Energie cachée
Continuation d'un article récent sur les sujets de l'énergie grise et de l'emprise énergétique. Petit zoom sur une étude récente analysant l'emprise énergétique de 44 pays et montrant l'importance de prendre en compte l'énergie grise
Thread
L’énergie grise désigne toute l’énergie nécessaire lors du cycle de vie d’un produit ou d’un matériau, c’est-à-dire l’énergie nécessaire pour l’extraction, la transformation, la fabrication, le transport… à l’exception de l’utilisation finale. usbeketrica.com/fr/article/l-e…
L'emprise énergétique, sur le modèle de l'empreinte carbone, se définit comme la somme des énergies requises pour satisfaire les besoins en énergie d’un groupe de personnes ou d’un individu.
Cette emprise a deux composantes : l’énergie directe, visible sur les factures de gaz, d’électricité; et l’énergie grise. Elle compte donc l'énergie grise des biens que nous importons par exemple.
Les auteurs de l'étude proposent un indicateur d'énergie cachée défini comme la différence, en pourcentage, entre l'emprise énergétique d'un pays et sa consommation énergétique au sens de l'@IEA
L'analyse est conduite sur 44 pays et corrélée avec leur Indice de Développement Humain qui combine espérance de vie, niveau d'éducation et niveau de revenu par habitant. hdr.undp.org/en/content/hum…
Pour les 10 pays développés, l'emprise énergétique est en moyenne 18.5% plus élevée que la demande énergétique directe. Il y a de grosses disparités, la Suisse culminant à près de 60%...
Pour les 10 pays les moins développés considérés, la situation est inversée et en moyenne leur emprise énergétique est 2% plus faible que la demande. Mais des pays comme la Chine ont une emprise 15% plus faible que leur demande: ils exportent beaucoup
L'emprise énergétique est donc crucial si on veut comprendre l'évolution des différents pays et l'effet de différentes politiques. Toute discussion sur le découplage par ex, ne fait sens qu'avec cette approche
Celle-ci est pourtant comme la partie immergée d'un iceberg...
Pire, comme le montre l'article, et les nombreux autres sur le sujet, l'emprise énergétique est difficile à estimer et des bases de données différentes donnent des résultats différents...
As t-on enfin résolu le problème de la fusion?
C'est ce que laisse à penser cet article de @01net suite à l'annonce de @CFS_energy il y a 2 jours. En fait c'est plus compliqué que ça. Un petit fil pour mettre les choses en contexte.
Petit rappel. Pour générer de l'énergie par fusion, il faut satisfaire un critère dit de Lawson, qui dit que le produit de la densité du combustible, de sa température et du temps de confinement doit être supérieur à une valeur donnée.
#Fusion101
‘La fusion c’est pour quand’ (2/3)
Récemment, Jeff Bezos et Bill Gates se sont mis à investir dans la fusion ce qui a boosté certaines initiatives privées qui annoncent un réacteur pour dans 10 ans pour certaines. Voyons cela en détails #fusion#energie#weareiter
Si on entend parler de plus en plus de ces ‘start-ups’ développant des concepts de réacteurs la plus ancienne- TAE anciennement Tri-Alpha- a été fondée en 1998. Elle fut assez discrète à ses débuts,mais après 20 ans est toujours en phase de développement
On compte 28 initiatives privées, recensées dans la liste ci-dessous. Si 5 ou 6 sont très visibles, beaucoup d’initiatives sont très discrètes et il est parfois difficile de savoir si elles sont actives ou non.
#Fusion101
Suite de ma série sur la fusion. Dans ce thread, tentons de répondre à la question ‘La fusion c’est pour quand ?’ en allant un peu plus loin que la célèbre blague ‘la fusion c’est pour dans 30 ans et… ça le sera toujours’ #fusion#energie#weareiter
Petit historique. Tout commence en 1920 quand Arthur Eddington suggère que les étoiles tirent leur énergie de la fusion nucléaire de l’hydrogène en hélium. « Nous rêvons parfois que l'homme puisse apprendre à la libérer et à l'utiliser à son service »
Les recherches démarrent vraiment à la fin de la 2ème guerre mondiale mais sont initialement secrètes, guerre froide oblige. Les USA, l’URSS, l’Angleterre rejoints ensuite par la France. 2 voies en parallèle : la recherche sur la bombe H, et le confinement magnétique…
#Fusion101
Suite de ma série sur la fusion. Après avoir discuté de l’extraction de la puissance, intéressons-nous aux matériaux. Quels matériaux peuvent supporter les conditions extrêmes de la fusion nucléaire ? Quelles propriétés doivent-il posséder ?
Tout d’abord, même si le plasma proche des surfaces est plus froid que les 150 millions °C du centre, les flux de chaleurs sont de l’ordre de 10MW/m2, et sont accompagnés de flux de particules très intenses, pouvant éroder le matériau, et de neutrons très énergétiques.
Le matériau idéal devrait avoir une grande conductivité thermique, de bonnes propriétés mécaniques, être résistant aux chocs thermiques, ne pas trop s’éroder, ne pas intéragir avec le tritium, ne pas s’activer sous l’impact neutronique… Un mouton à 5 pattes.
#Fusion101
La fusion nucléaire consiste, en simplifiant beaucoup, à chauffer un gaz à 150 millions de degrés dans une boite métallique pour générer de l’énergie.
Comment récupère-t-on cette énergie ? et surtout quels sont les contraintes sur les matériaux proches du plasma ?
La réaction de fusion deutérium-tritium produit un neutron, qui porte 80% de l’énergie de la réaction et un atome d’hélium qui porte les 20% restants.
Le plasma est confiné par un ensemble de champs magnétiques. Les particules sont chargées (positivement pour les ions, négativement pour les électrons). Dans un champ magnétique une particule suit les lignes ‘de force’ et suivent un mouvement de gyration autour de ces lignes