela va évoluer, avec de nouvelles facultés, les docteurs en droit canonique, puis en droit, ont eu le droit de porter le rouge par extension.
Au XVIIe, la costume se stabilisa. Le chaperon fourré se transforma en une épitoge herminée, avec un seul rang de fourrure.
Dans le reste de la société civile, n'oublions pas que dans la France de l'Ancien Régime ⚜️, la "noblesse de robe" rassemble tous les nobles et bourgeois qui occupent des fonctions de gouvernement, principalement dans la justice et les finances.
Les intéressés, comme les juristes et magistrats, pouvaient porter la robe qu'ils avaient obtenu à l'obtention de leur diplôme universitaire.
En 1804, l'Empereur Napoléon transforma l'Université en général et fit évoluer la robe universitaire en particulier.
Le costume était désormais d'une couleur différente selon la discipline des universitaires (=enseignant ou administrateur).
Au total, le costume est composé de :
- la robe (=soutane)
- un rabat blanc (=jabot)
Ainsi que :
- une simarre (2 bandes verticales)
- une épitoge
- une toque
- une ceinture
Ces derniers éléments à la couleur de la discipline.
Le port de distinctions officielles (=médailles) sur la robe est tout à fait possible.
Fut un temps, avant que les Palmes académiques ne soient une médaille, ces dernières étaient d'ailleurs brodées.
Un décret du 24 décembre 1852 rajoute des robes spécifiques pour les :
- professeurs des facultés
- doyens
- inspecteurs d'académie
- recteurs (dont voici la robe ci-dessous ⬇️)
⚠️ Selon les ateliers de fabrication, certains distinguent 2 ports possibles :
- cas A : (1) tenue de cours / (2) tenue de cérémonie
- cas B : (1) tenue de Maitre de conf / (2) tenue de Prof des univ.
Dont voilà la différence selon les 2 cas : (1) à gauche / (2) à droite ⬇️
Je n'ai pas encore réussi à démêler ce problème qui est très complexe...
Pour en saisir toute la complexité, lire "Le costume universitaire français : règles et usage" de Bruno Neveu.
➡️ jstor.org/stable/4077066…
Encore aujourd'hui, ce sont toutes ces prescriptions du XIXe s. qui prévalent pour le port de la robe universitaire.
Ce costume officiel, « défini par la norme administrative et légalement protégé », permettait d'auréoler d’apparat la fonction prestigieuse de membre de l’Université.
La toge pouvait être portée en service courant, lors des cours, et durant les grands événements.
Le port de la robe fut abandonné d'abord dans l'enseignement secondaire dès 1838.
A son tour, le port de la robe par les universitaires est largement tombé en désuétude, sauf dans quelques universités.
Ceci étant, ces dernières années, un renouveau semble progressivement réapparaître, pour les soutenances de thèse, remises de diplômes, ...
Trop souvent ignorants des traditions universitaires 🇫🇷, de nombreux étudiants/enseignants piochent aujourd'hui dans les traditions universitaires 🇺🇸 que l'on voit au cinéma et dans les séries... 🤢
Mais bon sang, revenez aux traditions françaises de notre belle histoire ! 😉
Typiquement, pour un jeune docteur (qui n'est pas forcément membre de l'Université il est vrai), il serait tout à fait approprié de lui remettre l'épitoge avec cette simple robe.
Et pour un étudiant de master 2, il suffit de lui retirer un rang d'hermine.
Simple, efficace, cohérent & respectueux du système universitaire français multiséculaire, je trouverais ça bien + beau que l'on voit trop souvent aujourd'hui : des enseignants-chercheurs avec des costumes français et des étudiants avec des costumes étrangers.
C'était mon petit message/avis personnel pour la fin de ce thread. 😊
Note 1 : les illustrations de robes proviennent de l'Atelier Petit atelier-petit.com, que je recommande aux universitaires souhaitant réaliser des commandes. Mon épitoge de docteur provient de là et c'est de la très bonne qualité. 😉
La page s'est enrichie depuis. Et je ne suis pas tjs ok avec son contenu, mais bon. 😉
Note 3 : je suis en train d’essayer de revoir les éléments sur le Moyen-Age. On me signale en effet dans l’oreillette que ce n’est pas forcément juste. Donc s’il faut modifier, nous ferons un post scriptum. 😉
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On m'a interrogé ce matin sur les "drôles de chevrons" que l'on voit sur les manches de 2 gendarmes sur cette photo. ➡️ Ils n'indiquent pas un grade, mais quoi alors ❓ Petit #thread sur le sujet. #histoire#leSaviezVous ⬇️
Ces chevrons indiquent :
1⃣/ soit la durée de présence au front
2⃣/ soit le nombre des blessures de guerre
Les *chevrons de présence* étaient cousus sur le bras gauche. Le 1er chevron indiquait 1 année effective de présence dans la zone des armées, et chaque chevron supplémentaire une période de six mois de plus (y compris le temps passé dans les hôpitaux pour blessure ou maladie).
La @gendarmerie est toujours en pleine #transformation pour toujours mieux lutter contre la délinquance ! Revenons dans ce #thread sur les « gendarmes de Aubenais », qui se font ici décorés en avril 1920. ⬇️
Après la 2e guerre mondiale, les brigades de @gendarmerie font face à une nouvelle forme de criminalité : les « bandits en auto ».
Qu’ils soient à pied ou en vélo, les gendarmes ne peuvent alors rivaliser. Et les bandits croient alors jouir d’une impunité. Une transformation doit se produire !
Nadia, c'est une camarade, une vraie, et ce pour plusieurs raisons !
1⃣/ elle est gendarme
2⃣/ elle est OCTA (donc personne fiable)
3⃣/ elle est aussi fantasque que raffinée (un peu comem moi je crois ?)
Faisons son portrait, en réalisant une étude historique de ses (nombreux) tweets. 😉
Mais que sont ces bandes d'ornement sur les uniformes de sortie des préfets, militaires, policiers, sapeurs-pompiers, douaniers, surveillants, ... ❓ #LeSaviezVous#histoire#traditions ⬇️ #thread
Chaque corps ayant ses spécificités et sa propre histoire, il nous sera possible de faire qu'une seule grande généralité (car il y a tellement de cas particuliers !).
Ainsi, à quoi sert cette bande dans la plupart des cas ?
Ce que nous pouvons retenir, c'est que : "+ la bande est grosse & belle, + elle permet de reconnaître une personne importante". 🙂
Ici, uniforme de préfet et de maire (tenue toujours en vigueur, par décret impérial du 1er mars 1852 !)⬇️
Le Dictionnaire de l'@academie_fr précise que le terme a une origine incertaine du XIXe siècle.
Pourquoi est-ce confus ? Car beaucoup d'auteurs ont fait des confusions entre les fourragères et les aiguillettes, qui ont les mêmes origines (corde servant à lier les bottes de plants fourragers), se ressemblent mais n'ont pas le même usage symbolique militaire.
Mais avant de répondre à la question, intéressons-nous à la Sainte patronne en question ❓
Il s'agit de Geneviève de Paris, née à Nanterre vers 420, qui serait issue d'une riche famille de l'aristocratie gallo-romaine.
Baptisée, elle se voue très jeune à Dieu et, selon la légende, est remarquée par saint Germain d'Auxerre et saint Loup de Troyes, qui passent par Nanterre vers 430.
Elle mène une vie consacrée et ascétique, probablement dès ses seize ans.