Thread by @Francois_Ruffin

Cher @jmblanquer, depuis 2017, le collège César Franck est passé de 18,75 élèves par classe à 22,65. Depuis votre bureau c'est sûrement rien. Pour un enseignant, c’est une énorme différence. A défaut d'affronter la réalité, bossez vos dossiers. Mais vous savez ce que vous cassez.

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Quatre enfants par classe en plus dans un collège en un quinquennat Macron, vu de votre bureau c’est peut-être rien. Pour un enseignant c’est une différence énorme - même physique. Certaines salles ne sont tout simplement pas prévues pour ces effectifs.

Je continue la leçon de statistiques : le collège voisin, Arthur Rimbaud, consacrait 1,74 heure par élève. Voilà qui a chuté, grâce à vous, à 1,33 heure par élève. Un quart de moyens en moins. Un quart de présence en moins. Des options, des temps en petits groupes qui sautent.

Plutôt que de servir votre com bidon, je vous invite à quitter Paris et à venir ici. A rencontrer les profs qui doivent jongler, dans leur classe, entre tous les programmes pour les élèves en difficultés. Je discutais avec une enseignante qui en comptait 12 dans sa classe de 6e.

Pour moi, ces questions ne sont aucunement théoriques. Il s’agit, bien sûr, de l’éducation, de l’avenir de tous les enfants de ma ville. Mais il s’agit aussi des miens, d’enfants. Mon fils est en classe de troisième au collège Arthur Rimbaud. Ma fille va y entrer en sixième.

La question, pour moi comme pour plein de parents, c’est : les cours, ainsi chargés, sont-ils perturbés ? Peut-on les suivre normalement ? Faisons-nous le bon choix, qui correspond certes à nos convictions, mais qui ne doit pas pénaliser nos grands ?

Ceci dit, sans la moindre mise en cause des enseignants, dont je suis assuré du dévouement, mais : ont-ils encore les moyens de donner plus à ceux qui ont moins ?

Mais tout cela, vous le savez.
Vous savez ce que vous cassez.
Bien à vous,
François Ruffin.

PS : on parle bien de collèges en REP+, en éducation prioritaire.