Tous les associatifs savent qu'ils sont les supplétifs des défaillances de l'État. Avec une rhétorique pareille, toutes les assos peuvent fermer. Je sais pas qui y gagne, mais les perdants sont les détenus. "Tout, sinon rien" c'est vraiment une position d'ultra privilégié.
D'autant que quand on sait que le Genepi était en train de se faire progressivement remplacer par des structures moins politisées (c'est en tout cas ce qu'on m'avait expliqué), ça sonne vraiment comme un abandon de terrain...
J'avais eu l'occasion, il y a longtemps, de discuter avec des génépistes, qui m'avaient exposé leurs hésitations, leurs doutes, quel était le sens de leur action, est-ce qu'ils étaient pas béquilles voire pire, complices de l'État, etcaetera
On avait les mêmes doutes à l'université, est-ce qu'on était pas de bonnes poires qui remplaçaient peu à peu les budgets, et qui de fait permettaient la démission de l'État.
Le fait est qu'en s'arrêtant, on aurait pas été remplacés par + de budgets/personnels, la politique de destruction des universités avait pas besoin de nous pour avoir lieu, seulement de l'image "péril jeune" pour justifier à l'opinion que les univs sont un repaire de parasites.
Et ce sera pareil avec le Génépi, il me semble que ce n'est pas le Génépi qui permet à la carcéralisation d'avancer, c'est la droitisation générale de la société. Et ça s'arrêtera pas avec la fin du Génépi (au contraire : il avait une position de choix pour la dénoncer).
Au final, c'est les détenus qui vont en pâtir, et tant pis pour eux. Tant pis aussi aussi pour la pédagogie au grand public, tant pis pour le discours politique. Et tant pis pour les génépistes, aussi !
Parce que le fait est aussi que l'associatif, ça sensibilise, ça éduque, à la politique et à la lutte, et je serais curieux de savoir combien sont entrés en étant pas politisés mais sociologiquement bourgeois (comme moi hein) et en sont sortis avec la conscience du réel.
Rêver de grand soir, pourquoi pas, mais j'aurai toujours un mépris pour celles et ceux qui en l'attendant ne font rien pour diminuer la misère du monde (à part répéter qu'il faut une révolution).
Et encore plus pour celles et ceux qui détruisent les initiatives qui réduisent la misère au motif que ce seraient des obstacles à l'explosion du système : avec leur discours, tout est béquille et on peut aussi demander la suppression de la sécu, du chômage, des retraites...
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Bon, le projet de loi crise sanitaire a été adopté, et comme il y a eu pas mal d'aller retours, de modifications, etcaetera, petit résumé de ce qu'elle contient au final (pour de vrai, cette fois) :
Je sais que j’ai fait ces tweets pour la blague hier (et ils restent vrais), mais il y a encore beaucoup de gens qui parlent du licenciement alors que ça a disparu (pour les CDI) ou de dates erronées...
Donc depuis, j’ai changé d’avis : je pense que, même si ce n’est pas définitif, c'est pas mal de dire ce que contient la dernière version du texte, vu le nb de modifications qu'il y a eu, pour dissiper les doutes sur ce qui n'existe plus et dont on peut donc arrêter de parler.
Bon, le projet de loi crise sanitaire a été adopté, et comme il y a eu pas mal d'aller retours, de modifications, etcaetera, petit résumé de ce qu'elle contient au final :
On en sait encore rien, le Conseil constit doit encore rendre sa décision qui pourrait (ou peut être pas) censurer des trucs majeurs, donc ça n'a aucun sens de faire un bilan maintenant alors que c'est pas en vigueur et que ça peut encore changer, attendons sa décision le 5 août.
Merci d'avoir lu ce fil, abonnez vous et donnez de la thune. J'adore la thune.
C'est vrai. Cela dit, je crois qu'il y a 2 différences. 1) les dispositions de l'état d'urgence visent à lutter contre une menace très largement exagérée, pour ne pas dire quasi-inexistante statistiquement parlant (rappel : on meurt plus de violences conjugales que terroristes).
Or il est difficile de faire disparaitre une menace inexistante. Dans ces conditions, quand supprimer les dispositions d'urgence ? Ben... Jamais...
A l'inverse, les dispositions contre la crise sanitaire visent à lutter contre une menace bien plus réelle, elle, dont la disparition sera assez facilement constatable.
« -Le pass sanitaire ne s'appliquera pas à l'Assemblée nationale
-mais s'appliquera dans les bureaux de vote
-il ne s'arrêtera pas avec la pandémie, c'est le début de la dictature »
3 affirmations diffusées suite aux débats sur le projet de loi crise sanitaire. Qu'en penser ? ⬇️
1) « Le pass sanitaire ne s'appliquera pas à l'Assemblée nationale »
Déjà, vous noterez le "sur décision du Président de l'Assemblée nationale", qui change tout.
Ensuite, vous noterez que l'amendement ne s'applique pas au Sénat ! Pourquoi ? 🤷♂️
(Pas parce que c'est un amendement polémique inutile et donc pas besoin de trop y réfléchir, en tout cas)