Quelle tristesse de voir l’impact de ce rapport, et son utilisation dans notre hémicycle et au-delà. Une façon d’ignorer les rapports du GIEC, du Haut conseil pour le climat, et les résultats de la recherche ? [Un fil à dérouler]
Si dans le titre de l’institution à l’origine du rapport, il y a « MIT », cela fait sérieux et argument d’autorité. Pourtant le contenu est bien loin d’une étude scientifique.
1/5. C'est un rapport court et non revu par les pairs, qui détaille très peu sa méthodologie.
Voyez par vous-même ici : technologyreview.com/2021/01/25/101…
2/5. L'indice « Green Future » en question est un composite entre 18 éléments disparates. Il agrège des choses qui ne sont pas comparables, et comme tout indice composite donne une vision agrégée assez peu éclairante, et très dépendante des poids donnés aux différents composants.
3/5. Ce qui fait que la France arrive bien classée tient beaucoup au fait qu'il est donné un poids important au pilier 5 "climate policy" qui est composé de 5 scores dont les sources ne sont pas explicitées clairement.
4/5. Si on regarde un pilier plus proche d'observables qui comptent pour le climat, les émissions, pilier 1 "Carbon emissions", le choix de rapporter les valeurs au PIB interroge. Ce qui compte pour l'effet sur le climat sont les émissions en absolu, non rapportées au PIB.
5/5. En tant que chercheuse, membre du @hc_climat , auteure du prochain rapport du GIEC, je trouve l’utilisation de ce rapport inquiétant, et méprisant pour le travail de construction d’éléments robustes pour éclairer les débats auquel je participe avec tous mes collègues.
* inquiétante *méprisante
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Le @hc_climat a publié hier son rapport « Maîtriser l’empreinte carbone de la France ». C’est un sujet important, lisez-le : bit.ly/3cYmJHZ
Pour les pressés, voici quelques-uns des points que je trouve particulièrement importants.⚠️
L’empreinte carbone de la France, rapportée à la population, était de 11,5 tonnes de CO2-equivalent/habitant/an en 2018. C’est 70% plus élevé que les émissions territoriales couvertes par les engagements climatiques actuels de la France.
Plus de la moitié de l’empreinte carbone est importée. Cette partie importée a augmenté ces dernières années.
. @AirFranceFR, ne faites pas dire au GIEC ce qu'il ne dit pas ! Au mieux c’est de la méconnaissance de la nature du GIEC, qui n’est pas prescriptif. Au pire c’est de l’instrumentalisation à des fins de publicité mensongère et #greenwashing. (1/9)
Merci de ne pas induire le public en erreur par votre communication. La référence que vous faites au GIEC sur votre site internet est incorrecte. Le GIEC ne fait pas de recommandation et ne soutient pas ces options. (2/9)
Notez aussi que la compensation carbone que vous décrivez n’est pas la même chose que la neutralité carbone. La neutralité impose que les émissions soient contrebalancées par des absorptions de CO2 de l’atmosphère (i.e. des « émissions négatives »). (3/9)