Des témoignages comme celui-ci il y'en a beaucoup. Pas dans dans tous les départements d'enseignement de médecine générale, mais suffisamment pour qu'on ne puisse pas parler de cas isolé.
Voici une des explications concernant deux DMG de deux facs de province différentes, ne souffrant pas des guerres entre fac parisiennes, ni contaminées par les délires pédagogiques de Créteil.
Les deux se sont retrouvées un jour, comme toutes les autres, avec la nécessité de créer ex-nihilo toute la structure universitaire pédagogique pour encadrer des centaines d'étudiants
Ici les termes sont importants. Ex-nihilo n'est pas une image et centaines d'étudiants non plus
Mais comment faire ?
Impossible de demander aux professeurs des autres spécialités puisque par définition ce ne sont pas des spécialistes de médecine générale.
Impossible de demander à des maîtres de conférences des universités ou des professeurs d'universités généralistes, ils n'existent pas encore.
Du coup les facs ont recrutés ceux qu'ils ont pu.
Les plus motivés évidemment.
Des généralistes volontaires pour se former à un enseignement universitaire et partager cet enseignement.
Sauf que voilà, les volontaires ont des motivations très différentes.
Certains étaient réellement désintéressés. Avec comme seul objectif le partage de leur expérience et l'excitation de participer à la création d'une nouvelle spécialité universitaire.
Dans le cas très particulier des deux DMG dont je parle, ces profils étaient ultra minoritaires. Et encore je suis sympa.
Mais alors quel était le profil majoritaire ?
Un profil très toxique, pour ne pas dire pathologique.
Le gros des troupes était constitué de généralistes mal dans leur profession, mal dans leur exercice et mal dans leur vie tout court.
Beaucoup de crises de la quarantaine voulant déplaquer, beaucoup de burn out.
Ces médecins ont pendant tout le temps où ils ont enseigné, transféré leur mal être, leur haine du système, leur mépris des autres spécialités et leur vision hors-sol à des étudiants qui ne comprenaient pas ce qui leur arrivait.
Et ça ça a duré très longtemps.
"Ça a duré" est un passé. Parce que pendant ce temps, de vrais MCU sont devenus de vrais PU et ont lentement redressé la barre.
Actuellement dans les deux DMG les choses se sont radicalement améliorée. Les dernières traces des erreurs de casting initiales sont en train de disparaitre. Mais elles ont laissé des cicatrices pour plus promos de généralistes.
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- voir un patient maire
- lui annoncer que je ne pourrais pas le revoir sauf urgence
- l'entendre dire qu'il n'a plus de MG traitant
- lui montrer la démographie des MG avec retraite de 50% d'entre eux en 5 ans
- le voir comprendre qu'il est pas au fond mais au bord du précipice.
C'est pour ça que les débats sur le généraliste comme filtre, comme gestionnaire de dossier ou comme coordinateur de soins, sont dépassés. La question va être de comment organiser le sauve-qui-peut pendant le 10-15 prochaines années.
Je ne sais pas comment cela va se passer, mais je suis sûr d'une chose : face à l'ampleur du phénomène, ni l'état, ni les syndicats, ne pourront éviter une dérégulation massive où ceux qui n'ont pas les moyens de payer (cher) et de se déplacer (loin) pour leurs soins, vont perdre
mardi matin par ex, un interne de chir qui sait pas reconnaître un AVC, va tenter de contacter un interne de neuro qui connait pas le logiciel de prescription, pour lui demander comment obtenir un scanner par l'Interne de radio qui n'a pas de badge pour entrer dans son service.
En plus on va parler d'un truc qui fascine depuis toujours : les troubles fonctionnels aka conversifs aka psychogène.
Et on va voir que c'est une vraie maladie qui n'a rien à voir avec la simulation.
Au début les choses commencent à la fois mal et bien. Pour ceux qui ne le savent pas, c'est Hippocrate qui vers 400 avec JC introduit le concept d'hystérie, pensant que ces problèmes sont liés à un utérus baladeur qui irait perturber le cerveau (des femmes évidemment).
Évidemment le premier réflexe est de se dire "ah bah voilà, dès qu'on a un truc qu'on comprend pas c'est un truc d'utérus".
C'est vrai.
Mais nous sommes en 400 avant JC et se dire que c'est une maladie, c'est déjà un énorme progrès par rapport à : brûlons-la, c'est une sorcière
Je viens de discuter avec des IDE de plusieurs services.
Au delà des sujets locaux, une chose revient souvent.
Avant le COVID beaucoup se battaient pour plus de moyens pour mieux soigner.
Depuis le COVID beaucoup pensent que vu l'attitude des gens, ça n'en vaut plus la peine.
Et ce blues de la fameuse "vocation" va bien au-delà des revendications de reconnaissance, ou des revendications salariales.
C'est juste qu'elles ne voient pas pourquoi elle continueraient à foutre en l'air leur vie pour des gens qui pensent qu'elles seraient à leur botte.
En discutant plus et en remarquant qu'il y a toujours eu des braillards pensant que leur existence ou leur problème sont plus importants que ceux des autres...et que cela ne doit pas masquer la masse des silencieux se comportant raisonnablement dans le contexte de leur maladie..
Beaucoup (euphémisme) se demandent pourquoi le prosélytisme fakemed de ce député rencontre une écoute bienveillante de la part des directeurs d'hôpitaux comme @yannbubien.
... contrairement aux coach de vie, gourous, guérisseurs, conseillers psychologiques, qui en général commencent petit dans une arrière salle de garage et gagnent progressivement des adeptes, lui a été enseignants à l'école de Rennes (celle qui forme les directeurs) et...
...et il a également le créateur d'une entreprise qui aide les hôpitaux à gérer les stocks (oui je sais c'est drôle, on peut à la fois être prestataire privé pour les hôpitaux et enseignants pour directeurs d'hôpitaux).