Beaucoup de personnes se posent des questions par rapport au niveau de protection immunitaire acquis au cours d'une infection par COVID-19 qu'ils ont eu par le passé, et se demandent si le vaccin est réellement utile si elles sont déjà immunisées
Quelques éléments de réponse.
L'immunité acquise dans le décours d'une infection existe. Cependant, cette immunité est variable d'une personne à l'autre, et tend à diminuer avec le temps.
Il est donc très rare d'être réinfecté quelques semaines après une infection, mais le risque augmente avec les mois.
On observe des cas de réinfection chez les personnes qui ont été infectées par le passé. On observe aussi des cas d'infection après vaccination. Mais les cas d'infections après vaccination sont beaucoup moins fréquents.
On commence par ailleurs à avoir des données scientifiques solides qui montrent qu'on peut atteindre un niveau d'immunité très efficace quand on a été infecté par le passé dès une première dose de vaccin. Malheureusement pas sans cette première dose.
Niveau protecteur initial:
- 2 doses de vaccin
- 1 infection naturelle + 1 dose de vaccin
Avec le temps, notre immunité va être renforcée:
- Par une exposition régulière au virus qui va circuler de façon endémique ou épidémique
- Par des "rappels vaccinaux" pour certains
Il est important de rappeler ici que l'immunité "naturelle" acquise après une infection est liée à un risque médical bien plus important que le risque lié à la vaccination (rappelons ici la sévérité de la maladie et la fréquence du COVID long).
Notre immunité naturelle sera donc particulièrement utile dans le long terme pour contrôler cette épidémie et ses conséquences. Mais à condition que l'on puisse se donner un "capital immunitaire de départ" suffisant, que le vaccin offre très efficacement.
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Quelques jours après la reprise de la vie sur les campus universitaires, nous observons une augmentation marquée du nombre d'infections chez les étudiants. Ils sont en grande majorité vaccinés et ont le plus souvent participé à des soirées "comme avant".
C'était le deal social.
Nous avons appris au cours des derniers mois que les jeunes peuvent être les moteurs d'une reprise de l'épidémie.
La question qui se pose (sans chercher de réponse définitive) est de savoir jusqu'à où l'on doit encore freiner et contrôler la propagation du virus.
Il n'y a pas dans notre société de barrières entre les générations. Ni entre les différentes régions. Ni entre personnes vaccinées et non vaccinées.
La vie sociale d'étudiants vaccinés peut donc avoir un impact sur la santé des personnes qui ont jusqu'ici refusé le vaccin.
En Belgique, on recourt trop souvent à un financement des actes médicaux et des analyses médicales "à l'acte". Cette approche est critiquable car elle conduit dans certains cas à une surconsommation de la médecine "curative" (...)
et ce au détriment d'une valorisation d'une pratique qui viserait à prévenir l'apparition des maladies. En résumé, un médecin qui soigne beaucoup de malades en réalisant des "actes" gagnera plus d'argent qu'un médecin qui travaille à ce que ses patients ne tombent pas malades
Ce système a été partiellement corrigé avec un développement du financement de type "forfaitaire" et grâce au travail acharné de médecins qui développent une pratique plus intégrée et préventive (maisons médicales, ... )
En Février '21, bien avant que l'on découvre l'ampleur des dégâts causés par la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux, ma collègue @ProfHeidiLarson (anthropologue) publiait un très bel article que nous aurions sans doute du mieux lire.
Cet article montrait que l'exposition à la désinformation induisait une baisse significative de l'intention de se faire vacciner parmi ceux qui avaient auparavant déclaré qu'ils accepteraient certainement un vaccin.
Tout ceci dans un contexte où l'on sait que les "fake news" se diffusent bien plus rapidement que l'information factuelle.
Lorsque je discute avec des personnes qui refusent de se protéger contre la COVID-19 grâce au vaccin, je suis interpellé d’entendre qu’ils citent encore et toujours Didier Raoult comme seule source d'information à la quelle ils donnent du crédit
Ce médecin a, depuis le début de la pandémie, inondé les réseaux sociaux d’informations non-vérifiées et fait preuve d’un scepticisme opportuniste bien plus que scientifique par rapport aux vaccins.
Ces vidéos ont été vues des millions de fois.
J'estime que Didier Raoult est responsable de milliers de décès évitables dans les pays francophones de notre planète, y compris en Belgique et en Afrique.
Et que chaque jour qui passe ne fait que alourdir la tare infernale qu'il représente dans la gestion de cette pandémie.
Beaucoup de discours anti-vax aujourd'hui prétendent que la vaccination est inutile car "vous avez vu ce qui se passe en Israël"?
Alors j'ai regardé ce qui se passe en Israël d'un peu plus près. Et je n'arrive pas aux mêmes conclusions.
Israël traverse actuellement une vague d'infections (courbes bleues), et rapporte un nombre de décès considérable, même si nettement moindre comparé aux vagues précédentes (courbes rouges). Dans ce pays de 9 millions d'habitants, 62% de la population est complètement vaccinée.
En comparaison, la Belgique (70% de la population complètement vaccinée) traverse une remontée modeste du nombre d'infections, et le nombre de décès reste très faible en rapport aux vagues précédentes.
Au sein de l'Europe, certaines inégalités entre pays perdurent tout au long de cette pandémie. Pour illustrer cela, on peut comparer deux pays: la Belgique et la Bulgarie.
Le premier niveau de réponse a été de pouvoir rapidement développer une capacité de tester. Car une capacité de testing importante est la clé de voûte de toute stratégie de contrôle (on doit savoir ce qu'il se passe pour proposer des interventions adaptées et proportionnelles)
Le nombre de tests par 1.000 habitants a augmenté tout au long de la pandémie dans ces deux pays, mais on remarque que la Belgique a pu atteindre son niveau actuel 8 mois après le début de la pandémie. Il a fallu 18 mois pour la Bulgarie.