[corrélation CL/ infection - suite]
L'article du Monde sur l'étude Matta et al. publiée dans JAMA évoque un argument de C. Lemogne. ⬇️
Les auteurs disent ne pas trouver non plus de corrélation significative entre ce critère combiné et les symptômes.
Etudions l'argument.
C. Lemogne fait référence à ce tableau, et à la nouvelle colonne Model 7 :
Pour que cet argument soit décisif, il faudrait que la spécificité du critère "test biologique (PCR, test rapide) et/ou diagnostic d'un médecin" soit meilleure que celle des tests sérologiques.
Or les auteurs de l'étude n'évaluent ni la spécificité combinée de ce critère,
ni sa sensibilité. Du coup, ils n'ont aucun moyen d'estimer la part de faux-négatifs d'un côté ou la part de faux-positifs de l'autre côté, ce qui tout de même un poil gênant pour une interprétation des résultats.
Ou alors, cela voudrait dire qu'ils supposent (sans l'avoir écrit)
que la spécificité de ce critère est supérieure aux 98,5% des tests sérologiques. Donc que les faux positifs seraient peu importants sur le total de "testés/diagnostiqués positifs". C'est pourtant hautement improbable !
Je ne vois donc pas en quoi il s'agit d'une confirmation.🤷🏻♂️
Ce qui est noté, c'est la corrélation entre l'anosmie et les tests. Pour les autres critères, ils ne parviennent pas à mettre en évidence une corrélation significative.
Sauf que l'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence. Au regard des intervalles de confiance des
valeurs, la seule chose qu'on peut conclure, c'est qu'on ne peut rien conclure.
Une seule corrélation significative apparaît, l'anosmie. Mais comme il a déjà été précisé, les études indiquent que l'anosmie serait liée à une persistance virale dans le bulbe olfactif.
Cela peut donc avoir un impact autant sur la sérologie, que sur les diagnostics cliniques ("vous avez une perte de l'odorat ? Là croyez-moi, c'est un covid").
Dans le Model 4 de l'étude (Belief/Croyance), l'anosmie a un odd ratio de 17 [10-27], très au-delà de tous les autres
symptômes. Mais elle n'a un odd ratio que de 2,6 en sérologie, et que de 4,3 en "tests combinés Model 7".
Je ne comprends donc pas comment les auteurs peuvent faire les interprétations qu'ils énoncent.
Un avis ?
cc @MamzelleNaf@PGuerendel@random_poisson
Sont interrogés :
🔹Dr David Strain, Maître de conférences clinique principal, Université d'Exeter
🔹Prof Kevin McConway, Professeur émérite de statistique appliquée, The Open University
🔹Dr Jeremy Rossman, Maître de conférences honoraire en virologie, Université du Kent
.../...
D. Strain : “It misses a very simple explanation. Whether the participants had COVID or not, there is no doubt that they were experiencing some illness that they attributed to COVID. There are multiple viral illness other than COVID that cause “long symptoms””.
.../...
"L'expérience antérieure peut influencer les symptômes actuels, mais les symptômes actuels peuvent influencer (le souvenir) de l'expérience antérieure. Il n'y a tout simplement aucun moyen de savoir ce qui se passe."
Poke @pascale_santi@sfoucart
"les chercheurs n'ont pas vérifié d'autres infections, de sorte que leur conclusion selon laquelle les symptômes de longue durée de ces personnes doivent avoir été causés par des «croyances» tombe à plat"
"Ils ne peuvent pas déduire une explication de « croyance à la maladie »
Imaginez.
Vous êtes une équipe de chercheurs qui fait une étude sur le covid. Pour cela, vous prenez 26823 personnes et leur faites passer un test sérologique.
Ce test a une sensibilité de 87% et une spécificité de 97,5%.
La spécificité, c'est la probabilité d'avoir un test
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négatif chez un non infecté.
Combien étaient atteints selon l'étude elle-même ? Environ 4%.
Soit 1073 personnes sur les 26823.
Comme la sensibilité est de 87%, 933 auront une sérologie positive. Les autres, 140, sont des "faux-négatifs".
En tant qu'auteurs, avisés,
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vous remarquez que les faux-négatifs ne représentent que 1% du total des sérologies négatives. 👍
Selon la valeur de spécificité, chez un non-infecté, donc chez environ 26823 - 1073 = 25750 personnes, 2,5% ne seront pas négatifs alors qu'ils auraient dû l'être.
Mais 2,5% de
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Compte-rendu Conférence COVID à l'Institut Pasteur 29/09-01/10/2021. [thread] 👇
Après-midi du jeudi 30 septembre 2021, consacrée au covid long. #ApresJ20#CovidLong#LongCovid
Le compte rendu ne sera pas exhaustif : je ne vais évoquer que les aspects nouveaux/importants.
1/n
Partie 1: "Viral persistence and long Covid"
1re intervenante : Mayssam Nehme
Hôpitaux Universitaires de Genève, Suisse
"Clinical presentation of long Covid (on-site)" 2/n
Elle évoque les différentes définitions du covid long Long Covid/ PASC (post acute sequelae of covid), PACS (post-acute covid syndrome), post Covid condition,... Puis les symptômes à 7-9 mois dans son étude depuis une cohorte de malades symptomatiques, et vs groupe contrôle. 3/n
#ApresJ20 *Sondage*
Pour éviter les malaises post-effort qui touchent certains malades Covid long quand ils dépassent un seuil physiologique, et qui relancent une aggravation de symptômes, les experts, avec l'expérience de l'encéphalomyélite myalgique, préconisent le "pacing".👇
Le "pacing" désigne la méthode de rééducation très progressive et prudente pour réadapter le corps à l'effort physique et intellectuel, mais en contrôlant précisément les durées et intensités limites à ne pas dépasser pour éviter les plus grosses rechutes.
👇
Mais il n'existe pas vraiment de mot en français pour traduire cette gestion des "batteries" et cet ajustement des activités à l’enveloppe énergétique
disponible.👇