Thread by @cathfournier

L'audience ne va pas tarder à reprendre au procès du #13novembre2015, jour 12.

L'audience a repris. Une avocate des parties civiles intervient pour revenir sur la décision du président de demander aux parties civiles de décliner leur identité à la barre lorsqu'elles vont venir déposer. #13Novembre2015

"Pour ma cliente, c’est plus qu’un sujet, bien plus important que d’avoir un psy en chasuble dans la salle", pointe l'avocate. De nombreuses parties civiles craignent de donner leur nom devant les accusés #13novembre2015

"Là, il y a plusieurs centaines de parties civiles, ce n'est pas comparable avec des dossiers de droit commun. On va avoir des dizaines d’auditions sur certaines scènes de crime, comment va-t-on savoir de qui on parle, y compris sur la webradio ?", rétorque le président

L'avocate des parties civiles rappelle que le commissaire du Bataclan qui a déposé mercredi était partie civile et n'a pas décliné son identité à la barre. #13novembre2015

Il était "clairement identifié puisque c’était le commissaire de la BAC75. Pour les centaines de PC qui étaient dans le Bataclan ça va être compliqué", rétorque le président #13novembre2015

L'avocate PC:"Les personnes savent qu’elles vont être filmées en 4 par 3. Je sais que la justice n’est pas là pour réparer les victimes mais on ne peut pas avoir autant de diligences [pour elles] et sur un sujet aussi essentiel, la peur que cela inspire,dire c’est trop compliqué"

L'avocate générale comprend cette requête, suggère que les parties civiles donnent leur identité au greffe, qu'elle soit consignée sur le PV d'audience mais pas donnée à la barre. La défense s'y oppose, y voyant une brèche de plus ds le contradictoire à ce procès #13novembre2015

Le président va prendre le week-end pour y "réfléchir" et donnera sa décision après. L'audition des parties civiles commence mardi #proces13novembre2015

Un expert en génétique est maintenant à la barre. Il commence sa démonstration à toute vitesse en parlant "des wagons de l'ADN". L'interprète d'un des accusés ne peut pas traduire, il lui est demandé de recommencer depuis le début #13novembre2015

Sur la question de l'identité des victimes, l'avocate générale a eu cette phrase : "C'est toute la particularité de ce procès, dans la norme mais particulier". On voit bien que l'audience avance sur cette ligne de crête depuis le début des débats #13novembre2015

Après l'expert ADN, Bruno Vanlerbergue, expert, chef du pôle explosifs, interventions et risques chimiques du laboratoire central de la préfecture de Police, est maintenant à la barre. #13novembre2015

Il a expertisé les gilets explosifs du #13novembre2015. Trois au Stade de France, trois au Bataclan, dont deux explosés, un dans le bar comptoir Voltaire, dont seule la charge postérieure du gilet a explosé, et le gilet de Salah Abdeslam retrouvé à Montrouge

"Tous ces gilets avaient une constitution similaire : un système de déclenchement (bouton poussoir), une source d’énergie (piles), un initiateur (détonateur), une charge explosive (du TATP) et une enveloppe (plastique)", décrit l'expert #13novembre2015

Des photos des gilets explosifs retrouvés, ou ce qu'il en restait, sont projetées à l'audience. On voit la différence entre celui de Salah Abdeslam, intact, et les autres du stade de France, du Bataclan et du comptoir Voltaire #13novembre2015

Pendant l'exposé de l'expert, le président intervient : "Si les accusés dans le box pouvaient écouter, j'en vois certains discuter" #13novembre2015

On voit à l'écran le tapis d'écrous intact du gilet de Salah Abdeslam. Il compte 450 écrous sur la charge ventrale, 250 sur la charge dorsale, soit 3,6 kg d’écrous par gilet, explique l'expert #13novembre2015

Si on rajoute le poids du TATP, 1 à 2 kilo, cela fait autour de 5 kilos le poids du gilet, précise-t-il en réponse à une question de l'assesseure #13novembre2015

Les questions sur le gilet explosif de Salah Abdeslam et son état de fonctionnement ne seront pas posées aujourd'hui, précise le président, reprenant une de ses assesseures sur le sujet. Ce sera lors de l'interrogatoire de l'accusé #13novembre2015

Si l'expert constate que les gilets sont en tout point similaires, il n'est pas en mesure de dire s'ils ont été conçus par des personnes différentes. Quant au temps de fabrication, il est de l'ordre de "plusieurs heures" #13novembre2015

L'expert n'est pas en mesure de dire si des éventuelles explosions accidentelles de gilets, comme celui de Samy Amimour au Bataclan, ont eu lieu. Seule certitude : le TATP est plus dangereux lorsqu'il est sec. #13novembre2015

Or, la poudre des ceintures du Stade de France et du Bataclan n'était peut-être pas suffisamment sèche, comme le rappelle le représentant du Pnat. "On voyait que c'était pas du sel de table avec des grains libres les uns par rapport aux autres", confirme l'expert #13novembre2015

S'agissant du gilet de Brahim Abdeslam, dont la charge ventrale n'a pas explosé, l'expert Bruno Vanlerberghe suggère que "le circuit explosif pouvait être défectueux. Si la liaison avec les piles n'est pas bien faite…" #13novembre2015

L'avocate de celui qui a tenté de réanimer Brahim Abdeslam, ignorant que c'était un terroriste, interroge l'expert : aurait-il pu provoquer l’explosion de la face ventrale ? "Tout à fait. C’est pour ça que les services de déminage font la neutralisation directement sur place"

L'avocate de Salah Abdeslam demande à l'expert si une autre source de chaleur peut déclencher le gilet explosif.Le président précise sa question en parlant d'un briquet. On comprend le sous-entendu:l'accusé aurait-il pu déclencher son gilet autrement si celui-ci était défectieux?

L'expert répond qu'il n'est pas en mesure de répondre à cette question, aucune étude n'étant menée par ses services sur le TATP, en raison de l'instabilité et de la dangerosité de ce produit #13novembre2015

L'expert reviendra en mars pour parler du "fameux gilet de Montrouge". L'audience est suspendue quelques minutes, avant le visionnage des messages et vidéos de revendication des attentats. Le président prévient les parties civiles en amont #13novembre2015

L'audience a repris avec l'audition d'un enquêteur sur les revendications des attentats par l'Etat islamique. Leur "étude approfondie est riche d’enseignement". Il commence par analyser les codes de propagande de l'organisation, qui pratiquait le "jihad médiatique" #13novembre

L'EI "utilisait des supports multiples, le magazine Dabiq et des vidéos d’exécution d’otages occidentaux, scénarisées, feuilletonnées, comme celles où Jihadi John exécute près de 8 otages", analyse l'enquêteur. #13novembre2015

"L’EI ne va pas hésiter à mettre en scène des enfants, comme le Français Sabri Essid avec son beau fils de 12 ans, qui va exécuter un otage, présenté comme un prisonnier israélien." Des extraits photos avant l'exécution sont projetés à l'audience #13novembre2015

"L’EI va diffuser dans sa propagande des modes opératoires, des conseils pour mener une attaque au camion bélier, une infographie pour rendre compte des opérations de l’Etat islamique, et des anasheed, des chants particulière prisés par l’EI" #13novembre2015

Pour les attentats du #13 novembre2015, l'EI a procédé à une "revendication feuilletonnante sur plusieurs mois via un véritable storytelling". La première est arrivée le 14/11/15 au matin à 11h54 : un communiqué écrit et un version orale. #13novembre2015

La voix des frères Clain s'élève dans la salle. Après un anasheed chanté par Jean-Michel, un texte lu par Fabien. Il mentionne "huit frères" comme auteurs des attentats et le 18e arrondissement parmi les sites visés #13novembre2015

Le message dure plusieurs minutes. Deux personnes quittent la salle. L'enquêteur reprend la parole pour rappeler que les frères Clain, deux frères d'origine de la Réunion convertis à l'islam, ont été présentés comme des “chevaliers des médias” à leur mort en 2019 par Al Baghdadi

"Huit terroristes sont mentionnés dans cette revendication : nous savons que quelque chose ne s’est pas passé comme prévu. A 12h30, le nom de Salah Abdeslam est identifié dans la procédure,quelques minutes plus tard nous aurons l’info de son contrôle à destination de la Belgique"

"L'autre élément qui nous interpelle : dans les cibles citées, certaines sont très précises et d’autres moins (les 10e, 11e, et 18e). Et il n’est pas fait mention des auteurs en fuite" (Abdeslam, Abaaoud et Akrouh), précise l'enquêteur #13novembre2015

De quoi penser que le message de revendication a été préparé à l'avance et que tous les jihadistes, y compris Salah Abdeslam, étaient censés mourir en martyr ce soir là. C'est l'une des zones d'ombre de l'enquête. #13novembre2015

Une nouvelle revendication est diffusée en 2016, une vidéo de 17 minutes qui "emprunte ses codes à l'industrie cinématographique". Apparaît une affiche intitulée "Just Terror" où apparaissent les terroristes avec leur kunya. #13Novembre2015

L'enquêteur précise qu'il a expurgé la vidéo expurgée de ses scènes les plus insoutenables. Avant sa diffusion, quelques personnes quittent la salle #13Novembre2015

On voit les terroristes déclamer des messages de terreur, en français pour les francophones, devant des otages qu'ils s'apprêtent à exécuter d'une balle ou à égorger, en tenue militaire. #13novembre2015

Ces images ont été tournées à l'été 2015, précise l'enquêteur. Seuls Abdelhamid Abaaoud et Brahim Abdeslam n'apparaissent pas dans ces circonstances et cette tenue. Le premier est déjà parti de Syrie et le second y a séjourné début 2015. On le voit en train de s'entraîner au tir

Dans cette vidéo, il n’est pas fait mention de Salah Abdeslam (pas encore arrêté). Mais le chant des frères Clain trahit sa présence dans le commando car ils disent "10 lions se révoltèrent". #13novembre2015

Les enquêteurs ont été soulagés de ne découvrir "aucune image inédite des attentats" dans cette vidéo, qui auraient pu être tournées par les terroristes, comme Medhi Nemmouche et Amedy Coulibaly avaient tenté de le faire #13novembre2015

S'agissant de la tenue militaire portée par les terroristes dans la vidéo, elle est également portée par les membres de l'Etat islamique sur la vidéo d’exécution du pilote jordanien publiée en février 2015, souligne l'enquêteur. L'accusé Osama Krayem apparaissait sur cette vidéo

Un nouveau message de revendication a été diffusé en 2016, avec un making of de la vidéo et un testament des terroristes. En juillet 2016, on voit aussi Najim Lachraoui, l'artificier des attentats, et Mohamed Belkaid, logisticien, dans les mêmes tenues militaires. #13novembre2015

"Ces vidéos sont une étape fondamentale pour la propagande à venir de futurs attentats", souligne l'enquêteur #13novembre2015

Une assesseur s'interroge sur le fait que Brahim Abdeslam ne soit pas passé par l'étape de l'exécution de l'otage comme les autres terroristes. "Il a fait ce qu'on appelle un 'touch and go' début 2015, un passage extrêmement rapide avec entraînement au tir", répond l'enquêteur

Sur cette vidéo, le frère de Salah Abdeslam, habillé de noir, dit "ça c'est pour François Hollande" avant de tirer sur un mur. Les premiers bombardements de la France sur l'Etat islamique ont eu lieu 7 mois plus tard, en septembre, rappelle l'enquêteur #13novembre2015

"Aujourd'hui, dans le box, cinq accusés ont séjourné en Syrie, rappelle l'avocat général : Sofien Ayari, Osama Krayem, Mohamed Abrini, Adel Haddadi et Muhammad Usman. Ont-ils pu tourner dans ce même genre de vidéo (d'exécution)?", demande-t-il à l'enquêteur #13novembre2015

"Peut-être que s’ils étaient passés à l’acte, une vidéo aurait été diffusée, sinon l'EI aurait fait preuve d’une légèreté dont il n’a pas été coutumier dans la préparation de ces attentats", répond l'enquêteur #13novembre2015

L'audience est suspendue, elle reprendra mardi à 12h30, avec le début de l'audition des parties civiles #13novembre2015