En 2015, nous avons saisi les tribunaux contre le système français du renseignement. En avril 2021, alors que la Cour de Justice de l'UE nous avait donné raison quelques mois auparavant, le @Conseil_Etat sauvait les espion·nes au prix d'un Frexit sécuritaire. #LQDoN
Récapitulons un peu cette affaire de longue haleine ⬇️
Et pour nous aider à poursuivre notre lutte contre cette surveillance généralisée, soutenez-nous ! laquadrature.net/donner
En 2013, la France étendait sa loi sur le renseignement : désormais, en plus du contenu des communications, les services de renseignement pouvaient surveiller les données de connexion. La France imposait alors aux intermédiaires techniques de conserver ces dernières pendant un an
En 2015, elle allait encore plus loin avec sa loi sur le renseignement, en autorisant la surveillance automatisée, massive et en temps réel de ces données de connexion. Ce sont les fameuses boîtes noires : une analyse massive et algorithmique des données de connexion.
Adresse IP, qui appelle qui et à quelle heure, quelles antennes téléphoniques sont sollicitées, etc. : ce sont des données de connexion... Si ces métadonnées ne concernent pas le contenu même d'une communication , elles n'en sont pas moins fondamentales pour surveiller.
L'objectif de cette obligation de conservation des données de connexion pendant un an est d'offrir aux services de renseignement une mine d'informations dans laquelle piocher : sans contrôle préalable d'un juge, ils peuvent tout savoir de vous.
La seule autorité indépendante qui contrôle les service de renseignement, la CNCTR, n'a elle-même aucun pouvoir de contrainte et n'est pas informée dans le détail de toutes les activités réalisées.
En 2015, donc, aux côtés de @assoFDN, @IgwanNet et @federationfdn, nous attaquions cette surveillance de masse devant le @Conseil_Etat. En 2018, celui-ci renvoie la balle à la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE), lui demandant sans gêne de revoir sa jurisprudence.
Il faut savoir qu'en 2018 la CJUE avait déjà par 2 fois déclaré cette surveillance illégale. En 2019, nous plaidions devant une CJUE médusée de voir les États se plaindre de ne pas pouvoir surveiller en toute impunité... laquadrature.net/2019/10/11/rec…
En octobre 2020, la CJUE nous donnait raison en grande partie. Nous nous attendions donc à voir le @Conseil_Etat, chargé d'appliquer l'arrêt de la CJUE, appliquer cette décision et annuler le système français de surveillance. Raté. laquadrature.net/2020/10/06/sur…
En avril 2021, la formation la plus solennelle du @conseil_etat engageait un bras de fer sécuritaire avec l'UE et sa Cour de Justice. Objectif : sauver coûte que coûte la surveillance de masse à la française. laquadrature.net/2021/04/21/le-…
Le @Conseil_Etat a entamé un Frexit sécuritaire : il a réinterprété la décision de la CJUE pour que la France puisse échapper aux exigences européennes. Résultat : FAI et hébergeurs doivent toujours conserver les données de connexion pour la police et le renseignement.
Fort de ce succès sécuritaire, le gouvernement s'est empressé d'étendre sa surveillance : la réforme du renseignement de l'été 2021 a étendu la surveillance des boites noires. Celles-ci peuvent désormais surveiller les URL « complètes », c'est-à-dire les pages web consultées.
La partie n'est toutefois pas terminée : la CJUE a toujours une jurisprudence exigeante en la matière et commence à s'alarmer de l'attitude des États membres de l'UE, France en tête.
Et surtout, nous allons prochainement être de retour devant la CJUE à l'occasion de notre recours contre la surveillance d'Internet autorisée par la loi Hadopi. Bis repetitas : nous demanderons à la CJUE de sanctionner la France une nouvelle fois.
Alors pour nous aider à protéger Internet et à en faire un espace de libertés, nous avons besoin de votre aide. C'est grâce à vos dons que nous pouvons mener ces actions sans relâche. <3 #LQDoNlaquadrature.net/donner
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Les lumières artificielles de la ville : avec les lampadaires "intelligents", c'est une nouvelle étape dans l’aménagement sécuritaire de la smart city qui s'amorce
L’éclairage urbain continue d’être un enjeu de contrôle de l’espace public
On en parle ici : technopolice.fr/blog/la-lumier…
L'éclairage automatisé devient la nouvelle rengaine des métropoles pour parer de vert le déploiement des smart cities. Une borne wifi, une caméra de vidéosurveillance, un capteur de luminosité, un capteur de présence, une recharge de téléphone portable, bientôt une antenne 5G.
Comment la multiplication de ces objets technologiques gourmands en électricité sur les lampadaires intelligents peuvent-ils réduire la consommation en électricité d’un lampadaire classique ?
Présenté en 2018 par la Commission UE, le texte aura mis 2 ans à être adopté - malgré toute l'énergie que LQDN et d'autres associations auront mis dans le combat (analyses, lettres ouvertes, appel aux parlementaires)
Pour à la fin ne gagner que sur quelques exceptions à la marge
Deux lettres ouvertes, signées par des dizaines d'associations françaises et européennes, auront été encore publiées en 2021
PASP, GIPASP, EASP, SCA, Gendnotes, Datajust, ADOC... Il ne s'agit pas de nouveaux cocktails pour vos soirées mondaines ni de jeux à gratter à la mode, mais de quelques fichiers contre lesquels nous nous sommes battu·es. #LQDoN
Il faut dire qu'en la matière, le gouvernement est plein d'imagination. En plein débat contre la #PPLSécuritéGlobale, Beauvau sortait le trio du PASP/GIPASP/EASP. Au programme : ficher les opinions politiques, y compris celles des mineur·es. laquadrature.net/2020/12/08/dec…
De même, alors que Darmanin se faisait taper sur les doigts par la justice parce que sa police détournait pendant le premier confinement le fichier SCA/ADOC normalement consacré aux contraventions routières, le gouvernement a tout simplement changé les règles applicables !
3 ans après nos plaintes avec 12 000 personnes contre les GAFAM
- 2 n'ont jamais été examinées
- 2 sont perdues dans des manœuvres dilatoires
- aucune n'a abouti
La CNIL pouvait corriger la situation, nous lui avons demandé, elle a refusé
Notre plainte contre Amazon a été transférée au Luxembourg, mais nous n'avons jamais eu signe de vie de l'autorité luxembourgeoise.
Notre plainte contre Google n'a été transférée par la CNIL en Irlande qu'au bout d'un an, et son examen n'a toujours pas commencé.
Nos plaintes contre Apple et Facebook s'enlisent dans des demandes procédurales absurdes imposées par l'autorité irlandaise ou les entreprises, manifestement pour gagner du temps.
Notre plainte contre Linkedin connaît moins de péripéties mais n'a toujours rien donné après 3 ans.
1. Dites nous ce que fais votre patron avec technopoleaks !
Nous avons mis en place une plateforme sécurisée de fuite de documents pour dénoncer la #Technopolice - aidez-nous à faire reculer la surveillance !
2. Vous travaillez dans une des entreprises de la technopolice ? Dans une municipalité tout-sécuritaire ? Faites nous parvenir des informations afin qu'on puisse informer les citoyen·nes sur le déploiement de la surveillance de masse
3. Aujourd'hui, les projets sécuritaires mis en place sont totalement opaques, la population n'a pas son mot à dire. Les "expérimentations" se multiplient, cherchant à affiner ces technologies et à nous les rendre + acceptables