La loi est évidemment un bien mauvais indicateur des pratiques sur le terrain. Ces coupures d'électricité pendant la trêve hivernale existent réellement, comme le montrait cet article du Parisien.
Surtout, réduire la question à du fact-checking bête et méchant complique la compréhension du phénomène. Si la loi interdit de couper le courant, il peut tjs être fortement réduit. Et rien n'empêche de couper juste avant la trêve, comme s'en inquiétait le médiateur de l'énergie.
Sur cette question des coupures de courant, je ne saurais que recommander cet excellent montage.
2⃣ L'arbitre du fact-checking a aussi sorti le sifflet pour cette faute présumée de Mélenchon qui avait déclaré que 8 millions de personnes en France bénéficient de l'aide alimentaire.
Mélenchon a repris l'estimation du nombre de personnes concernées à la rentrée 2020. Pas vraiment une fake news : c'est le chiffre qui avait été avancé par le gouvernement en juin 2020.
C'est un débat sans fin (et je ne veux en aucune manière rentrer dedans) mais les chiffres de la délinquance sont estimées de deux manières, très différentes : les faits constatés par la police (qui peut sous-estimer les faits réels), chiffre utilisé par BFM,
et les enquêtes de victimation (avec un échantillon représentatif de la population déclarant s'ils ont été victime ou non d'une agression).
Ces enquêtes de victimation donnent un chiffre supérieur à celui de BFM... et même de Zemmour : 1950 victimes par jour.
Bref, en la matière, il n'y a pas de réponse clairement établie, ces deux sources d'informations étant complémentaires. Impossible de donner exactement le nombre d'agressions par jour et de brandir un❌pour stopper la désinformation.
4⃣ Enfin, il faut noter que la vérification sur les 2 millions d'immigrés au court du quinquennat divise les fact-checkers. Pour BFM TV, c'était croix rouge.
LCI avait déjà fact-checké une déclaration similaire de Zemmour et avait mis... un bandeau "VRAI". "C'est vrai, mais Eric Zemmour exagère", expliquait le journaliste.
"L’honneur de la profession est sauf", écrit ironiquement le BondyBlog : "Pas une fois repris sur sa xénophobie, Zemmour a cependant été corrigé sur les chiffres de l’immigration et des exilés par la cellule fact-checking de BFM."
La montée en puissance du fact-checking est en fait du pain béni pour Eric Zemmour.
Ce chiffre de 2 millions d'immigrés, il le sort souvent et cela occasionne en retour de nombreux fact-checkings. Avec à la clé, 5 minutes d'antenne ou 5.000 signes sur ses propres thématiques,
pour arriver à une conclusion qui est souvent nuancée. On est ici loin de la fake news à la Trump démontable en 2min de manière formelle. Si Zemmour était cynique (et sans doute l'est-il), il multiplierait ce genre de déclarations chiffrées à la lisière de la vérité. Tout bénéf'.
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Malgré un taux de vaccination de 80%, Singapour est forcé de reprendre des mesures sanitaires strictes pour éviter une embolie de ses hôpitaux :
- fermeture des écoles primaires
- travail à domicile
- rencontres à 2 personnes vaccinées maximum au resto
"Cette décision a été très difficile à prendre car nous savons qu'elle va affecter de nombreuses entreprises et personnes", a déclaré le ministre du commerce Gan Kim Yong.
"On peut donner l'impression d'être à la traîne par rapport à certains pays européens, qui ont rouverts et mènent une vie tout à fait normale" a déclaré le ministre de la Santé. "Mais n'oubliez pas qu'ils ont payé un prix énorme en vies humaines, principalement l'année dernière".
La FDA a publié les slides du ministère de la Santé israélien, qui tente ainsi de convaincre le monde scientifique de la justesse de sa politique. Un document important pour comprendre la logique de cette campagne de 3e dose - et ses limites.
Israël estime à partir de ses données (publiées hier dans le NEJM) que la dose booster augmente d'un facteur 10 la protection contre l'infection et les formes sévères. Cette campagne a "aidé Israël à atténuer les cas sévères lors de la 4e vague".
Pour appuyer ses propos, @MeidasTouch publie 4 captures d'écran censées montrer le caractère massif du phénomène. Journalistiquement parlant, ça ne vaut pas grand chose.
Comment reconnaît-on un débat scientifique qui se polarise à outrance ? Les fake news proviennent des deux côtés.
Si les fausses infos pro-ivermectine sont légion depuis bien longtemps, on a vu apparaître récemment deux infos douteuses anti-ivermectine aux Etats-Unis.
Premier exemple : cet article publié sur le site d'une chaîne de télévision locale américaine, au titre idéal pour connaître une extraordinaire viralité. "Une étude révèle que l'ivermectine entraîne la stérilisation de 85% des hommes".
La source de cet news sensationnelle ? Une étude publiée en 2011 au Nigéria, sortie opportunément de l'oubli.
L'article aura tellement d'écho que la FDA publiera dans la foulée un communiqué: "L'infertilité chez les hommes n'est pas un effet secondaire connu de l'ivermectine".
Le virologue Christian Drosten estime que le chemin vers un Covid-19 endémique passera par des réinfections naturelles. Si et seulement si une immense majorité de la population est vaccinée, ce qui n'est pas encore le cas.
"Comment je voudrais être immunisé : avec une immunité induite par le vaccin et, ensuite une première infection naturelle, puis une deuxième, puis une troisième. Je sais alors que je bénéficierai d'une immunité durable, comme c'est le cas pour les autres coronavirus."
Drosten estime que l'immunité produite par une infection après la vaccination serait plus robuste et durable que celle produite par une dose booster car c'est une immunité muqueuse. "Le but n'est pas de vacciner encore et encore", assure-t-il.
Confronté à son tour à Delta, la Nouvelle-Zélande commence à exprimer des doutes sur sa stratégie de "Zéro Covid" face aux défis posés par ce variant ultra-contagieux. "Delta soulève de grandes questions auxquelles nous allons devoir faire face".
Chris Hipkins, le ministre en charge de la réponse au Covid: "Il faut moins de 24 heures pour que quelqu'un l'attrape et le transmette à d'autres... Cela ne ressemble à rien de ce que nous avons vu jusqu'à présent dans cette pandémie, et cela change tout".
"Cela signifie que toutes nos protections existantes commencent à sembler moins adéquates et moins solides. Par conséquent, nous examinons de très près ce que nous pouvons faire de plus dans ce domaine. À un moment donné, nous devrons commencer à être plus ouverts à l'avenir."