"On travaille dans une terreur absolue". Les agents et personnels du Sénat en ont plein le dos des sénateurs et de leur hiérarchie. Un mouvement de grève secoue l'institution depuis une dizaine de jours #chuchotement
"10% du personnel en grève, c'est énorme", témoigne une source au Sénat. Les grévistes réclament de meilleures conditions de travail mais surtout plus de reconnaissance. "Le mépris est total, confie-t-on.
Ce sont les "petites mains" du Sénat qui souffrent le plus: les fonctionnaires de catégorie B et C qui font tourner la machine: agents de service, de sécurité etc. Une réforme en bloc du temps de travail, avec des dimanches travaillés sans rémunération adéquate a allumé la mèche.
Avec le covid, le Sénat a été obligé de consentir à l'impensable: le télétravail. Un accord a été conclu ensuite: un jour par semaine a été accordé aux agents. "C'est ridicule", s'emporte une autre source.
Le refus des questeurs de recevoir les syndicats est particulièrement mal vécu: ce sont les sénateurs Philippe Bas (LR), Jean-Pierre Sueur (PS) et Vincent Capo-Canellas (UDI). "Le message, c'est: vous n'existez pas", résume une autre source.
Le mouvement est profond et fait écho aux accusations de harcèlement portés devant la justice par des collaborateurs de sénateurs comme Joëlle Garriaud-Maylam (LR), attaquée aux prud'hommes, ou Esther Benbassa (écolo), accusée de harcèlement aussi.
"C'est le sommet de l'iceberg, témoigne une autre source. Au quotidien, les agents sont maltraités et l'omerta est totale". Le comportement des élus est particulièrement pointé du doigt. "Ils pensent que comme ils font les lois, elles ne s'appliquent pas à eux".
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