Thread by @Cactuceratops

[Thread] Alors comme ça, vous avez trouvé honteux les soucis de tutoriel de la 1è partie de Golden Sun: Obscure Aurore ? Mes pauvres amis, s’il n’y avait que ça... Si je vous dis que les loupés du genre parsèment l'aventure, jusque dans la quête principale vous me croyez ?

Après cette première partie déjà forte en ca-chaos, je vais vous parler de ce qu'il se passe entre les 1e et 2è "roadblocks" (moments clés où on ne peut plus revenir en arrière). Comme nous l'avons déjà vu, en effet, on se retrouve coincés sans préavis:

https://twitter.com/Cactuceratops/status/1406695367769571331

Une fermeture inhabituelle pour ceux férus de la série, et que certains (comme moi) ont peut-être niée jusqu'au vrai point de non-retour : "Non mais je les connais, il va y avoir un moyen détourné de revenir en arrière une fois passé un certain stade." Ha ! Mes pauvres amis.

Si vous êtes plutôt de nature méfiante et complétionniste, cependant, cette première mésaventure vous aura mis sur vos gardes (à raison). Ainsi vous êtes à l'affût du moindre signe de barrage, n'hésitant plus à revenir sur vos pas pour ne rien louper, quoi qu'il arrive.

... Si je vous dis que ce comportement (parfaitement compréhensible) peut vous coûter un bout du scénario, vous me croyez ? Non ? Ecoutez plutôt mon histoire... celle du Passaj loupé. (et les histoires, on sait que Golden Sun aime en raconter à travers de longs dialogues ! )

[SPOILERS] Passaj, c'est le nom d'une ville importante du jeu, dans laquelle on passe plusieurs fois. Elle représente aussi le 2è (plus ou moins) point de non-retour, puisqu'on y embarque sur un nuage après avoir réactivé la forge alchimique, en plusieurs étapes.

Dès le départ, on nous donne de gros indices sur le fait que, dès la ville passée, ça va road-bloquer sévère. Mais ça ne se produit pas avant la 3è visite. Il y a cependant une erreur de taille : un dialogue sous-entend l'imminence du blocage à la... 2è visite.

Bon, déjà, ce n'est pas très sympa pour les nerfs du joueur. Mais en plus, ça l'incite à sauter une partie de l'aventure (comme moi dans ma dernière partie), ce qui provoque carrément une incohérence scénaristique. Je m'explique.

La première visite à Passaj donne lieu à un dialogue nous incitant à nous rendre à Kaocho et Ayutaï (pour y récupérer le masque de Sol), avec moult explications du lore (n'oublions pas que GS, surtout OA est TRÈS foisonnant, et pas que dans le background de ses personnages).

Une fois le masque de Sol en poche, on revient activer la forge, et soudain "Woop-là, héros, et si on allait au sommet de la montagne pour enfin avancer ?" Là-dessus, ceux laissés anxieux par le début de l'aventure vont évidemment répondre "NON NON NON, NOPE".

Eh bien, refuser d'aller en haut de la montagne est une erreur. Pourquoi ? Parce qu'en réalité vous ne pouvez pas traverser à ce moment : tenter un décollage mène à un échec, et surtout à une scène cinématique expliquant votre prochaine quête dans le coin... et une légende.

Il s'agit de la légende de la Reine de Glace et du Saphir volé à Passaj. Une légende qui vous renvoie donc à la ville de Harpa. Mais à cause de l'avertissement à peine voilé, le joueur peut en fait totalement louper la scène et récupérer le Saphir tout seul, voyez plutôt :

Vous le voyez le problème gros comme le nez au milieu de la figure ? Le sentiment d’incohérence et de perte de repères ressentis par les plus aventureux en arrivant au bout des ruines d'Harpa ?

Alors qu'en réalité : si vous revenez en arrière avant ou après cette cinématique, ça ne change absolument rien. Vous pouvez récupérer autant de Djinns et lancer autant de quêtes annexes. Le choix donné au joueur ne sert VRAIMENT à rien, à part à créer la confusion et la panique.

A mon sens, c'est carrément une erreur, et sans doute un oubli ou changement de dernière minute dans l'écriture narrative. Il aurait été très simple de simplement empêcher le joueur de sortir de la ville avant la deuxième scène, voire de ne pas lui laisser le choix DU TOUT.

Ce choix n'est même pas nécessaire pour renforcer le sentiment de "faux espoir qu'on se rapproche enfin du but du voyage (qu'on a déjà oublié)", c'est presque de la cruauté à ce stade. Alors pourquoi, pourquoi ?

Dans un jeu qui repose autant sur les dialogues et la narration, et qui en plus s'appuie cette fois sur des roadblock, c'est très rageant. Imaginez si on avait pu quitter Val pendant la tempête, ou sortir du cratère avant de ramasser les étoiles dans le premier épisode ?

C'aurait été compliqué pour la suite, oui. Et c'est un écueil qui doit supposément être évité à tout prix dans le déroulé des jeux. Créer des incohérences, ça peut arriver à tout moment, il suffit de changer un détail pour tout faire basculer. Alors ici, c'est tellement dommage !

(Non parce que le scénario n'est pas toujours très clair et nous abreuve sans cesse d'une floppée de nouveaux personnages, peuples et légendes. Le glossaire se met parfois à jour 3 fois par terme enregistré au cours du jeu. Donc louper des entrées, c'est l'angoisse.)

Bref, voilà. Une fois ce passage terminé, le joueur n'en est que plus confus : faut-il faire confiance aux choix qu'on lui laisse, ou non ? Au final, nous le verrons la prochaine fois : il ne peut croire en rien.

Le dernier gros morceau portera sur une quête que je trouve absurde, et qui relève quasiment de la dissonance ludonarrative. Mais méditons déjà sur le passage pas sage de Passaj, et allons fêter la Saint Jean (enfin si vous êtes au Québec). Bonne (fin) de journée à tous !

P.S.: Il était possible de faire des quêtes principales dans le désordre dans le premier épisode de la série. Par exemple, j'ai toujours fait le phare de Mercure avant de soigner Tret et de lever la malédiction sur la forêt de Kolima. Mais en fait...

... on est supposés le faire dans l'autre sens. Les scènes sont cependant assez bien écrites pour que ça ne provoque pas de problème comme celui que je viens de raconter.

De mémoire il y a même des embranchements de dialogues qui arrivent ou non si Sofia est (ou pas) dans l'équipe. Mais ça reste à vérifier. Dans tous les cas, c'est très bien, faites les deux premiers épisodes, ce sont des leçons positives et brillantes en tout.