Thread by @cyceron

[Thread] Le tout dernier rapport Digital News report de @risj_oxford est paru ! Passage en revue de ses points clés reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/… #medias #presse #trends #business

1. Sans surprise la crise du Covid-19 a accéléré les difficultés de la presse papier dont la diffusion chute. En France, la faillite de Presstalis a rajouté une difficulté. Mais cela aussi boosté la transfo numérique esjpro.substack.com/p/comment-la-c…

2. La crise s'est traduit par une vague de licenciements et de réductions d'effectifs partout dans le monde. Aux Etats-Unis, ce serait plus de 16.000 emplois supprimés dans les médias versus environ 14.000 lors de la crise de 2018 thewrap.com/2020-newsroom-…

3. Au registre des bonnes nouvelles, la crise a aussi dopé les abonnements. D'abord parce que le contexte s'y prêtait (besoin vital d'avoir des infos fiables), mais aussi parce que les éditeurs ont durci les paywalls et amélioré leur marketing reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/…

4. En France, la proportion d'internautes ayant payé pour de l'info en ligne en 2020 stagne à 11%. Même si certaines marques médias ont nettement progressé (Le Monde, Mediapart...). Fameux phénomène du "winner takes all" cf esjpro.substack.com/p/comment-fair…

5. En filigrane, cela signifie que la crise n'a pas fini d'avoir un impact sur la concentration du secteur que l'on voit déjà à l'oeuvre en France avec Vivendi-Prisma-Lagardère, TF1-M6/RTL... Et la constitution de "champions" qui réduisent leurs coûts reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/…

6. La très large majorité des abonnés aux journaux en ligne n'ont qu'un abonnement. Mais en France, environ 15% des abonnés à un titre national combinent aussi un abonnement local. Chiffre qui monte à 31% en Finlande ou en Allemagne reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/…

7. On voit que l'âge moyen des abonnés à des journaux en ligne est élevé (45-50 ans en France, 55-60 ans au Danemark). Culture du gratuit dans la nvelle génération ? Inadéquation de l'offre ? Sans doute un peu des deux. reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/…

8. Les freins de ceux qui ne s'abonnent pas :
- Pas assez d'intérêt dans l'actu
- Pas assez de sous : autre priorisation (ex : streaming tv)
- Info accessible partout
- Pas envie de s'enfermer dans un choix, besoin de diversité reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/… (p.16)

9. Graphique particulièrement intéressant pour la presse locale. Elle n'est plus la destination principale pour les services pratiques : meteo, petites annonces, loisirs etc.
Concurrence moteurs + RS reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/…

10. Même s'agissant du Covid-19, la presse locale est détrônée par Google qui récupère et affiche les dataviz en haut de sa page de résultats. Alerte aux médias : ils doivent proposer un accès rapide à l'info essentielle en Home. Et cesser de pactiser avec le diable ?

11. Ce graphique questionne en effet l'accord passé avec Google sur les droits voisins, qui permettra à ce dernier d'exploiter encore plus l'info à valeur ajoutée des journaux dans des carrousels de news. lemonde.fr/economie/artic…

12. Le public (mondial) semble globalement assez peu concerné par les difficultés financières des médias privés. Et donc peu enclins à soutenir des politiques publiques de soutien en leur sens. reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/…

13. s'agissant de la confiance en leurs médias, les Français figurent parmi les plus sceptiques (30% de confiance, seulement détrônés par les Américains à 29%, perturbés par "l'election volée" de Trump ou l'affaire Floyd)

14. La confiance globale en les médias dans le monde s'est accrue à la faveur d'un traitement sérieux de la crise sanitaire. Ce que soulignais en France le dernier baromètre @LaCroix mediaculture.fr/barometre-2021…

15. Pourtant, d'après @risj_oxford, les Français auraient perdu 8 pts de confiance en leurs médias en 2020 ! Cela pourrait s'expliquer par certains ratages (chloroquine), les tentatives d'orientation pol pré-présidentielle, la pression des antivax... mediaculture.fr/covid-19-et-ch…

16. La défiance semble marquée en Europe de l'Ouest chez les 18-24 ans. Ils se disent peu représentés et les sujets peu adaptés à leurs centres d'intérêt. D'où leur usage des RS (à 40%) où la ligne édito est + en affinité (on pense à Brut, Loopsider etc.) reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/…

17. Ce graphique est très instructif ! Il montre combien la position sur la neutralité/impartialité des médias est très liée à l'âge. La nvelle génération demande plus d'engagement (sur certains sujets) et en même temps une diversité de points de vue.

18. Le besoin d'équilibre et d'impartialité est toujours largement dominant, mais il n'exclue pas des prises de position fortes, quand elles sont appuyées par des faits, comme le résume Tim Davie, le nouveau directeur de la @BBC

19. S'agissante de la désinformation, celle-ci est majoritairement propagée par des canaux différents selon les pays. Mais Facebook et WhatsApp semblent dominants (WhatsApp très utilisé en Amérique du Sud)

20. Les réseaux sociaux utilisés pour s'informer sont majoritairement Facebook (41%) et Youtube (22%) en Europe. Twitter arrive loin (9%) : c'est surtout un outil pro et une caisse de résonance pour les activistes mediaculture.fr/twitter-a-chan…

21. En termes d'usages globaux (pas que pour s'informer), Youtube domine et progresse, Facebook est en léger déclin, WhatsApp et Tik-Tok explosent et Instagram / Snapchat et Twitter stagnent.

22. Tik-Tok est utilisé par une fraction des utilisateurs pour s'informer, surtout les 18-24 ans et surtout en Asie.

23. Ceci montre qu'à l'exception de Twitter, les RS servent surtout à se divertir. Certaines news peuvent les intéresser incidemment, mais ce n'est pas leur fonction 1e. Je dirais aussi que le divertissement est globalement bcp+ important ds leur vie que l'info.

24. La part du smartphone comme canal d'info a encore cru. On arrive à 68% ! Déclin continu du desktop et et la tablette, croissance des enceintes connectées qui sont à un niveau faible, mais le chiffre a doublé en 3 ans.

25. Erratum, le graphique précédent ne concernait que les UK mais il est probablement assez proche de nous (niveau de vie/d'équipement comparables)

26. La force des aggrégateurs de news mobile est surtout prégnante en Asie, notamment car ils s'y sont développés très tôt. En Europ, Upday l'aggrégateur de Samsung ne touche que 4 ou 6% des utilisateurs aux UK et en Allemagne.

27. L'usage des podcasts se stabilise avec une moyenne mondiale de 31% (28% des Français). Mais l'audio en général progresse certainement car les replays des radio augmentent, pas forcément perçus com des podcasts esjpro.substack.com/p/la-radio-en-…

28. Principaux freins au podcast :
- manque de temps
- ne les connait pas (en Europe)
- manque de spécificité de ce medium reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/…

29. La conclusion de cette 1e partie évoque le choix des éditeurs sur la notion de "neutralité". Soit ces derniers choisissent de s'adresser à une cible précise, soit ils cherchent à viser tous, de manière + neutre, avec le risque d'un impact - fort et l'accusation de partialité

30. Slide là encore très intéressante. L'attachement à la neutralité est très lié aux convictions politiques. Plus on est à droite, plus on y tient. Sans doute le reflet de la culture libérale du "laisser-faire", le marché et l'individu jugeront d'eux-mêmes.

31. Et aussi, le besoin de stabilité des conservateurs : surtout pas de vague (jamais favorable aux affaires), quand la gauche réclame au contraire des changements plus brutaux au nom d'une plus grande justice sociale.
>> p. 41 reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/…

32. La consommation d'info locale est assez nettement corrélée à l'attachement à sa communauté locale, même si pas de causalité. Ce qui plaide pour le rôle d'animation de communautés des journaux locaux reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/…

33. Les medias locaux ne sont pas les meilleures sources pour les infos servicielles et c'est un frein majeur à leur usage. Voilà ce que je m'échine à dire depuis longtemps ! Du service pratique, concret, aussi (et surtout) reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/…

34. En France les marques media les plus consultées sont celles de ce graphique. On note la très forte domination de la tv et notamment de la Tv en temps réel (BFM, LCI, CNews...). Ce que disait aussi un rapport de l'Arcep de 2019 mediaculture.fr/information-de…

35. D'ailleurs, la TV a légèrement repris le pas sur le web comme source d'info à l'occasion de cette crise, même si la tendance sur la durée est quand même au déclin. >> Besoin de resynchronisation en période de crise (ou d'euphorie sportive) esjpro.substack.com/p/la-fin-du-rg…

36. Erratum par rapport à la page 19 de ce rapport. La confiance en les médias en 2020 a cru en France de +7 (et non diminué de 8 pts) ! Même si le niveau est un des plus bas au monde reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/sites/default/…

38. La source la plus fiable pour les Français : l'info locale ! De l'importance du lien de proximité dans la confiance. Le service public aussi est en tête, ainsi que Le Monde. BFM est tout en bas, ce qui montre la "dualité" des Français qui sont aussi les 1ers à la regarder.

39. Hypothèse : les chaînes d'info en continu sont surtout consommées comme du divertissement, ce qui ne préjuge pas vraiment de la confiance qu'on leur porte. Ceci, plaide plutôt contre la théorie des effets puissants des médias, sur le modèle pavlovien journals.openedition.org/communication/…

40. S'agissant des RS en France pour s'informer, facebook décline (-4 pts), Instagram croît (+3), et surtout WhatsApp (+6%). Les messageries sont un canal qui mérite apparemment qu'on s'y intéresse : 38% des usages.

41. Voilà, ce thread est terminé. Je n'ai pas fait si long si ? 😇😉 Retrouvez ma veille sur le débrief' media esjpro.substack.com et mes analyses sur mediaculture.fr. Bonne journée à tous, et merci de m'avoir suivi !