4ème jour du procès d'Alexandre #Benalla et trois autres prévenus, au tribunal correctionnel de Paris. Après une journée, hier, dédiée au statut d'observateur, ce jeudi est consacré à l'affaire dite "des passeports".
Alexandre #Benalla est soupçonné d'avoir utilisé des passeports diplomatiques après avoir été limogé de l'Elysée (il n'en avait donc plus le droit) et d'avoir fourni un faux document pour obtenir un passeport de service.
Il risque jusqu'à un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende pour l'usage des passeports et trois ans et 45.000 euros d'amende. pour le faux en écriture
François-Xavier Lauch, chef de cabinet d'Emmanuel Macron à l'époque des faits, sera entendu comme témoin. Il est assis en face d'Alexandre #Benalla, dans la salle. Tous les deux évitent soigneusement de se regarder.
La présidente rappelle les faits : Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, a signalé, en décembre 2018, au titre de l'art.40, l'utilisation de deux passeports diplomatiques par Alexandre #Benalla alors que ses attributions avaient pris fin.
Il était d'usage de détenir deux passeports diplomatiques pour des agents amenés à voyager fréquemment, afin d'inscrire des demandes de visa simultanées et éviter les incompatibilités de visa. Le premier a été délivré en juin 2017, le deuxième en septembre 2017. #Benalla
Alexandre #Benalla avait signé un engagement de restitution, dans lequel il était précisé que les documents devaient être restitués à l'issue de la mission. Le ministère des Affaires étrangères a demandé, à plusieurs reprises, par lettres recommandées, à récupérer les documents.
Les passeports ont fini par être saisis en janvier 2019 et placés sous scellés. Il a suffi de les feuilleter pour constater que le prévenu a continuer à voyager avec, "à titre personnel", a-t-il reconnu : Turquie, Cameroun, Tchad, Maroc, Bahamas.
Plusieurs rendez-vous ont été fixés après le licenciement d'Alexandre #Benalla de l'Elysée pour qu'il restitue le matériel et documents qui étaient à sa disposition pendant sa mission. Les passeports ne figurent pas dans l'inventaire dressé en août 2018.
Sur le passeport de service et les soupçons de "faux et usage de faux" : en août 2018, la Direction des affaires juridiques préviennent qu'Alexandre Benalla avait demandé, au titre de l'incompatibilité de visas, un autre passeport de service.
François-Xavier Lauch, chef de cabinet d'Emmanuel Macron et partie civile dans ce dossier, alerte par la suite quant au fait que cette demande est accompagnée d'un document à en tête du chef de cabinet portant la mention "original signé", dont il soupçonne que c'est un faux.
(Chef de cabinet d'Emmanuel Macron à l'époque des faits)
L'original signé de ce document n'a pas été retrouvé dans les archives de l'Elysée. François-Xavier Lauch dira, par la suite, ne pas avoir eu connaissance de la demande de passeport de service par Alexandre #Benalla.
Plusieurs témoins diront, au cours de l'instruction, que la mention "original signé" n'était pas utilisée à la chefferie de cabinet, et qu'il n'existait pas, dans le service, de tampon comportant cette mention.
La présidente appelle Alexandre #Benalla à la barre. François-Xavier Lauch, assis à un mètre de son ancien subordonné, se concentre sur sa prise de note.
"On va évacuer la question tout de suite : en décembre 2018, vous répondez à Mediapart, alors que, en janvier 2019, en garde à vue, vous choisissez de garder le silence...pourquoi ?", demande la présidente
- Aucune idée, j'étais sous pression, je pense, j'étais à Londres quand ils m'ont appelé, j'ai répondu à quelques questions à la volée, ce n'était pas une interview, répond Alexandre #Benalla
Isabelle Prévost-Desprez lui rappelle ce qu'il a dit lors de l'instruction sur ses relations avec F.X. Lauch, "pas au beau fixe", "on n'appartient pas à la même caste". Il pense que le chef de cabinet était jaloux de sa relation "privilégiée" avec Emmanuel Macron
La présidente appelle François-Xavier Lauch à la barre. Il rappelle ce qu'il faisait comme chef de cabinet : répondre à la majorité des courriers, organiser l'agenda...
Il est aujourd'hui directeur de cabinet adjoint au ministère de l'Intérieur.
Alexandre #Benalla était donc l'un de ses adjoints quand il était chef de cabinet à l'Elysée. Le prévenu et lui préparaient ensemble la majorité des déplacements du Président et des événements au palais.
Alexandre Benalla revient à la barre. Il rappelle qu'il a participé à la campagne d'Emmanuel Macron, et a ensuite présenté ceux qui étaient de l'équipe de campagne à François-Xavier Lauch, quand il a rejoint l'Elysée, pour "faciliter les relations", les rendre "plus fluides".
F.X. Lauch : "Il était là pendant la campagne, il m'a aidé. Moi je n'ai pas fait la campagne, j'étais directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes. J'ai été trois fois firecteur de cabinet de préfet dans ma carrière, même si je suis encore jeune. Des cabinets j'en ai connu"
François-Xavier Lauch, toujours : "Si on m'a recruté, c'est justement pour ses qualités d'organisation". Alexandre #Benalla a, pendant l'instruction, jugé qu'il avait "les qualités et défaut d'un jeune homme", qu'il fallait "l'encadrer".
Réponse de François-Xavier Lauch : "Il a une expérience très différente de la mienne, j'ai une expérience administrative, Alexandre #Benalla n'avait pas ces qualités-là"
François-Xavier Lauch sur le 1er-Mai : "Je regrette profondément son comportement, on a tous eu le sentiment d'être trahis, notre seul but professionnel est de servir la République, l'intérêt général, de faire les choses correctement, d'être dans la légalité".
François-Xavier Lauch était en déplacement en Nouvelle-Calédonie le 1er mai 2018, il n'a pas été associé à la décision de sanction prononcée le 3 mai contre Alexandre #Benalla (deux semaines de suspension).
Il dit avoir appris la sanction"quasiment avant que j'apprenne l'existence des faits"lors d'un "appel de routine" avec le dir. cab.: "Je comprends qu'il y a un pb avec A. #Benalla, P. Strzoda ne m'en dit pas plus. Le soir, on me montre une vidéo où je crois reconnaître Alexandre"
- Vous dites que, au téléphone, vous avez passé "une soufflante" à Alexandre #Benalla..
- Les appels ou entretiens physiques ont effectivement été peu cordiaux. Je trouve-à bon droit je pense-qu'il a eu un comportement fautif qui engageait la structure ds laquelle il travaillait.
"Je lui ai dit que je n'avais plus confiance en lui", continue François-Xavier Lauch.
Alexandre #Benalla n'a pas le même souvenir de son entretien avant son retour : "Je trouve que ça se passe plutôt bien. Je me souviens, j'étais dans le jardin de mes beaux-parents en Bretagne"
François-Xavier Lauch : "Je souhaite qu'on se voie avant qu'il reprenne ses fonctions à l'Elysée (...). J'ai une inquiétude fondamentale : comment faire fonctionner mon service sans Alexandre #Benalla ? On ne tourne pas à trois [personnes]".
"Je lui ai dit que ses missions allaient être réduites à l'intérieur du Palais. Je lui indique oralement ses nouvelles missions".
Aucun document n'a été remis à Alexandre #Benalla pour lister par écrit ses nouvelles attributions.
Il existe pourtant une note au directeur de cabinet, dans laquelle François Xavier Lauch propose les nouvelles missions qu'il envisage de faire confier à Alexandre #Benalla à son retour le 22 mai. Le document est projeté en salle d'audience.
Alexandre #Benalla refuse cette rétrogradation qu'il voit comme "une humiliation" infligée par F-X Lauch. Il se tourne vers le secrétaire gal de l'Elysée, Alexis Kohler, qui lui demande d'être "moins visible" devant les caméras, mais, selon le prévenu, maintient ses attributions.
La présidente : "Que voulez-vous dire par 'Ça ne se passera pas comme ça ?'
- On ne peut pas sanctionner deux fois la même personne pour les mêmes faits : on ne peut pas avoir une suspension [de quinze jours] ET une rétrogradation"
Alexandre #Benalla l'assure, rien n'a changé après son retour, malgré ce qu'a affirmé l'entourage d'Emmanuel Macron : "Les déclarations de chacun ne sont pas conformes à la réalité de ce qu'il s'est passé après, jusqu'au 18 juillet 2018."
François-Xavier Lauch, sur les passeports : "Je me demande encore quelle incompatibilité de visa il [Alexandre #Benalla] aurait pu avoir en faisant trois déplacements dans des pays qui acceptent toute forme de visa"
Alexandre #Benalla : "Notre mission, c'est d'anticiper. A partir de là, on doit disposer des moyens à notre disposition, et pas s'y prendre à la dernière minute".
Isabelle Prévost-Desprez veut être sûre de bien comprendre : "C'était encore possible d'aller sur les déplacements officiels, à condition qu'on ne vous voie pas dans l'axe des caméras ?
- Tout à fait"
Alexandre #Benalla s'est ensuite occupé de l'organisation de l'entrée de Simone Veil au Panthéon, d'un déplacement d'Emmanuel Macron à Giverny, des festivités du 14-Juillet, et de l'accueil des Bleus par le chef de l'Etat après leur victoire en Coupe du monde.
François-Xavier Lauch a dit, lors de son audition, qu'il avait été "obligé" de faire travailler Alexandre #Benalla sur ces événements, puisqu'il faisait partie des rares à avoir les compétences pour.
Alexandre #Benalla précise que la moitié de sa mission à l'Elysée est consacrée à des déplacements privés du couple présidentiel.
Retour de François-Xavier Lauch devant la présidente. Il explique que, après la vidéo du Monde, il juge qu'il faut en arriver au licenciement d'Alexandre Benalla. Il demande que son bureau soit fermé et qu'il n'y accède plus.
En audition, il a déclaré : "Je n'ai pas eu à donner d’instruction particulière pour la restitution de ses effets parce que, dans mon esprit, quand on quitte un service et que l'on est une personne normalement constituée, on rend ses affaires".
Alexandre #Benalla reconnaît un "usage inapproprié" des passeports après l'affaire. "Je prends le mur médiatique, c'est un peu le bazar dans ma vie, je n'ai pas de toit, on déménage une partie des affaires, je vis au jour le jour...
....Je restitue [mes affaires] de manière épisodique en fonction des demandes, de ce que je retrouve. La vie personnelle et professionnelle, quand vous êtes à l'Elysée, elle est un peu mêlée. Ce que je trouvais, je le regroupais, et je le rendais au fur et à mesure".
François-Xavier Lauch n'était pas au courant des demandes de passeports de service et diplomatique par Alexandre #Benalla, "il contourne sa hiérarchie".
"Et là, je me concentre sur ce document qui a été utilisé pour attester de l'accord du chef de service. Je me rends compte que je n'ai pas été informé de la demande, que je n'ai pas signé ce document,...
...et puis la forme du document est particulière, elle ne respecte pas les formes utilisée à l'Elysée. C'est ce qui m'amène à faire cet article 40. On a utilisé mon nom pour faire cette demande, je considère que c'est un faux"
La présidente appelle à la barre Rodrigue Furcy, témoin cité par la défense d'Alexandre #Benalla. Il a intégré la chefferie de la présidence de la République fin mai 2017, comme "chef de cabinet adjoint". Il est, depuis août 2020, préfet des Hautes-Pyrénées.
Jacqueline Laffont, avocate d'Alexandre #Benalla, demande à Rodrigue Furcy si la demande de passeport, au nom de F.-X. Lauch, comportait la mention "original signé", et rappelle, alors qu'il semble fouiller dans sa mémoire, qu'il a répondu "non", au cours de l'instruction.
L'audience est suspendue dix minutes.
L'audience a repris. Alexandre #Benalla redit que le but des passeports diplomatiques est de pouvoir remplir "au mieux" sa mission quant aux déplacements publics ou privés d'Emmanuel Macron.
Il est question de l'organisation du protocole, du lien avec le Quai d'Orsay.
Il estime avoir fait "une connerie" et estime avoir eu un mauvais exemple pendant dix ans après avoir vu des hommes politiques ou anciens ambassadeurs conserver leur passeport diplomatique, même si, selon lui, "ça n'est pas une justification". #Benalla
"Les gens le gardent un peu en souvenir, ne le rendent pas, sans pour autant s'en servir. Je pense qu'il y a des gens très carrés qui le rendent, comme François-Xavier ou Rodrigue, d'autres le gardent", continue Alexandre #Benalla.
On en vient au soupçon d'usage de faux document. La présidente rappelle que la piste d'une signature par inadvertance par François-Xavier Lauch a été "battue en brèche" pendant l'instruction.
Le document est projeté dans la salle.
"Avez-vous signé ce document ? interroge Isabelle Prévost-Desprez
- Non, répond l'ancien chef de cabinet"
"J'ai l'honneur de solliciter l'établissement d'un second passeport de service, pour Monsieur Alexandre Benalla, d'une durée de validité de cinq ans", peut-on notamment y lire.
Alexandre #Benalla explique avoir demandé à Rodrigue Furcy de lui signer le document, puisque François-Xavier Lauch n'était pas là. Celui-ci lui demande d'attendre le retour du chef de cabinet.
Le document qu'il a présenté à Rodrigue Furcy ne comportait pas, dit-il, la mention "original signé". Il le met ensuite dans le parapheur à destination de François-Xavier Lauch."Il ne peut pas refuser de signer, a-t-il expliqué au juge d'instruction. C'est un document de travail"
Alexandre #Benalla envoie ensuite la même version du document mais avec la mention "original signé" pour faire sa demande de passeport de service.
"Il n'y a pas de règle. Une demande de passeport, c'est anecdotique, ça passe complètement, c'est au niveau des pâquerettes" (le mot "anecdotique" revient souvent dans la bouche d'Alexandre #Benalla, au cours de cette audience).
"A un autre moment, je prends le parapheur dans le bureau de François-Xavier Lauch, j'y pose ce document. Aujourd'hui, il dit "J'ai jamais signé". Je suis formel : j'ai pris le parapheur, je l'ai posé dans son bureau".
"Rodrigue Furcy est affirmatif, il dit: 'J'ai appelé Monsieur Lauch, je l'ai prévenu de l'existence du document". Quand il y a les articles de presse, le matin de mon audition, Monsieur Lauch se dit "je vais faire un article 40", continue Alexandre #Benalla, de plus en plus agacé
"J'ai été réglo, loyal, honnête, comme je l'ai toujours été dans le cadre de mes fonctions"
La présidente revient sur ce qu'a dit Alexandre #Benalla sur le passeport de service : "Pour vous, c'est rien, c'est peanuts".
Alexandre #Benalla : "Christophe Castaner a dit en commission d'enquête que la demande de passeport avec "original signé" est la démarche établie, une pratique normale".
Le document sans mention "original signé" n'a pas été retrouvé. Or, c'est ce document qu'aurait dû signer François-Xavier Lauch pour que la version avec "original signé" soit valable.
Jacqueline Laffont, l'avocate d'Alexandre #Benalla, intervient, après que la présidente a reproché au prévenu de répondre "à côté" :
"- Il commence peut-être un peu à fatiguer...
- Oui, eh bien c'est comme ça, monsieur", répond la présidente, en s'adressant au trentenaire.
Alexandre #Benalla se balance d'une jambe sur l'autre, boit un coup. Certains, dans la salle, piquent du nez, d'autres s'agitent sur leurs sièges. Voilà sept heures que l'audience a commencé.
"On se demande si ce n'est pas une question de standing, le passeport diplomatique ?", demande Isabelle Prévost-Desprez à Alexandre #Benalla. Il conteste.
La présidente cite un article de Mediapart qui affirme qu'un salarié de l'Elysée lui a rendu ses passeports en octobre. "Par principe, je ne confirme pas les articles de presse", répond Alexandre #Benalla.
"- C'est un pousse-au-crime !
- Je ne le vois pas comme ça, la personne était de bonne foi, répond Alexandre Benalla, qui n'a jamais voulu dire de qui il s'agit.
- C'est un mauvais ami, et vous continuez à taire son nom !"
Précisons qu'Alexandre #Benalla dit avoir rendu ses passeports en août 2018 avant que cette mystérieuse personne lui redonne en octobre. La présidente cherche à obtenir un nom, sans succès. Elle insiste sur le fait que ce silence jette le doute sur la véracité de ses propos.
L'avocat de François-Xavier Lauch parle de documents et ajoute : "On va les regarder". Soupirs d'exaspération dans la salle. D'ailleurs, peu de personnes seraient capable de dire de quels documents il s'agit, beaucoup ont décroché.
Ils sont projetés : il s'agit des demandes de passeport de service au nom de François-Xavier Lauch.
"La seule version qui existe est la version 'original signé'", assène l'avocat.
- Monsieur Furcy a vu ce document sans "original signé", rétorque Alexandre #Benalla
- Il n'a pas dû regarder de très près..."
Pourquoi ne présentez-vous pas la note à François-Xavier Lauch ? demande le procureur à Alexandre #Benalla
- Je n'ai pas attendu le retour physique de François-Xavier Lauch", répond le prévenu, qui laisse entendre qu'il est ensuite passé à autre chose.
- On ne vous reproche pas d'avoir eu recours à l'original signé. Mais si vous n'avez pas la certitude que la personne a signé, ça s'appelle un faux, explique le procureur.
Le procureur rappelle que François-Xavier Lauch a dit qu'il ne pouvait plus avoir confiance en Alexandre #Benalla après le 1er mai 2018. Il juge donc que le prévenu aurait dû attendre d'être certain d'avoir obtenu la signature de son supérieur.
Jacqueline Laffont souligne que, entendu sur les passeports diplomatiques, François-Xavier Lauch n'a pas eu un mot sur ce passeport de service. Ce n'est que plus tard qu'il déclenche l'article 40.
François-Xavier Lauch : "Alexandre #Benalla nous a dit avoir souffert de cette affaire. Moi aussi, j'en ai beaucoup souffert, et je n'ai pas été faire le coup de poing le 1er-Mai. La personne qui est fautive, elle est à ma gauche le tribunal en décidera".
Le prévenu s'agace, rappelé à l'ordre par Isabelle Prévost-Desprez : "Monsieur #Benalla , ça va mal se finir"
François-Xavier Lauch admet qu'une demande de passeport de service est "anecdotique", mais, après les faits du 1er-Mai,"j'étais dans la position de ne rien laisser passer".
"Monsieur Benalla me surprendra tous les jours. Il a dit que, finalement, peu importe que j'aie signé ou non le document. J'appelle ça un faux, je n'appelle pas ça autrement".
"Alexandre #Benalla considère avoir été humilié après notre échange du 23 mai. Je le comprends, parce que j'ai été extrêmement sévère (...). Ce qui ressort de tout ça, c'est qu'il y avait beaucoup de tensions entre nous"
"Comment Alexandre #Benalla peut imaginer que je vais l'autoriser à obtenir un passeport de service ?"
"Ce qui m'a considérablement vexé, mais considérablement vexé, c'est qu'Alexandre #Benalla ne m'a pas appelé. Je lui ai donné ma confiance, et il ne m'a pas prévenu" des faits survenus le 1er-Mai.
L'audience est suspendue, reprise mercredi à 13h30.

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