Bonjour à tous-te-s. Aujourd'hui on est au colloque national COREVIH en Actions sur le thème des violences sexuelles corevihenactions.fr
on va essayer de vous faire un livetweet - oui on a du wi-fi 😊. Vous pouvez vous demander : mais Jamy quel rapport entre Sida Info Service et les violences sexuelles ?
Eh bien outre le fait qu'on peut être contaminé-e (ou pas) par le VIH ou par une IST/MST au cours d'une agression sexuelle, les questions qui nous sont posées sur le vih masquent bien souvent des interrogations relatives à des relations sexuelles pas toujours consenties
C'est au cours de l'échange avec un-e écoutant-e au téléphone, par livechat, mail ou via le forum, que les appelant-es arrivent parfois à évoquer la question derrière la question. Et si la personne est en confiance, il n'est pas rare qu'elle évoque des violences sexuelles.
Tout ça pour rappeler qu'à SIS on ne répond pas juste (et avec justesse) aux questions sur le vih, le sida ou les ist mais qu'on est aussi en capacité d'écouter et d'aider les personnes dans leur sexualité, choisie ou non. Et ça c'est valable sur tous nos dispositifs
qu'il s'agisse de Sida info service, de Ligne Azur, de Sida info plus, Sida Info Droits, Hépatites Info Service, VIH Info soignants. Eh oui, tout ça c'est SIS Association !
Et un grand merci aux COREVIH avec une spéciale dédicace au COREVIH Ile-de-France Ouest corevihouest.org
et une autre au @COREVIH_Alpin alpesansida.fr/corevih-arc-al…
Maintenant qu'on a fait les remerciements on peut commencer avec Stéphanie ESTÈVE-TERRÉ Psychologue Sociale : "Pourquoi aborder ensemble les questions des violences sexuelles et de la santé ?" Les violences sont sorties de la sphère privée, notamment les violences conjugales
Ce qui oblige la société à les prendre en charge. Qu'on soit professionnel ou pas, on se pose la question du rôle qu'on a à jouer dans cette prise en charge.
S.Estève-Terré : L'approche sociétale se double d'une prise en charge politique et donc économique.
Les chiffres des violences conjugales sont sous-estimées. 102 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, 23 femmes ont tué leur partenaire donc la majorité étaient victimes de violences de la part de ce partenaire
18% des femmes ayant subi des violences physiques et/ou sexuelles ont porté plainte. La sphère familiale peut devenir dangereuse ou violente puisque 80% des violences ont lieu dans ce cadre.
30.000 à 39.000 personnes sont en situation de prostitution actuellement, 85% sont des femmes, 93% sont d'origine étrangère, 51% ont subi des violences physiques au cours de 12 derniers mois.
La prise en compte étatique pose question. Les services de police et de gendarmerie sont-ils bien formés pour prendre les plaintes ? Cette question est en cours de réflexion. Théoriquement les mains courantes ne sont plus possibles, le dépôt de plainte est légal.
La plainte doit obligatoirement être portée au Parquet, même si la plainte est retirée par la victime. La réponse n'est pas forcément en rapport avec les attentes de la victime par contre.
"Etat des lieux des violences sexuelles" baromètre national @SantePubliqueFr Pr Florence THIBAUT, psychiatre AP-HP, membre du comité de pilotage de la Stratégie nationale de santé sexuelle (SNSS), a fait partie de la CIASE ciase.fr
Pr F. Thibaut : l'enquête Bajos a posé 3 questions "au cours de votre vie quelqu'un vous a-t-il forcé-e à des attouchements sexuels ?", idem avec rapports sexuels contre votre volonté, idem avec "quelqu'un a-t-il essayé de vous forcer ?"
L'enquête IPSOS a également demandé : au cours de votre vie avez-vous déjà subi un abus sexuel = lorsqu'une personne impose à une autre un acte à caractère sexuel (viols, tentatives de viol, attouchements sans consentement)
14,6% de la population déclare avoir été victimes de violences sexuelles, 14,5% des femmes ont été confrontées à des violences sexuelles avant l'âge de 18 ans, l'agresseur étant un homme dans 95,2% des cas
Les femmes sont sur-représentées dans les chiffres mais on ne sait pas si c'est parce qu'elles en parlent plus "facilement". Chez les garçons c'est surtout au moment de la puberté que les premiers abus ont lieu.
Dans le cadre de la CIASE, les victimes sont majoritairement des garçons parce que les agresseurs ont eu plus de garçons "sous la main".
Lorsque la personne a porté plainte, celle-ci a été classée sans suite dans 1/3 des cas, l'auteur a été condamné dans 1/3 des cas, et 16% des victimes ne savent pas ce qu'il est advenu de leur plainte.
Pas eu le temps de noter les chiffres portant sur les orientations sexuelles des victimes et leur état de santé mentale (spoiler alerte : pas terrible). Pour les retrouver : beh.santepubliquefrance.fr/beh/2021/6-7/i…
Dans le cadre de la prise en charge des victimes, l'orientation peut se faire sur les CN2R qui font également de la recherche : cn2r.fr
Intervention du Pr Jeffrey V. LAZARUS, head of the Health Systems Research Group at IS Global and Associate Professor at the University of Barcelona : "Liens entre VIH, qualité de vie, et violences sexuelles"
ah bah super l'intervention est en anglais🙄On va essayer de vous en dire quelque chose quand même.
On doit maintenant traiter la personne, pas seulement le virus. Hélas, il y a encore une forte stigmatisation des personnes vivant avec le VIH. Les comorbidités, y compris celles affectant la santé mentale, représentent un enjeu majeur
Pendant le confinement l'accès aux outils de réduction des risques ont été très réduits, de même que celui aux pharmacies avec un impact différent selon les populations concernées.
Les traitements marchent très bien mais on doit penser au VIH comme une maladie non seulement somatique mais aussi avec des conséquences sur la santé mentale et la vie sociale / affective / sexuelle
Table ronde 1 : "Inégalités, violences sexuelles et populations vulnérables" modérée par Sophie Florence @HotelDieuParis avec Michel Ohayon @Le190_Paris
M.Ohayon : la violence sexuelle est basée sur la violence de genre. Qu'en est-il lorsque les partenaires sont du même genre ? Le monde gay est devenu plus violent, notamment avec l'utilisation des applis.
Les antécédents de violence sexuelle ne font pas le lit de l'orientation sexuelle. C'est plutôt le fait que les jeunes gays sont vulnérables qui peut en faire des victimes de violences sexuelles
Abus sexuels liés au #chemsex ? M.Ohayon évoque l'histoire d'un jeune homme monté à la capitale, victime de viol et d'administration de substances à son insu lors d'une touze, mais qui se considère comme consentant de fait.
Comment porter plainte ou évoquer ce qui lui est arrivé ? La perception de ce qui se passe quand on est sous substance n'est pas du tout la même que lorsqu'on est sobre, le cerveau étant inondé de dopamine.
On peut demander aux personnes s'ils ont l'impression d'avoir eu des pratiques avec lesquelles ils n'étaient pas vraiment d'accord plutôt que d'aborder la question frontalement.
Caroline REBHI, co-présidente du @leplanning évoque la situation des migrants, en particulier des mineurs non accompagnés qui risquent de subir des âges osseux avec une éventuelle expulsion à la clé. Donc comment porter plainte dans ces conditions ?
C.Rebhi : on est formé au dépistage systématique des violences en demandant si la personne a subi des rapports consentis, ou plus simplement si elle a eu du plaisir.
Ce dépistage est fait pour tout le monde, qu'elle que soit le motif pour lequel la personne est venue, y compris les garçons, même quand il s'agit de groupe parce que la question est collective.
Si on est mal à l'aise à titre individuel, on peut mal poser ces questions. Dans le groupe ce malaise peut être pallié par la présence d'autres personnes. On peut aussi demander si les personnes connaissent d'autres personnes qui ont subi certaines situations.
Giovanna RINCON-MURILLO @acceptesst accompagne surtout des femmes trans, notamment des travailleuses du sexe, immigrées. On a très peu de données sur les discriminations et les violences transphobes
G.Rincon-Murillo : depuis la pénalisation des clients de TDS, les travailleur-euses du sexe se sont éloigné-es du système de santém et ils-elles ont été davantage victimes de violences, voire de meurtre.
G.Rincon-Murillo : il y a maintenant une méfiance absolue envers les services censés prendre en charge les plaintes. Les personnes préfèrent dénoncer les violences physiques parce que les violences sexuelles envers les personnes transgenre sont niées
G.Rincon-Murillo : les personnes considèrent que la contamination par le VIH est une fatalité et pourra être un motif pour pouvoir rester en France. Cependant, celles ayant subi des violences sexuelles sont parfois plus préoccupées par la contamination.
G.Rincon-Murillo : la situation économique des travailleuses du sexe est tellement dégradée qu'elles peuvent être amenées à proposer des rapports non protégés.
Nous avons mis en place une permanence juridique pour aider les victimes acceptess-t.com
Une intervenante de acceptess-t.com évoque aussi la dégradation des conditions de vie des travailleur-euses du sexe à cause du modèle abolitionniste et de l'attitude des policiers qui considèrent qu'une TDS ne peut pas être violée.
oups pardon : une intervenante du programme Jasmine projet-jasmine.org
et on enchaine😶 sur la 2ème table ronde "Les acteurs des COREVIHs et hors COREVIHs sont-ils préparés pour aborder le sujet des violences sexuelles ?" avec Patricia ENEL, présidente COREVIH PACA Ouest et Corse
P.Penel évoque le travail en réseau avec le CRIAVS et les CeGIDD. On ne sait pas comment aborder la question des violences sexuelles si on ne sait pas vers qui orienter les personnes. D'où la nécessité d'avoir des ressources à ce niveau.
La vidéo "Demandez-vous" réalisée dans le cadre d'un DU nous est utile dans ce cadre
Dr Pauline PENOT, médecine interne, CHI André Grégoire (Montreuil) : on s'est amélioré dans notre façon de poser la question parce qu'on a un réseau de prise en charge en aval. Ainsi les hommes migrants ont pu parler des violences qu'ils ont subi dans leurs parcours et en France
Dr Penot : ce qui ne marche pas c'est le forçage, notamment les orientations forcées vers la psychologue. Il y a beaucoup d'obstacles, par exemple par rapport aux élèves victimes de violences au sein des établissements confessionnaux.
Lesley PORTE, présidente association l’Arbre fromager, Cayenne. On a accompagné 670 femmes dont de nombreuses victimes de violences. On a un référent violences depuis 5 ans pour pouvoir aborder ces questions facebook.com/ArbreFromager9…
Question sur les mutilations génitales : les femmes, notamment celles vivant avec le VIH, n'aborderont jamais d'elles-mêmes cette question. Mais on ne peut pas non plus la poser de manière frontale.
L.Porte évoque les difficultés liées aux couvre-feux en particulier pour les travailleuses du sexe, encore plus victimes de violences dans ce contexte. La violence était déjà là mais elle a explosé parce que les stratégies d'évitement n'ont pas pu être utilisées par les victimes.
L'ONU Femmes a publié des chiffres faisant état de cette explosion de la violence dont les femmes sont victimes unwomen.org/fr/what-we-do/…
Et également cette étude sur les violences faites aux femmes pendant le confinement egalite-femmes-hommes.gouv.fr/wp-content/upl…
Pour savoir comment poser la question sur les violences conjugales, ce petit film peut être très utile (en plus d'un réseau d'orientation)
Stéphan VERHNES, coordinateur plateforme Europe @assoAIDES et ancien responsable du Spot Beaumarchais, évoque l'approche communautaire essentielle dans l'empowerment des personnes, notamment parce qu'elle est non jugeante.
On a mis en place des groupes de parole qui était en présentiel et sont maintenant en visio aussi facebook.com/LeSpotBeaumarc…
Le sujet des violences sexuelles a été de plus en plus évoqué par les personnes, et maintenant c'est systématique alors même qu'elles ignorent parfois qu'il s'agit de violences. En plus de la question du consentement sous produit
S.Vernhes a aussi fait appel à l'officier de liaison LGBT Michel Bucheron qui peut au moins entendre les victimes (commissariat du 3ème arrondissement à Paris)
Dr Walter ALBARDIER, psychiatre et responsable du CRIAVS, Ile de France. On pose aussi la question des violences sexuelles pour les auteurs, notamment quand il y a eu usage de produits criavs.fr
Dr W.Albardier : 45% des enfants agressés sexuellement le sont par d'autres enfants.
Nous essayons les personnes à ne pas devenir auteurs de violences sexuelles. Nous avons créé un numéro pour les hommes attirés sexuellement par les enfants violences-sexuelles.info/portfolio/nume…
*essayons d'aider les personnes
Alice CHENU, psychologue clinicienne et sexologue équipe CRIAVS IDF: on essaye de déconstruire la représentation des auteurs de violences sexuelles (AVS). Quand on travaille avec les AVS on se rend compte qu'on est loin du pervers
A.Chenu indique des orientations. Pour les victimes france-victimes.fr
Pour les victimes d'inceste associationdocteursbru.org/qui-sommes-nou…
et pour les enfants victimes de prostitution acpe-asso.org
A.Chenu : Il faut sortir du "tu es victime de violences sexuelles, va voir un psy !". Il faut s'assurer que le réseau qu'on a mis en place est tissé avec sécurité pour la personne.
Pause déj bien méritée
et aussi facealinceste.fr
L'après-midi est consacré à des cas concrets avec des échanges de pratiques. Pas livetweetable donc. A tout à l'heure pour la reprise des sessions plénières.
Retour d'un atelier relatant le cas d'une jeune fille venue faire des dépistages suite à une soirée où elle ne se souvient pas de tout. Alice Chenu : les silences pendant des entretiens évoquant d'éventuelles violences sexuelles doivent être respectés, même s'ils sont longs
Ces silences permettent éventuellement à la personne de "fouiller dans sa mémoire" ou peuvent être associés à une amnésie traumatique
Autre précision : on ne peut pas se rendre dans une UMJ (unité médico-judiciaire) sans réquisition, donc sans être passé par un commissariat et avoir porté plainte. On peut aller voir son médecin mais ça n'aura aucune valeur légal. brochard-avocat.com/lumj-unite-med…
@benoitledevedec : si vous avez connaissance d'un crime sur un-e mineur-e, vous avez une obligation de signalement.
#chemsex : il y a une présomption de consentement quand on se rend dans des soirées où il y a ce type de consommation de produits. Aucun participant n'irait porter plainte si une personne est victime de violences sous peine de survictimisation.
Il y a des alternatives au fait de se rendre dans un commissariat : le dépôt de plainte en ligne pre-plainte-en-ligne.gouv.fr ; envoi d'une lettre au Procureur de la République
on peut aussi contacter la Gendarmerie 24h/24 par chat gendarmerie.interieur.gouv.fr/a-votre-contac…
On termine avec la Dr Rosa Carabadella, médecin sexologue, Vice-Présidente de l’Association Inter-disciplinaire post-Universitaire de Sexologie (AIUS), membre du comité de pilotage de la stratégie nationale de santé sexuelle (SNSS) solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/strate…
R.Carbadella : la santé sexuelle ce n'est pas uniquement un plan de lutte contre le VIH et les IST, même s'il en est pas mal question solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/feuill…
R.Carbadella : en fait aborder la question de la santé sexuelle c'est ouvrir une boîte de Pandore. La question des violences sexuelles émerge immédiatement et elle passe par l'éducation à la santé, tout comme d'autres problématiques
R.Carbadella : les violences sexuelles peuvent avoir des conséquences durables, notamment lorsqu'elles génèrent un état de stress post-traumatique. info-trauma.org/fr/introduction
Rien à voir avec la présentation de R.Carbadella, un outil de sensibilisation à destination des jeunes, créé pour lutter contre les comportements préprostitutionnels et prostitutionnels des jeunes et les encourager à s’engager dans un parcours de sortie : violences-sexuelles.info/portfolio/le-m…
Fin de cette journée et du livetweet. A l'année prochaine pour de nouvelles aventures
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