Thread by @JulieOudet

Dans la vie, y a ceux qui se démènent pour autrui, pour faire leurs jobs au mieux ; et ceux qui se contentent de saper le travail des 1ers. De préférence sans faire l’effort d’un minimum de sérieux, c’est + facile.
Il en va de même en situation de crise.
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Ainsi donc, depuis le début de cette pandémie, on a vu des soignants soigner, des caissières encaisser encore + la rudesse de leur travail, des journalistes se mobiliser pour informer la population face à la crise sanitaire, des chercheurs chercher, etc.

Tant de gens qui ne comptent pas leurs efforts pour accomplir leurs missions, si diverses soient elles. Qui malgré l’épuisement légitime qui est le leur, n’ont jamais cessé de respecter les autres. La population. Ceux qui comme eux taffent dans des conditions parfois intenables.

Comme si la crise & les difficultés qu’elle suscite (oui, j’aime les euphémismes) n’étaient pas majeures, d’autres font fi du respect des victimes de cette crise, profitent de la peur compréhensible des gens, et piétinent le travail des premiers.

Contrevenant de façon éhontée aux règles qui font la noblesse de leurs métiers.
Très honnêtement j’ignore pourquoi. Se faire mousser sur le dos des autres ? OMG. Non. Je ne puis le croire. #OhWait

Let me be clear : je ne parle de l’indispensable empêchage de tourner en rond, de la critique nécessaire & constructive.

D’autant plus vitale qu’il est vrai que lorsqu’on taffe du matin au soir et du soir au matin, l’aveuglement est un risque réel, dont il convient de contrer l’avènement délétère.

Je parle de ceux qui abusent d’une position leur confiant une audience, et qui en dépit de toute éthique inhérente à leurs métiers, saccagent les efforts de milliers d’autres.
Politiques. Journalistes. Médecins. Etc.

Parfois utilisant le combo d’argument d’autorité & de possibilité de débiter n’importe quoi avec le mégaphone lié à un statut d’élu, comme notre copine Martine « j’ai peur du masque mais pas du ridicule ».
C’est festival.

À se demander si y’a pas un concours occulte dont je n’aurais pas eu vent, et dont l’objectif serait de se vautrer le plus lamentablement dans l’ignominie.

Parce que je suis médecin, je vous le dis. Raoult, Perronne, Fouché & consort.
Je vous vomis.

J’ai un respect infini pour la dame qui fait le ménage dans le box de réa après le transfert d’un patient, et qui de par sa diligence fait tout pour éviter que la moindre particule virale puisse infecter un autre patient ou un soignant.

Je n’en ai aucun pour vous, clowns profiteurs que vous êtes. Aucun.
J’ai essayé d’en avoir au début, mais ça fait belle lurette que je ne n’y arrive plus.

Pas quand je vois le mal que vous faites et ses conséquences réelles.
Pas quand je vois le taf des innombrables qui eux, œuvrent pour le bien.

Cette course à qui mettra le + à mal de concept de preuves scientifiques, à qui voguera le mieux sur la peur d’une population pour vendre des bouquins dont les bénéfices, oh wait, ne sont curieusement pas reversés à de quelconques causes pour soutenir ce qui souffrent ou taffent.

C’est festival.

Ceux dont le boulot est d’informer triment non moins que nous autres soignants. Questionnant la politique sanitaire, sainement. Expliquant chacune des avancées scientifiques en autre chose que le bon vieux jargon.

Soulevant les problématiques de tous ceux qui seraient des oubliés de cette crise, sans eux. Enquêtant minutieusement dans une démarche salvatrice.
Même pour simplement rendre compte du boulot des soignants, cela ne leur a pas été aisé.

Nombre se reconnaîtront si je témoigne du fait que j’ai fait, pour ma part, de mon mieux pour modestement répondre à leurs questions lorsque j’en avais la compétence, car j’entends combien il est nécessaire d’informer.

A l’inverse de cette tâche noble et ardue, une poignée de contente de surfer sur le nawak.
Décrédibilisant le travail de leurs pairs et balayant de leur superbe le nôtre.

Ce sont vos Raoult à vous, faut croire. Loin de la variété de pratiques médicales comme de la diversité de lignes éditoriales.
Fake news & fake medecine, même combat.

Calvi et ses prouesses : L’hôpital qui pleurniche ; les généralistes qui partent en vacances gnagnagna.
Fantastique.
Je suis en colère.

Dans la même veine, à l’échelle locale, 2 articles parus récemment crachent sur le travail que nous faisons, nous acteurs de la campagne vaccinale. A tort et à travers.

Disclaimer : tweets are my own et n’engagent que ma propre colère, suffisante.
Du reste je ne crois pas être connue pour être du genre à courber l’échine devant quelque autre autorité que celle de ma conscience. (Désolée mais mon fan club était en manque d’euphémismes)

Il se trouve que je suis responsable de la plateforme départementale de rdv de vaccination.
Immense machinerie complexe dont j’ai enfanté avec mon acolyte, et armée de mes pioupious d’amour ; comme naguère nous avions accouché de la cellule de crise SAMU-Covid du département.

Tiens Twitter l’histoire est là :

https://twitter.com/julieoudet/status/1238645977407512577

Tous, nous donnons sans compter dans ce travail.

https://twitter.com/julieoudet/status/1357784522142736385

Lors d’une prise de rdv de vaccination nous vérifions préalablement les critères d’éligibilité & les contre-indications dont temporaires. Répondons aux questions des patients.
Ah c’est sûr, ça rallonge la durée des appels.
Si on torchait le boulot ça serait + facile & + rapide

Cependant oui, le délai au décroché des appels est un vrai pb. Raison pour laquelle nous augmentons très prochainement le dimensionnement de la plateforme, en fait le temps que la salle que nous investirons pour cela soit libérée par un autre service. C’est une affaire de jours.

Mais cela n’est pas parce que mes pioupious font du macramé devant les ordinateurs.

Nous proposons aussi la vaccination de façon prospective à des milliers de patients éligibles de cohortes, dont les pathologies les rendent extrêmement vulnérables.
Organisons la vaccination des soignants désireux d’en bénéficier.

Nous vérifions tout.
Bien sûr il nous arrive de nous tromper. C’est pourquoi nous avons de multiples procédures permettant d’identifier les erreurs, dont celles inhérentes à nos propres actions, et de les corriger.

Écrire que nous ne tenons pas compte des critères d’éligibilité, cela signifie que nous ferions de la merde en barre, et cela me met en colère.
Étonnante est cette affirmation qui n’est possible qu’en ayant pleine connaissance du dossier médical des patients, d’ailleurs.

De quel droit ?
Curieux, j’ignorais cette dérogation au secret médical.

Écrire que rien ne serait prévu pour assurer leur 2e injection aux patients ayant bénéficié de la 1ere ce WE, c’est ignorer tout de notre travail.
Travail massif que, sauf erreur de ma part, nous sommes les seuls à effectuer de la sorte.

Pour info, donc, c’est pour ça que nous avons pris le n° de tel de ces patients.
Et l’activité consistant à veiller à ceux que tous aient bien leur 2e dans les délais recommandés scientifiquement, s’appelorio chez nous « contrôle départemental type 1 ».

Ah oui et au fait, l’opération de ce WE c’était avec de l’AstraZeneca, dont le rappel n’est pas à 28 jours mais 12 semaines.
Quand on sait pas, on demande ou on se tait, plutôt que de faire sensation avec n’importe quoi.

Je cite, concernant la réservation par internet (qui du reste n’est pas de notre ressort mais dont nous vérifions également les dossiers, sans distinction) : « impossible de valider car il faut aussi un rdv de seconde dose ».
Les recos scientifiques en PLS devant cette phrase.

Qu’il ne soit désormais pas possible de fixer par internet de schéma de vaccination incomplet : bah oui, c’est le but.

C’est un peu comme les barrières au bord des précipices qui empêchent de tomber.
C’est pour éviter d’avoir des milliers de personnes n’ayant qu’une seule dose, et donc dont le schéma vaccinal serait nul et non avenu.

Mon n° perso traîne dans à peu près toutes les rédactions locales et nationales.
Tous ceux qui m’ont contacté depuis 1 an savent que lorsque je n’honore pas leur demande, c’est soit parce que je m’estime pas compétente pour parler du sujet précis de leur travail,

soit parce que là vraiment je suis trop débordée et qu’une réponse vite-fait mal-fait me semble pire.
Parce que j’ai un immense respect pour les journalistes.

Que celui ou celle parmi eux, ayant eu l’occasion de bosser avec moi, me jette la 1ere pierre, la 2e et les suivantes, si je mens.
Fake news & fake médecine, même combat, bis.

https://twitter.com/LehmannDrC/status/1369559956681334788

Il est symboliquement très fort pour nous d’avoir été là, à traiter les appels Covid depuis le tout début de la 1ere vague ; et d’être là où se joue incontestablement ce qui permettra de sortir de cette crise.
Love you, les pioupious, sans limite.

Je suis très en colère que l’on crache sans vérification sur le travail dantesque que font mes troupes.
Très.
#EuphémismeAgain

De telles allégations sulfureuses ne peuvent avoir que 2 conséquences :
- Entretenir « pour le fun » l’angoisse des + fragiles de nos concitoyens,
- Ruiner de désespoir la motivation de tous ceux qui font de leur mieux sans relâche, tant au sein de notre plateforme qu’en dehors.

C’est une immense chaîne. Elle va de celui qui livre les doses à celui qui met un pansement après une injection.
Nous travaillons sérieusement, tous.

Nous tous, tout ceux qui font de leur mieux depuis le début, sans relâche, -bien au delà des seuls soignants, précisons le- ne demandons aucune médaille.

Nous voulons le bien des victimes de cette crise. Les patients, leurs proches, ceux qui souffrent économiquement, psychiquement, ceux qui ont leur et qui ont mal.
Il est immonde de ne pas respecter cela.