@IzouletMaxime MMT considère que la comptabilité est absolument fondamentale pour comprendre la «monnaie», comme la statistique l’est pour l’économie. Cependant, elle doit être utilisée et interprétée en prenant en compte les rapports de forces que l’on rencontre au sein du système.1
@IzouletMaxime Pour apprécier la relation entre monnaie et créance, il faut aller au-delà de la seule classification comptable, qui, effectivement, ne les classe pas dans le même type de comptes. L’analyse MMT sur ce point ne remet pas en cause l’importance qu’elle accorde à la comptabilité.2
@IzouletMaxime Fondamentalement, il faut avoir à l’esprit que, contrairement à toutes les autres approches, MMT considère que ni la devise (nationale), ni l’économie, ni le marché ne sont a priori de l’État. Au contraire, ils sont des épiphénomènes de l’État.3
@IzouletMaxime La vision MMT n’est pas celle d’un secteur privé, d’un marché, d’une économie sur lesquels l’État vient se greffer, ne faisant que réagir à des dynamiques économiques a priori de lui. Pour MMT, l’État n’est pas qu’un simple suiveur.4
@IzouletMaxime Mais, si on ne comprend pas le monopole de l’État sur sa devise, on ne voit pas l’importance du NET dans les Actifs Financiers Nets (FN). On ne voit que des valeurs BRUTES liées au crédit bancaire et on considère que seul le comportement du privé fixe la dynamique de l’économie.5
@IzouletMaxime Pour MMT, il y a, d’une part, un créateur de la devise, l’État, et, d‘autre part, des utilisateurs, les agents du secteur privé. La dette d’un État, son passif, ne doit donc pas être analysée comme le passif du privé. Et la comptabilité doit être utilisée à travers ce prisme.6
@IzouletMaxime Si l’on veut essayer de comprendre MMT, il convient, au moins pour le temps de l’analyse, de considérer que la position financière nette d'un Etat, qui n’est certes qu’un enregistrement comptable, représente l’actif financier net du secteur privé.7
@IzouletMaxime Si on comprend le concept de l’État monopoliste de sa devise, on comprend donc que, pour le secteur privé, que ses AFN soient en cash, en dépôt (réserves) ou en titres d’État change certes qque chose en termes de liquidité, mais absolument rien en termes de position financière.8
@IzouletMaxime Il en découle que l’émission des titres d’État n’entraîne pas de création monétaire. Elle n’est qu’un changement de forme de la devise, de «réserves» à «titres», et réciproquement lorsque les titres arrivent à échéance, il n’y a pas destruction monétaire.9
@IzouletMaxime Il n’y a donc pas confusion dans l’analyse MMT entre «monnaie» et créances, mais une analyse spécifique. La dette publique est la devise nationale créée par la dépense publique non encore détruite par l’impôt. Elles est composée de cash + réserves bancaires+ titres d’État.10
@IzouletMaxime Et c’est bien la raison pour laquelle MMT utilise le moins possible le terme « monnaie », qui est polysémique, recouvrant aussi bien le sens de la devise nationale que celui du crédit bancaire, et donc totalement ambiguë.11
@IzouletMaxime La devise correspond à un paiement définitif, par la dépense publique (seulement un actif pour l’agent), tandis que le crédit bancaire doit être remboursé (un actif et un passif)
La devise (AFN) doit exister préalablement à l'octroi du crédit bancaire.12 mmt-france.org/2019/07/31/rol…
@IzouletMaxime MMT ne nie pas le rôle du crédit bancaire dans l’économie. Elle considère par contre que celui-ci n’intervient qu’en termes de pouvoir d’achat, et que l’économie est en fait assise sur la richesse financière NETTE (AFN) du secteur privé, créée seulement par la dépense publique.14
@threadreaderapp@tblrj@AvinoLoredana@RobertoBazzichi@ArthezD@russeurope Merci, @tblrj de ton retour. Nous sommes maintenant au cœur du sujet.
Je te propose de commencer par ce qui me semble le plus important, à savoir la nature de la devise. Au niveau sémantique, ce n’est pas une coquetterie de parler de devise plutôt que de monnaie.1
@threadreaderapp@tblrj@AvinoLoredana@RobertoBazzichi@ArthezD@russeurope Chaque théorie dispose de son propre « jargon », et il me semble très important de le respecter, au risque de ne plus savoir de quoi on parle. Pour MMT, la devise est la « monnaie » créée par l’État, et par lui seul, lorsqu’il dépense.2
@threadreaderapp@tblrj@AvinoLoredana@RobertoBazzichi@ArthezD@russeurope Quant à la nature de la devise, dans la logique MMT, elle est fiscale, et elle débouche sur une vision selon laquelle le marché est d’abord un système généralisé d’échange de devises, avant d’être un système d’échange de biens et de services.3
Thread à l'attention de celles et ceux qui s'intéressent à MMT (Théorie Monétaire Moderne - Modern Monetary Theory)
Pour aller plus loin :
- le blog de MMT France : mmt-france.org
- la page Wikipedia en français de MMT : fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9o… #MMT
1. Tout d’abord une définition : le terme «monnaie» est trop générique. Il signifie à la fois la «monnaie» créée par l’État lorsqu’il dépense et le crédit bancaire. Pour plus de clarté, MMT retient donc le terme « devise » dans le 1er cas et le terme « crédit » dans le second.
2. La théorie monétaire moderne (MMT : Modern monetary theory) est une théorie qui présente un aspect descriptif, ainsi qu'un aspect normatif, fournissant des instruments de politiques économiques, notamment pour le plein emploi et la stabilité des prix.
1. Tout d’abord une définition : le terme «monnaie» est trop générique. Il signifie à la fois la «monnaie» créée par l’État lorsqu’il dépense et le crédit bancaire. Pour plus de clarté, MMT retient donc le terme « devise » dans le 1er cas et le terme « crédit » dans le second.
2. La théorie monétaire moderne (MMT : Modern monetary theory) est une théorie qui présente un aspect descriptif, ainsi qu'un aspect normatif, fournissant des instruments de politiques économiques, notamment pour le plein emploi et la stabilité des prix.