Je viens de discuter avec des IDE de plusieurs services.
Au delà des sujets locaux, une chose revient souvent.
Avant le COVID beaucoup se battaient pour plus de moyens pour mieux soigner.
Depuis le COVID beaucoup pensent que vu l'attitude des gens, ça n'en vaut plus la peine.
Et ce blues de la fameuse "vocation" va bien au-delà des revendications de reconnaissance, ou des revendications salariales.
C'est juste qu'elles ne voient pas pourquoi elle continueraient à foutre en l'air leur vie pour des gens qui pensent qu'elles seraient à leur botte.
En discutant plus et en remarquant qu'il y a toujours eu des braillards pensant que leur existence ou leur problème sont plus importants que ceux des autres...et que cela ne doit pas masquer la masse des silencieux se comportant raisonnablement dans le contexte de leur maladie..
Leur réponse est la même, quelle que soit leur spécialité, leur établissement ou leur expérience : même au quotidien les patients dans leur immense majorité sont devenus exigeants sur des sujets non soignants :
- les traitements sont pas posés à côté de leur verre.
- elles les dérangent pendant leur film.
- elles donnent pas les nouvelles aux familles à tout instant
- les documents administratifs sont trop compliqués
- les VSL viennent pas assez vite
- deliveroo est pas autorisé
Ce sont quelques exemples que j'ai noté au hasard de la conversation.
Bref...
Leur vécu est que la grande majorité des patients se comportent comme des gosses capricieux dont elles seraient les bonnes.
Et elles ont pas signé pour ça.
Bref, un peu comme les hôtesses de l'air qui pensaient découvrir le monde en voyageant et qui font Liverpool <-> Palma de Majorque avec des anglais confits de bières qui les insultent pendant qu'elles nettoient l'avion.
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Beaucoup (euphémisme) se demandent pourquoi le prosélytisme fakemed de ce député rencontre une écoute bienveillante de la part des directeurs d'hôpitaux comme @yannbubien.
... contrairement aux coach de vie, gourous, guérisseurs, conseillers psychologiques, qui en général commencent petit dans une arrière salle de garage et gagnent progressivement des adeptes, lui a été enseignants à l'école de Rennes (celle qui forme les directeurs) et...
...et il a également le créateur d'une entreprise qui aide les hôpitaux à gérer les stocks (oui je sais c'est drôle, on peut à la fois être prestataire privé pour les hôpitaux et enseignants pour directeurs d'hôpitaux).
X est sur la fin de sa vingtaine.
X bosse beaucoup.
X est fatigué.
Du coup X veut un truc pour se donner de l'énergie. Le café ne suffit plus.
Et comme il est très fatigué, X a du mal à se concentrer. Alors veut aussi un truc pour améliorer sa concentration. Et le café ne suffit plus.
Alors X en parle à son médecin. Qui lui explique que bosser 12 à 16 heures par jour est une impasse. Et que le café est une impasse et qu'il n'existe pas de produit magique pour dormir moins et se concentrer plus.
La seule chose intéressante dans les débats parfois surréalistes concernant les droits des patients et la bienveillance médicale, est la profonde incompréhension de l'organisation des soins en France.
Ce qui permet à plein de gens de fantasmer dessus.
Alors petit thread.
Tout d'abord il faut reconnaître que l'organisation des soins, et surtout le cadre législatif et réglementaire est totalement bordélique et par conséquence source d'incompréhension.
I
Entre des législateurs qui confondent régulièrement santé publique et démagogie, et un ordre de médecin qui pense que le simple port d'un costume et d'une cravate est une condition nécessaire et suffisante pour interpréter les textes déontologiques du code de la santé publique..
La victoire de la démagogie est d'avoir persuadé les patients qu'ils seraient mieux pris en charge par des pervers narcissiques que par des spécialistes de leur troubles.
..il ne faut pas s'y tromper. Ceux qui, volontairement préfèrent discuter de la souffrance des patients, sans se donner les moyens d'apprendre à les soigner, et qui masquent cette inaptitude par des discours apaisants, ont des troubles psy. Ils jouissent de la souffrance d'autrui
Et on connaît tous ces externes, internes, médecins, passés au travers des mailles du filet, se délectant (et se valorisant sur les réseaux sociaux) de leurs entretiens où ils disséquent ad nauseam la souffrance des patients plutôt que de se donner les moyens de les soulager.
Le seul truc inhabituel du jour dans mon hôpital est la lumière jaune qui clignote quand on badge pour entrer dans le service. Il va sans doute falloir changer les piles.
Après il existe des hôpitaux où la situation est légèrement plus compliquées mais sans que ce soit le chaos qu'on a connu. Et ce pour deux raisons :
1- on a appris (dans la douleur) à se réorganiser. Là où l'absence d'un IDE ou d'une médecin était un drame il y a deux ans, cela n'est maintenant pas plus perturbant que le flux d'absentéisme habituel.
2- on a également appris (toujours dans la douleur) à aller à l'essentiel.
Pendant que vous bossez et que Twitter est calme, voilà un #UnLapinUnThread qui devrait, si j'arrive à synthétiser mes idées, vous faire revoir totalement la notion de cerveau. Rien que ça.
Et on va même utiliser des mots compliqués, mais avant ça, on va parler d'Imhotep.
Préambule.
Pour comprendre en quoi on est en train de revoir la notion même de cerveau et de neuroanatomie, il faut déjà comprendre ce que l'on pensait comprendre (!).
Et pour cela il faut comprendre d'où l'on vient.
Alors on va faire un peu d'histoire.
Il est mince, il fait beau (oui parce qu'on ne sait sait pas si le héros en lui-même l'était), il sent bon le sable chaud... Et notre héros est une sorte de légionnaire.
Nous sommes quelque part au XXVII (27e) siècle avant notre ère en Égypte.