Ce qu'on sait jusqu'à présent du "CHEQUE PSY étudiant" et pourquoi c'est encore une vaste blague
- Il faut passer par son généraliste ou le service médical universitaire. Ce qui veut dire potentiellement déjà payer une première consultation qui ne sera pas forcément remboursée ⬇️
entièrement, ce qui implique aussi d'avoir entièrement confiance en son médecin. Certain.e.s me rapportent aujourd'hui que leur généraliste c'est leur médecin de famille et qu'iels ne se sentent pas d'aborder ces problèmes avec lui par peur que ça filtre du côté des parents ⬇️
- Le chèque psy en réalité c'est la prise en charge de 3 séances. Qu'est-ce qu'on fait en 3 séances ? En gros, ça ne sert pas à faire de la thérapie ou du soulagement, 3 séances c'est fait pour faire du dépistage. Pas plus, il ne faut pas se voiler la face. En 3 séances, je ⬇️
peux me faire une idée du problème et évaluer le risque suicidaire ou de décompensation immédiat, pas soigner, pas soulager. Et encore, ça c'est si le courant passe avec le psy sur lequel vous tombez. Donc, le chèque psy c'est du dépistage de masse de risque immédiat, à aucun ⬇️
moment c'est de l'accès aux soins ou de la volonté d'aider, d'accompagner ou de soulager. C'est juste le vernis sur le mur pourri, tellement raccord avec tout ce que fait ce gouvernement depuis le début
- C'est encore une insulte pour les psy toujours relégués à la prescription⬇️
médicale sans qu'on sache vraiment pourquoi un généraliste serait plus calé que nous pour dire si c'est adéquat qu'une thérapie s'engage (ce n'est pas une attaque contre les généralistes qui n'ont rien demandé bien sûr, mais pourquoi nous inféoder comme ça ?) ⬇️
Il n'y a que la personne qui est en souffrance qui peut sentir le besoin d'aller chez le psy, la souffrance en elle-même est la seule légitimité dont nous avons besoin. C'est aussi une insulte parce qu'on nous demande de facturer 30euros les 45 minutes, si on laisse environ 50%⬇️
de charges sur les 30euros ça fait 15euros les 45 minutes et certes, c'est toujours mieux que le SMIC mais c'est un métier que je ne me sens pas capable de faire 45h/ semaine, pas si je veux le faire correctement. Et ne pas oublier qu'il y a toutes les heures de travail ⬇️
non payées qui sont essentielles pour un bon accompagnement. Parce qu'il y a la formation continue pour rester à jour sur les dernières recherches et aussi la nécessité de se documenter quand un.e patient.e arrive avec une problématique qu'on ne maitrise pas parfaitement, ⬇️
la paperasse, les courriers d'orientation et la disponibilité psychique. On ne peut pas écouter qualitativement 12 patient.e.s par jour tous les jours. Encore une fois, on vient chercher notre métier à la rescousse quand la maison est en feu mais sans aucune considération ⬇️
Parce que la santé mentale, tout le monde s'en fout et que la précarité psychique était déjà bien présente avant le confinement, on crie quand même dans le désert depuis des années
- On nous parle d'une liste de psy mais même nous ne savons pas comment y figurer ⬇️
Même si on veut faire le geste de gagner moins pour aider les étudiant.e.s, nous n'avons aucune information
- C'est difficilement possible de s'en servir comme d'un remboursement. Par exemple, les étudiants que je suis déjà en thérapie, je ne peux pas les rembourser de ⬇️
quelques rendez-vous avec ce chèque comme on le ferait avec une mutuelle parce que ça doit passer par le gouvernement et le généraliste, etc.
- Si vous êtes jeune mais pas étudiant et en souffrance vous n'y avez pas le droit
Vous aurez compris mon avis, c'est juste un scandale
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C’est la période où tous mes patient·e·s me parlent de leur ÉVALUATION ANNUELLE DE COMPÉTENCE AU TRAVAIL. Et comme chaque année, c’est le moment où je manque de faire 12 attaques/jour tant ce que j’entends est scandaleux.
Le principe en soi, de noter quelqu’un, est un creuset
pour fabriquer de la souffrance au travail. Cela provoque des blessures narcissiques réelles, des doutes, des pertes de confiance. C’est aussi une énorme INFANTILISATION. Les notes, c’est à l’école (et d’ailleurs à l’école, il y a des réflexions en cours pour inventer d’autres
systèmes car on n’est plus si sûr·e·s que ce soit très aidant). C’est vendu comme un support d’échange mais en fait ça évacue toute discussion par une espèce de mécanisme de tunnel (on ne parle que des points de compétences pré-selectionnés par l’employeur et seulement sous
RETOUR SUR L’ÉTAT PSYCHIQUE DES GENS POST RECONFINEMENT ET ATTENTAT :
Hier, j’ai eu une longue journée de consultations. J’ai trouvé toute ma patientèle psychiquement atteinte. Voici un résumé des idées qui sont le plus revenues
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- C’est comme si j’étais dans un monde dont je ne comprends plus les règles. Je navigue à vue.
- Le virus et le terrorisme sont un ennemi invisible, ça peut surgir n’importe quand
Là nous avons deux idées qui reprennent le fait que les gens ne savent plus comment anticiper
les dangers, comment se sentir protégés. C’est typiquement ce qui crée les conditions des traumatismes. Ça implique une hypervigilance constante de peur de ne pas voir arriver un danger et donc bcp d’angoisse car malgré cela rien n’est maîtrisable & beaucoup des outils psychiques
Vous êtes plusieurs à m'avoir demandé, suite à mon tweet, comment on réagit en tant que psy, devant quelqu'un qui tient un discours complotiste et si on essaye de le ou la raisonner. Je crois que ce n'est pas mon rôle de juger le discours ou les croyances de ⤵️
mes patient.e.s parce que cela voudrait dire que j'érigerais mon opinion en norme. J'interviens très concrètement quand je sens que le discours en question met directement la vie de quelqu'un.e en danger. Par exemple, si un.e patient.e me dit que comme le covid n'existe pas iel
va rouler des pelles à toutes les personnes PCR+ puis aller passer toutes ses journées dans une maison de retraite, là je vais intervenir très concrètement. Apporter des études scientifiques, essayer d'expliquer, etc. Mais mon rôle à moi c'est surtout de comprendre à quoi les
#cequejefaismal Le médicament donne le diagnostic. Voila une démarche que j'ai vue dans les services de psychiatrie axés comportementalisme. Si le patient répond à une classe de médicament, cela détermine sa pathologie. Je vais vous expliquer pourquoi je trouve ça humainement
très dangereux avec deux exemples. Une de mes patientes a fait ce qu'on appelle un virage maniaque sous anti-dépresseurs, c'est à dire qu'elle s'est mise à être agitée, désinhibée, speed. Ce qu'il faut faire dans ces cas là, c'est diminuer/arrêter l'antidépresseur et s'il
y a un besoin persistant de réguler l'humeur, plutôt passer sur un thymorégulateur. Mais pourquoi en tirer des conclusions ? Le psychiatre qui avait prescrit l'AD a dit à ma patiente que si elle faisait une réaction c'est que probablement elle était bipolaire. Il n'y avait aucun
réponse AUX MALADES CHRONIQUES qui me reprochent depuis ce matin de parler des séquelles du covid parce que pour elleux c’est validiste (car le covid est déjà médiatisé) et qui me disent, en gros, que c’est bien fait pour ma gueule parce que ça me sensibilise à leur lutte ⬇️
1- D’abord, je suis profondément blessée. Depuis ce matin, je travaille avec des larmes dans la gorge. C’est la première fois que j’ai envie de me barrer de Twitter. Je trouve ça injuste et je vais essayer d’expliquer pourquoi :
2- A titre professionnel, j’accompagne des malades chroniques depuis des années. Des personnes ayant des maladies objectivables pour les médecins comme le lupus, le syndrome néphrotique, la SEP, etc. Des maladies mal reconnues comme la maladie de Lyme, la fybromyalgie ou
Le décret qui permet l’accès à la qualification de « maladie professionnelle » pour le covid est paru. C’est une honte, nos dirigeants, loin de respecter leur engagement, continuent de cracher à la gueule des gens : 1- il faut avoir une sérologie ou une PCR positive alors qu’on
sait que les malades de Mars-Avril n’ont pas eu accès à la PCR et parfois à la sérologie seulement 4 mois après leur contamination (une étude démontrait que les anticorps pouvaient se négativer dans cet intervalle) et que bcp de malades ont des sérologies négatives (même ayant
Eu des PCR positives) et il existe plusieurs hypothèses sérieuses qui étudient le pourquoi. 2- Il faut avoir reçu de l’oxygénothérapie. Je rappelle qu’en mars pour être hospitalisé il fallait sérieusement desaturer. Les limites de SAO2 déclenchant l’hospitalisation étaient