Au début des années 2010, ce quartier populaire était en train de se gentrifier gentiment, grâce notamment à des investissements municipaux considérables (Halle Pajol, bibliothèque Havel, jardin d'Eole, Rosa Luxemburg, etc.).
⤵️
4
Mais ce coin a pris de plein fouet les conséquences de la crise migratoire de 2015 et de sa non-gestion.
La placette s'est paupérisée, y compris ses commerces, en une poignée d'années.
(Vues Google 2014 / 2019 - cliquer sur les images.)
⤵️
5
La banc est devenu un "squat" d'hommes s'alcoolisant bruyamment. Et un point de distribution alimentaire, ce qui génère des nuisances qui peuvent devenir très pénibles (saleté en particulier).
Pas facile pour le voisinage.
⤵️
6
Alors la mairie a réagi, en 2017.
Avec sa méthode habituelle : faute de savoir ni vouloir affronter le problème, elle a viré le banc.
Contrairement à ce qu'affirme, malhonnêtement ou par ignorance de la réalité, M. le Premier adjoint de la maire de Paris, @egregoire.
⤵️
7
Quand @Paris vire des bancs anciens, bien souvent elle les détruit. Contrairement, encore, à ce que dit @egregoire.
Là, ils l'ont carrément scié à la base (devenu inutilisable, il a dû finir à la décharge).
Et pour les bouts qui dépassaient, quelques coups de masse.
⤵️
8
Des militants de gauche se sont émus de la disparition de ce banc public.
Un bel article a souligné la dimension politique et symbolique ce "vandalisme d'Etat" (municipal, en réalité).
Les militants anonymes qui ont financé et installé ce banc ne se sont pas moqués du monde. C'est du costaud, bien réalisé.
Mais moche et lourdingue, loin de la grâce du banc parisien ancien qui se trouvait là.
⤵️
16
Cette opération est très comparable à celle du banc Davioud offert à la Ville de Paris.
Des actions de milieux politiquement éloignés se rejoignent et pointent, pour des raisons en partie différentes, un même problème de devenir de l'espace public.
⤵️
17
Cependant le banc "Unesco" n'a pas été offert à la Ville pour être réinstallé, mais au contraire installé d'office.
Le cadeau désintéressé n'a pas vraiment le même sens.
⤵️
18/18
Ces militants très à gauche, se sont, eux, approprié l'espace public.
Leur sympathique action participe en fait pleinement de la logique de privatisation du commun, encouragée tant par la mairie que par les puissances d'argent.
Oh paradoxe...
Merci à @2mainLaChapelle, qui a révélé l'improbable apparition du banc "Unesco" et m'a aimablement fourni des compléments d'info et d'illustration.
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Une des raisons de cet état d'abandon est que cet immeuble fait partie de ceux que la mairie de Paris à décidé en 2015 de cibler par un droit de préemption renforcé, pour les transformer en logements sociaux.
Il est condamné depuis pas mal d'années.
⤵️
3
Au rez de chaussée et sous-sol de cet immeuble se trouvait autrefois la "Guinguette à Antonin", du nom d'un célèbre propriétaire d'excentriques cabarets de Pigalle (c'est lui créa le cabaret "L'Enfer").
Le banc Davioud, notre banc à tous, est dans le Magazine du Monde de ce week-end (qui nous qualifie, de manière assez rétrograde, de "nostagiques" 😁).
Par ailleurs, il y a quelques nouvelles informations à son sujet.
(Suite ⤵️)
2
Après un léger nettoyage, nous avons découvert la signature du fondeur (Val d'Osne), et la date de fabrication : 1878. Soit l'année de la 4e Exposition universelle.
Il n'est donc pas d'époque Napoléon III mais a presque 150 ans !
⤵️
3
Ce modèle apparaît dans des photographies du Paris mythique.
Par exemple celles-ci, de Gisèle Freund (1933), et de Doisneau (1961).
On commence par le plus prestigieux, celui du Sacré-Coeur. Dégradé, mal entretenu, il attire une faune grandissante de dealers, etc., et devient dangereux.
L'école primaire voisine vient d'alerter les parents.