Je vois passer beaucoup de tweets sur la maltraitance médicale et parfois aussi sur des comportements inacceptables qu'ont eu certain.e.s psy alors je vous compile à la volée un thread des CHOSES A NE PAS ACCEPTER D'UN PRO DE SANTE OU PSY ⬇️
- Une proximité déplacée ou qui vous met mal à l'aise. Ca peut être des gestes ou des paroles. Si le comportement ne vous parait pas inacceptable mais qu'il vous dérange, il faut que vous le disiez au professionnel qui doit tout faire pour s'adapter. Exemple : vous ne voulez pas
qu'on vous serre la main pour vous saluer, vous ne voulez pas qu'on vous appelle par votre prénom, etc. L'espace de psychothérapie est votre espace, vous pouvez vous sentir libre de le définir en en parlant avec votre psy. Si un comportement a dépassé les bornes (commentaire
séducteur sur votre physique, baiser, contact intime, etc.) : FUYEZ et signalez la personne aux autorités. Vous n'avez pas à y retourner, il n'y a pas de bonne raison ou de forme de thérapie qui légitime cela.
- Des jugements sur votre physique, votre orientation sexuelle, votre
genre, votre couleur de peau, etc. Les psy peuvent être amené.e.s à donner leur avis sur des actes que vous leur rapportez dans certains cas, à proposer des interprétations sur certains comportements mais si votre psy vous juge en employant des termes faisant référence à la
morale (c'est mal) ou à la norme (c'est anormal), surtout si cela se répète : ce n'est pas acceptable. Votre psy doit pouvoir vous parler librement s'iel a l'impression que vous vous mettez en danger par exemple mais pas juger qui vous êtes. De même, tout propos raciste, sexiste,
grossophobe, transphobe, etc. doit vous alerter comme une maltraitance.
- De même votre psy, n'est pas là pour vous dire quoi penser, vous asséner des vérités ou vous faire adopter ses croyances.
- Un autre signal d'alarme, votre psy n'a pas le droit de recevoir des membres de
votre famille (hors thérapie familiale) ou des ami.e.s proches à vous. Nous avons le devoir d'assurer une écoute neutre et centrée sur la personne. Si nous sommes parasité.e.s par les récits d'autres personnes, nous risquons de ne plus être neutre. Votre espace de thérapie
doit rester un espace qui n'appartient qu'à vous, un espace protégé.
- Ne pas respecter le secret professionnel. Les raisons qui permettent à un.e psy de lever le secret professionnel sont très strictes. Il y en a deux. 1 : s'iel a une raison de croire qu'un passage à l'acte
dangereux est imminent (suicide ou meurtre). Et je ne vous parle pas là de ce qu'on pense tou.te.s au quotidien ! Ca nous arrive à tou.te.s de dire qu'on veut tuer quelqu'un ou d'avoir des idées noires. Non, pour que le psy puisse alerter sur le risque imminent il faut qu'iel ait
des éléments très concrets. 2 : si vous lui rapportez des faits d'attouchement sur mineur qui sont en cours. Si les faits ont eu lieu dans le passé, ça ne se qualifie pas comme motif valable pour lever le secret. Il faut que l'acte puisse être empêché dans le présent. Au delà de
ces deux raisons, tout ce que vous dites chez votre psy est soumis au secret. Et même si la loi est plus floue, c'est applicable aux patient.e.s mineur.e.s. Lorsque je reçois un.e ado, je préviens les parents qu'en dehors des bilans que nous ferons tous ensemble si nécessaire et
avec accord de leur ado, je ne leur communiquerai aucune info sauf danger immédiat. Je demande toujours l'avis de l'ado pour faire entrer les parents à la fin d'un rendez-vous et je fais le point avant sur ce que je pense utile de partager. Si les parents ou un proche me contacte
pour me parler de quelque chose, je suis également tenue de le dire à maon patient.e
- Vous connait dans la vie. Votre psy, pour les raisons de neutralité abordées plus haut, ne pas vous fréquenter dans la vie hors du cabinet. Ca évite tout conflit de loyauté ou d'intérêt
- Vous
raconte sa vie : votre psy peut vous parler un peu de ses goûts ou vous raconter une ou deux anecdotes, parfois cela peut même aider à faire avancer la thérapie mais iel ne doit pas vous parler régulièrement de sa vie intime ou de ses problèmes ni même trop faire de parallèles
entre ses problèmes et les vôtres. Le temps de la séance est votre temps, il doit être consacré à vous seul.e
- Vous imposer des tarifs ou une fréquence qui vous met en difficulté. Le tarif doit être convenu à l'avance, il peut évoluer si vous avez des changements de situation
(si vous passez d'étudiant à cadre sup ou au contraire si vous perdez votre travail). La fréquence est proposée au début et peut varier au cours de la thérapie enfonction de vos besoins ou possibilités mais dans la mesure où les psychologues ne sont pas remboursé.e.s nous avons
à coeur de ne pas voir nos patient.e.s se mettre en difficulté pour venir plus souvent (même si nous aimerions parfois faire avancer la thérapie plus vite).
- Vous interdire d'arrêter de venir. Votre psy doit vous donner son avis professionnel, iel doit vous dire s'iel pense
que c'est une mauvaise idée d'arrêter votre suivi mais iel ne peut pas vous ordonner de continuer à venir si vous le ne souhaitez pas, vous pouvez arrêter votre thérapie à tout moment.
- Vous vendre des choses, que ce soit ses livres ou des produits censés vous aider à aller
mieux. N'oublions pas que la relation patient.e-soignant.e est asymétrique, nous avons une influence en tant qu'expert.e et il convient d'avoir conscience de ça et d'appliquer une éthique stricte. On peut conseiller des films, une lecture, etc. mais certainement pas en faire
quelque chose d'obligatoire. En fait, méfiez vous de tout ce qui est présenté comme obligatoire. Osez parler à votre psy si vous avez des interrogations ou des gênes, nous avons parfois à tenir des positions oui, mais nous pouvons toujours les expliquer !
Enfin, rappelez vous
que vous pouvez vérifiez les diplômes de votre psy auprès de l'ARS de votre région car nous présentons nos diplômes au moment de notre installation pour obtenir notre numéro ADELI
De même, si vous constatez des choses inquiétantes au niveau des croyances véhiculées par votre psy
11 mars.
1 an de covid.
Il y a un an tout pile, je m'apprêtais à fêter mon anniversaire 2 jours plus tard. Pour la première fois, j'avais décidé d'organiser une petite fête dans un bar parisien. Depuis quelques jours je me sentais un peu patraque, comme si je couvais quelque ⬇️
chose, j'avais la gorge un peu prise. Et puis le 11 mars, j'ai eu de la fièvre. J'ai annulé ma fête d'anniversaire et je me suis confinée. Le 13, le jour de mes 33 ans, je commençais déjà à sentir que la toux m'étais descendue dans les poumons. Le 16, j'avais une pneumonie
Je toussais du sang, j'avais un peu de mal à respirer mais surtout, je me sentais bizarre. Plus de goût, plus d'odorat, des espèces de convulsions.
Début avril, j'ai eu quelques jours de mieux. Je me souviens que j'ai planté des radis de 18 jours en me disant que le jour
Merci à toutes les personnes qui prendront le temps d’un tweet pour se mobiliser avec nous aujourd’hui et faire entendre que le covid que ce n’est uniquement la réalité et la mort et que pour bcp de jeunes et d’enfants, c’est aussi une vie entre parenthèses 1/
Dans moins d’un mois ça fera un an pour moi. Un an de douleurs à en perdre la raison. Un an de difficultés cognitives qui m’ont volé toutes les joies de la vie (lire, écrire, créer, jouer, etc.), un an de séquelles cardiaques tardivement diagnostiquées qui auraient pu 2/
être fatales. Un an d’incertitudes sur l’avenir, de non prise en charge et de précarisation. Un an que notre gouvernement établit ses stratégies de lutte contre la pandémie en étant conscient de cela. Pour que d’autres ne subissent pas le même sort que nous les #ApresJ20 3/
POURQUOI IL NE FAUT PAS IDEALISER LA MEDITATION DE PLEINE CONSCIENCE : 1. De quoi parle-t-on ?
A l'origine, la méditation n'est pas une pratique laïque, c'est une discipline permettant d'atteindre un état qu'on pourrait qualifier de présence pure. Cet état est recherché dans le
bouddhisme pour contribuer à se libérer de la matière. En soi, elle n'est pas conçue pour être thérapeutique mais pour avancer dans la sagesse religieuse.
2. La version occidentalisée
Celle qu'on appelle MBSR, popularisée par Kabat-Zinn est une version occidentalisée de la
méditation bouddhiste destinée à réduire le stress ou la dépression. Ce protocole de 8 semaines a ensuite été intégré sous une autre forme aux thérapies comportementales. C'est donc une version un peu revisitée, plus guidée que l'est la méditation bouddhiste. Ici, plutôt que
Ce qu'on sait jusqu'à présent du "CHEQUE PSY étudiant" et pourquoi c'est encore une vaste blague
- Il faut passer par son généraliste ou le service médical universitaire. Ce qui veut dire potentiellement déjà payer une première consultation qui ne sera pas forcément remboursée ⬇️
entièrement, ce qui implique aussi d'avoir entièrement confiance en son médecin. Certain.e.s me rapportent aujourd'hui que leur généraliste c'est leur médecin de famille et qu'iels ne se sentent pas d'aborder ces problèmes avec lui par peur que ça filtre du côté des parents ⬇️
- Le chèque psy en réalité c'est la prise en charge de 3 séances. Qu'est-ce qu'on fait en 3 séances ? En gros, ça ne sert pas à faire de la thérapie ou du soulagement, 3 séances c'est fait pour faire du dépistage. Pas plus, il ne faut pas se voiler la face. En 3 séances, je ⬇️
C’est la période où tous mes patient·e·s me parlent de leur ÉVALUATION ANNUELLE DE COMPÉTENCE AU TRAVAIL. Et comme chaque année, c’est le moment où je manque de faire 12 attaques/jour tant ce que j’entends est scandaleux.
Le principe en soi, de noter quelqu’un, est un creuset
pour fabriquer de la souffrance au travail. Cela provoque des blessures narcissiques réelles, des doutes, des pertes de confiance. C’est aussi une énorme INFANTILISATION. Les notes, c’est à l’école (et d’ailleurs à l’école, il y a des réflexions en cours pour inventer d’autres
systèmes car on n’est plus si sûr·e·s que ce soit très aidant). C’est vendu comme un support d’échange mais en fait ça évacue toute discussion par une espèce de mécanisme de tunnel (on ne parle que des points de compétences pré-selectionnés par l’employeur et seulement sous
RETOUR SUR L’ÉTAT PSYCHIQUE DES GENS POST RECONFINEMENT ET ATTENTAT :
Hier, j’ai eu une longue journée de consultations. J’ai trouvé toute ma patientèle psychiquement atteinte. Voici un résumé des idées qui sont le plus revenues
⬇️
- C’est comme si j’étais dans un monde dont je ne comprends plus les règles. Je navigue à vue.
- Le virus et le terrorisme sont un ennemi invisible, ça peut surgir n’importe quand
Là nous avons deux idées qui reprennent le fait que les gens ne savent plus comment anticiper
les dangers, comment se sentir protégés. C’est typiquement ce qui crée les conditions des traumatismes. Ça implique une hypervigilance constante de peur de ne pas voir arriver un danger et donc bcp d’angoisse car malgré cela rien n’est maîtrisable & beaucoup des outils psychiques