Thread by @benvtk

L'enquête de Dojd sur la détention de Navalny est terrible à regarder. Et très solide, avec les témoignages de plusieurs anciens détenus, y compris de ceux soumis à l'administration pénitentiaire.

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Cela va plus loin que ce que Navalny lui-même raconte dans ses messages épisodiques : c'est un système entier fait pour pour le briser qui a été mis en place, une prison dans la prison spécialement pour lui.

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Au rayon du positif, il faut que les apparences soient préservées. Il a donc des conditions plus "confortables" : meilleure nourriture, meilleure hygiène, pas de travail forcé, de tabassages, de viols - pratiques dont plusieurs détenus de l'IK2 témoignent à visage découvert.

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En revanche, une pression permanente lui est imposée, avec une baraque spécialement constituée pour lui - codétenus sélectionnés et caméras partout. Consigne principale pour le commun des détenus : interdiction de lui adresser la parole, d'échanger le moindre mot.

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Ensuite, il y a les détenus spécialement missionnés pour le persécuter et le pousser à la faute. Il va aux toilettes, un détenu s'agenouille à un mètre de lui et le regarde. D'autres imitent chaque mouvement qu'il fait, le suivent partout, notent ses faits et gestes.

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A ces provocateurs, des avantages st accordés. C'est surtout impossible de refuser. "Sinon on te bat tellement que tu ne pourras pas marcher pendant des mois", dit un détenu. Un autre évoque la "perche" lubrifiée dont on a déjà entendu parler ailleurs.

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lemonde.fr/international/…

Un soin particulier est mis à humilier Navalny, toujours avec cette fascination morbide pour l'homosexualité. En son absence, une vidéo pornographique est montrée aux autres détenus, censée montrer qu'il est homosexuel - un "coq", un inférieur...

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... voué à l'isolement, au lavage des chiottes et, dans les autres prisons, au viol. Dans ce cas, un seul choix, souffrir ou se soumettre à l'administration.

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A son retour d'hôpital, après sa grève de la faim, on installe à côté de lui un autre "inférieur", qui passe ses nuits à se masturber - sur ordre. La nuit, un détenu lui pisse dessus, avant de crier aux caméras : "Je lui ai pissé dessus!"

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Cela s'ajoute aux autres persécutions déjà connues: privation de sommeil, pause-thé sans thé, manque de soins. Mais les messages transmis prennent Navalny prennent un autre sens. Quand il parle de "conflits", des "stéréotypes de la prison russe"...

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Il y a aussi des subtilités, des "amusements" ponctuels. Durant sa grève de la faim (un mois), on fait cuire à côté de lui de la nourriture. On place dans la couchette voisine des (faux) tuberculeux, pour l'effrayer. 

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C'était audacieux de l'imaginer sortir un jour. Après cela, on doute encore plus de cette possibilité. Même si les apparences sont sauvegardées, les inspections et les reportages évoquant une "prison modèle", un "hôtel"... En un an, zéro plainte pour la région de Vladimir.

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Selon les récits, Navalny aurait réussi à éviter toute bagarre sérieuse. Mais c'est la promesse mutuelle de se venger qui a poussé un de ses anciens compagnons de cellule à fuir de Russie pour témoigner à visage découvert.

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