Mensonge du président hier soir : non, on ne gagne pas plus au chômage qu'en travaillant. 50% des chômeurs indemnisés gagnent moins de 1040€ par mois. Et environ 50% des chômeurs ne sont pas indemnisés.
Les autres sont indemnisés en proportion de leur salaire antérieur. 5% seulement des chômeurs indemnisés touchent plus de 2000€, effectivement plus que quelqu'un qui travaille au SMIC mais en lien avec leur niveau de cotisation antérieur.
Ce dont rêve Macron et ses semblables c'est un système d'indemnisation à niveau faible, sans lien avec le salaire, et conditionné à la capacité de soumission et d'acceptation de n'importe quel travail et n'importe quel prix du chômeur.
C'est ce qui est prévu dans sa réforme, retardée par le Conseil d'État, annoncée hier soir pour octobre et expliquée ici frustrationmagazine.fr/reforme-assura…
Rêvent***
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1/En lisant le @Challenges consacré au classement 2021 des fortunes de France, je tombe, parmi les "meilleures progressions", sur Daniel Derichebourg, qui va sa fortune augmenter de 203% en une année. Et ça m'a fait penser à autre chose, qui s'est passé au printemps 2020 :
2/La direction de Derichebourg Aeronautics Services, filiale du groupe Derichebourg, a annoncé la suppression de 700 postes sur 1600. Sauf si, sauf si, les syndicats signaient un "accord de performance collective" : baisse de salaires contre maintien des postes.
3/Le syndicat Force Ouvrière a signé cet accord de chantage hallucinant, mais légal puisque conçu par Macron et voté par ses députés en 2017. La loi était bien faite puisque les salariés qui refusent la modification du contrat de travail sont licenciés : 160 virés à Derichebourg.
1/En France, le terme "insécurité" ne désigne pas la violence sous toutes ses formes, mais seulement celle qui convient au récit d’extrême-droite et à la vision bourgeoise du monde. Il faut de la banlieue, de l’immigré, du pauvre, du manifestant. Tout le reste passe à la trappe :
2/Il n’y a qu’à voir l’absence d’intérêt médiatique pour une affaire choquante, qui en dit long sur la violence dans notre société : une cheffe d’entreprise a commandité l’assassinat d’un syndicaliste proche des gilets jaunes via un ex des renseignements. rtl.fr/actu/justice-f…
3/C’est lorsque ce syndicaliste, Hassan T, s’est présenté aux élections de représentants du personnel que la patronne a voulu passer à l’action, craignant, a-t-elle raconté aux enquêteurs, que « des syndicats se déclarent (…) après on perd l’esprit familial ».
1/Un énième rapport de France Stratégie vient démontrer l'absence d'efficacité du Crédit Impôt Recherche (CIR) qui nous a coûté la bagatelle de 6.5 milliards avec pour condition de versement le fait d'avoir des dépenses en recherche et développement.
2/Depuis près de 20 ans, le CIR réduit les impôts des entreprises. On apprend dans ce rapport qu'il "n’y a pas d’éléments pouvant laisser penser qu’il est bien adapté pour développer l’innovation" et que Le CIR n’a guère contrecarré la détérioration de
l’attractivité" du pays.
3/Le CICE est venu lui aussi aider les entreprises, en leur octroyant des crédits d’impôts en fonction de leur masse salariale. On sait qu'il a créé 100 000 emplois depuis sa création en 2013. C’est pas mal non ? Pas du tout. Chaque emploi a coûté 900 000 euros au contribuable.
1/Former au stress ou améliorer les conditions de travail pour l'éviter ? Les entreprises et les services publics ont choisi, comme nous l'explique Ghjulia Rosso dans une analyse détonante sur @Frustration_web :
2/"De la modernisation à la rigueur, de la rigueur à l’austérité, de l’austérité à la pénurie : les formations, souvent peu coûteuses pour l’employeur, invitent les salarié/es du public à travailler à leur propre transformation plutôt qu’à examiner leurs conditions de travail. "
3/"Depuis qu’on identifie des RPS (Risques Psycho-Sociaux au travail), au début des années 2010, l’insistance est toujours mise sur le stress comme manifestation principale du “mal-être » au travail. Comment traiter le stress ? En formant les agents/salariés"
Ce sondage de l'IFOP dans l'Humanité montre bien que derrière la prophétie autoréalisatrice de la droitisation de la France, développée par la droite mais encouragée par la gauche qui se fait peur en regardant CNews, les Français sont majoritairement antilibéraux.
En novembre 2020, on pouvait constater que la lutte des classes étaient une réalité pour 83% des sondés, et que pour 75% d'entre eux les travailleurs devaient pouvoir décider des choix de leur entreprise. (Ipsos pour l'Humanité).
Ces données (qui passent d'ailleurs inaperçues, alors mêmes qu'elles sont plus solides que des sondages d'actualité ou d'intentions de vote) nous rappellent qu'il ne faut pas confondre débat public et opinion publique :
1/Arrêtons de parler de "tournant sécuritaire", "discours sécuritaire", "dérive sécuritaire" pour qualifier les obsessions d'une bonne partie de la classe politique. Ces postures n'ont en réalité rien de sécuritaire, elles ne contribuent pas à la sécurité publique, au contraire :
2/Les discours dits "sécuritaires" ne s'en prennent qu'à un aspect de la sécurité publique, celui lié aux atteintes aux personnes via des homicides, cambriolages, coups etc. Or, ce type de violence-là est le seul qui diminue réellement : on se tue 2 fois moins qu'il y a 20 ans.
3/L'insécurité liée à la précarité de l'emploi et au chômage est bien plus grande en France : le chômage tue entre 10 et 14 000 personnes par an et un chômeur décède 3 fois plus qu’un actif. Pourtant, aucun partisan de la "sécurité" ne critique la réforme de l'assurance-chômage.