Perso, hier encore, j'étais davantage « clairement non » que « plutôt non », pour vous dire. Mais là ce matin, entre les médias qui sont catégoriques et les écolos (dont les élus) qui ont l'air de se préparer à prendre les armes, je doute un peu !
Malgré tout, je m'attends davantage à du vent et des promesses de campagne qu'à du concret.
À la limite, s'il y a une seule chose de concrète que je pense qu'on peut espérer, quelque chose qui n'attendrait pas les élections,
c'est qu'il annonce un projet de loi proposé au plus tôt au Parlement pour supprimer les limites sur le nucléaire fixées par la loi de Transition énergétique. Exit le plafonnement à 50%, la fermeture de 12 ou 14 réacteurs avant telle échéance.
C'est une proposition qui découlerait à la fois sur des alertes de RTE quant à la sécurité du système électrique et de l'ASN quant à la sûreté nucléaire. C'est donc une décision qui urge, qui est indispensable et justifiée.
Si y'a même pas ça qui est annoncé aujourd'hui... Autant dire que rien ne le sera, c'est le strict minimum 🙄
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La dernière sortie de Médiapart sur le nucléaire est assez impressionnante. Ils accusent le gouvernement d'avoir empêché l'ADEME de sortir un rapport contredisant les annonces de Macron d'hier sur la nécessite d'un nouveau parc nucléaire.
« Un rapport de 44 pages » précisent-ils : ce n'est manifestement qu'une note de synthèse, pas un rapport complet, comme pour négaWatt 2022 qui n'a sorti qu'une synthèse et pas encore son rapport.
Ou encore comme RTE qui d'abord donna une conférence présentant les principaux résultats, puis sortit une note de synthèse de 60 pages dans la foulée, et le vrai rapport de 600 pages progressivement dans les jours qui suivirent.
Piolle explique qu'il n'y a pas à chercher à forcer un peu le déploiement des renouvelables, il faut prendre tout le temps nécessaire à l'expression de la démocratie.
Ce culte de l'énergie locale, citoyenne et décentralisée.
Côté RTE, on évalue dans le scénario de référence que pour viser le 100% renouvelable à l'horizon 2050, il faut tenir un rythme moyen de 2 GW d'éolien terrestre par an de 2020 à 2050 (hors renouvellement des éoliennes existantes).
C'est à dire quasiment doubler le rythme historique du pays (environ 1.2 GW/an sur 2009-2020), ou tenir de manière constante pendant 30 ans notre rythme record de 2017.
Ou encore faire presque aussi bien que le rythme historique allemand.
Pendant que tout le monde dans les médias se scandalise de l'inclusion, par la commission européenne, de l'inclusion du gaz et du nucléaire, sans faire la part des chose, aux énergies de transition de la taxonomie européenne, je vais m'aventurer à prendre un parti inattendu.
Je pense que c'est une erreur pour le nucléaire qui, par essence, et ça a déjà été signalé à plusieurs reprises ces dernières semaines, ne peut pas être "de transition", car le nouveau nucléaire nécessairement engageant sur un siècle au minimum.
Et je pense que c'est une bonne chose pour le gaz, sous conditions de critères suffisamment pénalisants pour garantir que lui soit, réellement, transitoire. Que les pays d'Europe de l'Ouest jubilent est abusé, mais dans l'Est, il peut vraiment servir.
Mon intérêt pour la campagne électorale diminue fortement en ce moment alors que les candidats commencent à dégainer leur programme... Et je crois que cette tribune en souligne très bien la raison.
À mes yeux, un très bon exemple est celui de la rénovation "thermique" des bâtiments, que ce soit du résidentiel ou des bâtiments publics.
Je crois qu'à présent tous les candidats ont annoncé une intention de doubler, tripler, quintupler le rythme actuel, au nom de l'économie d'énergie ou de la lutte contre la précarité énergétique. Ok, l'objectif est consensuel.
En premier lieu, rappeler que les objectifs que la France s'est fixée sont reconnus comme étant ambitieux, plus que le minimum exigé par l'UE.
D'autant plus ambitieux que, n'oublions pas, nous partions avec de l'avance.
Évidemment, quand on a déjà fait la partie facile du boulot et qu'on a devant nous le gros morceau, on progresse moins vite que ceux qui en sont encore à la partie facile. C'est d'autant plus dur si on se fixe des objectifs encore plus ambitieux que les autres.
L'impératif de maîtrise des coûts, ça, ok, c'est une évidence. Coûts et délais (y.c. anticipation, si j'ose dire), complèterais-je.
En revanche, l'injonction à une meilleure maîtrise de la sûreté, je la perçois complètement infondée. Répondre à l'exigence d'une amélioration continue de la sûreté, c'est une tâche de fond, qui n'a que peu de jalons, ni aube, ni crépuscule, pas de finalité.