Depuis plusieurs années, notre agriculture connaît des difficultés croissantes. Hier puissance agricole majeure, la France sera-t-elle demain incapable de nourrir seule sa population ?
On fait le point dans ce THREAD À DÉROULER.
Suite à de récentes gelées tardives, le gouvernement va verser des aides d'urgence à nos agriculteurs. Mais cette situation exceptionnelle n'est que l'arbre qui cache la forêt. Plusieurs tendances montrent que notre modèle agricole est aujourd'hui fondamentalement menacé.
1/ La stagnation de notre production
Depuis la fin des années 1990, alors que le volume de production agricole de nos principaux partenaires augmente, celle de notre pays stagne. Pour certains produits, comme la viande bovine, notre production baisse.
Depuis plusieurs décennies maintenant, les surfaces agricoles diminuent en France, tout comme le nombre d'emplois liés à l'agriculture. Mais le phénomène était compensé par d'importants gains de productivité, permettant une hausse du volume de production. Ce n'est plus le cas.
Notons que si rien n'est fait, la destruction d'emplois continuera : un tiers des agriculteurs ont plus de 55 ans, et les départs en retraite sont rarement compensés. Avec la dégradation des conditions de vie, le métier n'attire plus. cairn.info/revue-pour-201…
2/ La baisse de notre excédent commercial
Notre excédent commercial agroalimentaire baisse aussi. Depuis la crise de 2008, nous exportons de moins en moins au sein de l’Union Européenne, et 93% de notre excédent commercial concerne des pays hors-UE.
3/ Les importations et le libre-échange
En réalité, ce que nous ne produisons plus, nous l'importons.
Depuis l'an 2000, nos importations de produits agroalimentaires ont augmenté de 87%. Sur les seuls produits laitiers (où la production française reste bien portante), nos importations ont doublé entre 2005 et 2007.
Ces importations sont favorisées par l’élargissement de l’Union Européenne et par la signature d'accords de libre-échange internationaux, au nom de la « mondialisation ». Dans les faits, ce processus soumet nos agriculteurs à une concurrence mondiale qu’ils ne peuvent pas tenir.
On citera en « exemple » la signature en 2016 du CETA, traité de libre-échange entre l’UE et le Canada ; ou le projet de traité UE-Mercosur, avec plusieurs pays d'Amérique du Sud. À chaque fois, ces traités détruisent les protections douanières sur des produits agroalimentaires.
Problème ? Ces pays, aux normes environnementales et/ou aux salaires moins élevés que les nôtres, représentent une concurrence intenable pour notre agriculture. Un problème que l'on retrouve au sein même de l'Union européenne, avec certains pays d'Europe de l'Est.
4/ Et après ?
En soumettant nos agriculteurs à une telle concurrence, nos gouvernants les condamnent à la faillite, et affaiblissent notre industrie agroalimentaire. Cela contribue bien sûr à détruire des emplois et à appauvrir le pays. Mais il y a pire.
Selon le Sénat, notre balance commerciale agroalimentaire deviendrait déficitaire dès 2023. La France importera alors plus qu'elle n'exporte... devenant ainsi dépendante de la production alimentaire du reste du monde. senat.fr/rap/r18-528/r1…
Et vous, pensez-vous que la France puisse reconquérir son autonomie alimentaire ? N'hésitez pas à en débattre en partageant ce thread. Et pour plus d'informations sur le sujet, on vous invite à visionner notre vidéo sur la question.
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Ce 9 mai, c'est la « journée de l'Europe », il nous a semblé essentiel de revenir sur le mythe de « l'Europe qui protège », en nous basant sur un exemple précis et récent. On en parle dans ce THREAD À DÉROULER. #JourneeDelEurope
L'an passé, la Bulgarie décidait de mesures visant à protéger sa production agro-alimentaire. Au programme, des espaces d'exposition réservés dans les rayons de supermarchés, et l'obligation pour les commerçants de privilégier les producteurs nationaux de produits laitiers.
Le but était évidemment de protéger les agriculteurs locaux de la concurrence internationale... Un objectif inacceptable pour la Commission européenne qui, le 14/05/2020, décidait de mettre en demeure la Bulgarie pour non-respect de l'article 34 du TFUE. ec.europa.eu/commission/pre…
LE QATAR ET LE FOOTBALL : UN SOFT-POWER MORTIFÈRE ?
Les scandales concernant l’organisation de la Coupe du monde de football de 2022 par le Qatar s'enchaînent. Pourtant, des États Européens et les instances du football se taisent...
Décryptage dans ce THREAD À DÉROULER.
Fin mars 2021, la sélection nationale de Norvège dénonçait les manquements du Qatar aux droits humains, et envisageait de boycotter la Coupe du monde. Dans la foulée, plusieurs États se ralliaient à sa position. sofoot.com/pourquoi-la-no…
À l'origine de ce mouvement : les révélations concernant la mort de milliers de travailleurs sur les chantiers des stades. Selon le Guardian, plus de 6500 personnes seraient décédées depuis 2010, victimes d'épuisement, de déshydratation ou d'accidents. actu.fr/monde/6-500-ou…
La mondialisation est un processus croissant de libre-circulation des marchandises, personnes et capitaux. Il y a quelques années elle semblait inéluctable et bénéfique. Aujourd'hui on s'interroge sur sa soutenabilité.
[THREAD À DÉROULER]
En abaissant les protections douanières, la mondialisation a encouragé les délocalisations : les firmes qui produisaient des marchandises dans les pays développés ont transféré leurs usines dans des pays aux salaires très faibles. latribune.fr/economie/franc…
Conséquence : un chômage de masse. Pas assez « compétitifs » sur le marché mondial, les travailleurs français se sont retrouvés sur le carreau. En quelques décennies, la France s'est vidée de ses emplois, mais aussi, donc, de ses industries. franceculture.fr/emissions/la-q…
AFFAIRE DES DÎNERS CLANDESTINS : QUE SIGNIFIE LE SILENCE DE NOS ÉLITES ?
Face aux interrogations quant à la présence de ministres à ces dîners, éditorialistes, journalistes et politiques de tout bord semblent s'entendre pour minimiser l'affaire.
[THREAD À DÉROULER]
Le 5 avril, l'avocat de Pierre-@JeanChalencon qualifie d'humoristiques les propos de son client sur la tenue de dîners mondains clandestins. Des propos qui ne convaincront ni l'opinion publique, ni la Justice.
Pourtant, il n'en faut pas plus pour conclure que « l'affaire est close » à la journaliste de BFMTV qui relate cette déclaration. Nous n'en sommes alors qu'au premier jour de l'enquête ouverte par le procureur de Paris...
ABSENCE DE STRATÉGIE ZÉRO-COVID : EN MARCHE VERS UN COUVRE-FEU ILLIMITÉ ?
Après 1 an d'échec les restrictions gouvernementales semblent dérisoires. Mais une autre stratégie, de type « zéro covid », serait-elle applicable en France ?
On ouvre le débat dans ce
[THREAD À DÉROULER]
Une stratégie « zéro COVID » consiste à prendre des mesures strictes pour endiguer l’épidémie (confinement strict, fermeture des frontières, des écoles...), et à planifier un retour progressif à la normale via la vaccination et le « tester-tracer-isoler ». numerama.com/sciences/69292…
C'est cette stratégie qui a permis, par exemple, à la Nouvelle-Zélande de surmonter l'épidémie. Depuis le début de l'année, le Royaume-Uni s'en inspire également, avec pour résultat une baisse drastique de la contagion, et une réouverture des bars prévue pour mi-avril.
RÉFORME DE L’ASSURANCE CHÔMAGE : UN COUTEAU DANS LE DOS DES FRANÇAIS ?
Début mars, le gouvernement confirmait la mise en place de sa réforme du chômage pour juillet 2021. Un mauvais coup tant pour les personnes au chômage que pour l’économie.
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L'objectif assumé du gouvernement est ici de réaliser 1 à 1,3 milliard d'euros d'économie par an sur l’assurance chômage. Ces économies se feront en revoyant les indemnités à la baisse et en rendant plus strictes les conditions d’accès. clesdusocial.com/assurance-chom…
Dès 2019, l’UNEDIC prévenait que les allocations baisseraient pour près d'un tiers des chômeurs, et que 30 000 personnes par mois ne pourraient pas ouvrir de droits auxquels ils auraient eu accès sans la réforme. unedic.org/sites/default/…