J’éprouve une évidente solidarité avec les soignants. J’adresse tous mes vœux de courage aux malades, aux familles endeuillées. Ce virus n’est pas une blague, j’ai pu le mesurer dans mon entourage.
Et pourtant, en leur nom, je vais dire "non" au confinement le weekend. 1/20
Lorsque le Covid est apparu, je n'ai pas protesté contre le confinement total. Un an plus tard, nous en sommes toujours au point de départ : la restriction des libertés semble la seule option pour le gouvernement. Pour la majorité, "le confinement c'est comme un robinet." 2/20
C'est une mauvaise habitude qui s'installe, de comparer nos libertés à un robinet qu'on ouvre ou qu'on ferme, d'en faire une variable d'ajustement. Et qui a des conséquences sur la santé : 50% des jeunes se disent "inquiets pour leur santé mentale". 3/20
"Notre objectif n'est pas d'avoir un nombre de réas extensible à l'infini." (Véran)
"Les soignants ne demandent pas d'augmenter le nombre de lits à l'hôpital." (Castex)
Depuis des mois, des années, pourtant, le collectif Inter-hôpitaux le réclame : des lits, bien sûr. 4/20
C'est une évidence : le gouvernement n'a pas fait de son mieux pour "relever la digue". Au contraire, il n'a pas voulu la relever. Malgré la crise, il a continuer à regarder les dépenses de santé comme un coût, et non comme un investissement. 5/20
Cet hiver, les vaccins nous furent présentés comme l'arme fatale. Président et ministres se lancèrent dans une campagne contre le "complotisme", admonestant ces Français rétrogrades... plutôt que de gérer l'intendance, d'acquérir et de produire lesdits vaccins. 6/20
Je me suis rendu chaque semaine ou presque aux comités vaccinaux à la pref d'Amiens. Faute de doses, ces réunions perdirent leur utilité. Le gouvernement a-t-il fait, fait-il toujours, de son mieux pour que nous ayons des vaccins ? La réponse est non, absolument pas. 7/20
Nous sommes dépendants de Pfizer, Moderna, etc., pour qui les Européens, les Français ne sont pas une priorité, sans parler des pays du Sud. Nous avons à notre disposition une arme légale, "la licence d'office". Mais à la place d'agir, on attend. On attend les firmes. 8/20
"Nous sommes en guerre", a proclamé le Président. Mais dans cette bataille, nos dirigeants ferment bars, cinémas, restaurants, nous font vivre une demi-vie confinée plutôt que d'empiéter sur les intérêts des géants de la santé. Cette passivité est inacceptable. 9/20
Plus de 600 scientifiques ont réclamé une "stratégie zéro Covid", avec des pistes d'actions. Sont-elles fiables ? Comme simple député je l'ignore. En revanche je peux affirmer qu'elles ne sont discutées nulle part, ni à l'Assemblée, ni à la Préfecture, ni à l'Elysée. 10/20
Pour lutter contre l'épidémie, ministres et Président n'innovent plus, n'inventent plus rien, ne s'appuient sur aucune recherche, aucune intelligence collective. Ils se contentent du "robinet des libertés".
Il nous faut de l'imagination au pouvoir. 11/20
Depuis un an, les pouvoir sont plus concentrés que jamais entre les mains d'un seul homme, entouré de son occulte "Conseil de Défense."
Aucun débat à l'Assemblée au nom de l'urgence, permanente, proclamée, qu'on ne discute plus, ensemble. 12/20
« Le Président réfléchit », lit-on dans la presse, et il réfléchit seul, pour les 66 millions de Français, infantilisés. Il tranche seul sur les "commerces essentiels" ou le "présentiel" des étudiants. Il nous fait grâce, seul, d’un nouveau confinement national... 13/20
Comme citoyen, je suis blessé de cette gestion solitaire. Encore, cette tyrannie se révèlerait-elle efficace ! Nullement. Et c’est une tragédie d'être privé de toutes les intelligences de notre pays, que tout soit réduit à notre Excellent Souverain, aussi brillant soit-il. 14/20
L'épidémiologiste de l'Inserm Vittoria Colizza peut déclarer, sur France Inter, que "les lieux de travail" sont les lieux où "la contamination" y demeure "assez importante", il est désormais admis qu'on n'y toucherait pas. 15/20
On peut bien fermer une année la culture, les restaurants, les salles de sport. On peut ordonner aux Français de rentrer avant 18h, qu'ils ne voient plus leurs amis, leurs parents, sans sortir le samedi. En revanche, "produire" et "consommer" sont essentiels. 16/20
Désormais, comme l'indique Bruno Le Maire, "97% de notre économie tourne normalement". Il faudrait donc sacrifier pour longtemps les 3% restants et tout ce qui, dans nos existences, n'est pas de l'économie.
C'est un tri que je refuse.
17/20
Ils n'ont plus aucun cap. Ou alors s'agit-il d'une stratégie tacite : maintenir un Covid à feu doux, qui leur permet l'avènement d'un "libéralisme autoritaire" : la liberté pour les entreprises, l'autorité pour les citoyens. Carpette avec les uns, fauve avec les autres. 18/20
Pour toutes ces raisons, j'ai dis "non" au confinement le weekend dans la Somme, à ma Préfète.
"Non" à nos libertés comme variable.
"Non" à une démocratie à l'arrêt.
"Non" à un pouvoir autoritaire et solitaire.
"Non" à la constance dans l'incompétence.
29/20
Pas un "non" de légèreté, d'inconscience face au virus. Mais un "non" démocratique, de "revoyez votre copie et revenez avec des solutions mieux discutées", un "non" d'intelligence collective et de solidarité pour sortir de la crise, durable.
20/20
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Samedi j'estimais "scandaleux" que Trump soit évincé de Twitter, soulevant l'indignation. Y a des fois où ces critiques minent de l'intérieur. Et d'autres fois où déplaire, même à ses amis, ne gêne pas. C'est mon cas, en ce moment. Thread sur la liberté de parole.
1. "Les nôtres d'abord". J'ai déjà réagi, publié des posts, suis même intervenu à l'Assemblée, quand des proches se virent censurés : les manifestants Alternatiba au G7, Eric Drouet, ou ma propre page Facebook, qui connut quelques jours de gel. 2/20
Mais justement : avec Donald Trump, c'est l'occasion non pas de défendre une personne, un groupe mais de poser le principe. Si l'on estime qu'un homme doit être réduit au silence, c'est au peuple, à sa justice, à ses représentants d'en décider. Pas à une firme privée. 3/20
« Louis-Charles Viossat ». Alors que les Français sont méfiants envers le vaccin, c’est lui qu’Emmanuel Macron a choisi pour organiser la campagne de vaccination : un pro du lobbying de Big pharma.
Prenez votre téléphone portable. Tapez « Louis-Charles Viossat LinkedIn ». Vous descendez sur la page. Que découvrez-vous ? « Government Affairs Senior Director, Western Europe & Canada/ EU », Abbott. (capture d'écran)
Pour les non-bilingues : Chef des lobbyistes, dans un géant de l’industrie pharmaceutique Abbott. Là-bas, durant cinq années, il a – je cite – il a « lobbied ex-US governments », il était dans des « key national and international professional associations ».
Ceux qui ont refusé d'accueillir l'Aquarius, qui laissent l'extrême-droite faire la chasse aux migrants dans les Alpes, qui se font condamner par le CEDH pour la rétention d'enfants dans les centres, sont ceux qui marchent sur un impératif d'humanité, inexistante, que je pose.
Depuis la fondation de Fakir, membre du RESF amiénois, Réseau Education Sans Frontière, j’ai participé à des parrainages républicains, ai signé des pétitions, accueilli la Marche des sans papiers, etc.
Mais oui, je crois à des espaces, délimités, où l'on se fixe des règles communes. Pour les capitaux, d'abord. Pour les marchandises, ensuite. Pour les gens, enfin, et surtout pour les riches, à qui il faut poser des limites à leur hyper-mobilité.
Pour éviter un énième drame, pour empêcher la rupture de confiance entre la société et la police, il faut commencer par retirer l’article 24 de la PPL Sécurité globale, urgemment. Et toute la proposition de loi, tant qu’à faire. Mais il faut aller plus loin. Thread (1/13)
Il y un an, suite à l’affaire Chouviat, j'auditionnais sociologues, direction de la police, syndicats, assos de victimes pour une proposition de loi pour l'interdiction du plaquage ventral. J’en ai tiré plusieurs propositions, formulées dans un rapport et dans un livre. (2/13)
Je les livre ici avec humilité, car je sais que ni les victimes, légitimement traumatisées, ni les policiers, qui exercent un métier difficile, ne pensent qu’une baguette magique existe pour sortir de la crise. Insuffisantes, elles me paraissent néanmoins incontournables. (3/13)
Que l’on soit pour ou contre le couvre-feu, une chose est sûre : ces décisions de Macron, prises tout seul, de tout là-haut, nous emmènent vers l’échec. C’est JF Delfraissy et d'autres membres du Conseil scientifique qui le disent eux-mêmes cette semaine dans The Lancet. 1/6
« Sans ces incitations, nous craignons que la France et les autres pays qui entrent dans cette deuxième phase risquent de tomber dans une situation où il n'y a ni coercition efficace ni respect individuel des règles... » 2/6
« Avec les conséquences prévisibles (sinon inévitables) de la hausse des taux d'infection, de la résurgence de la pandémie, de l'imposition de mesures coercitives et de troubles civils en réponse. » 3/6
Des ruptures. Macron nous avait promis ça ce printemps. On était sans masque, sans surblouse, une industrie, envoyée à l'autre bout du monde. Aujourd'hui pour relocaliser ils baissent les cotisations des entreprises. C'est vraiment nous prendre pour des crétins.
En pleine crise Macron tirait une leçon martiale : « Déléguer notre alimentation, notre protection, notre santé, à d’autres est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle. Les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture, je les assumerai. »
Voilà le contexte.
Quelle décision de rupture aujourd’hui ils nous proposent ? La baisse de 3 à 2 % de la contribution économique territoriale et sur la valeur ajoutée des entreprises. Bonjour la rupture. C’est avec ça que vous comptez relocaliser ? C’est vraiment nous prendre pour des crétins.