Je n'ai pas trouvé de chiffres exacts et pas envie de m'y éterniser mais j'ai quand même pu mettre la main dans un doc d'EDF sur les débits de prélèvements d'eau de refroidissement de chaque réacteur.
Toutes les valeurs sont approximatives (les valeurs réelles dépendant des particularités de chaque site et des conditions climatiques à un instant donné), et étaient en m³/s/réacteur.
Donc pour avoir des milliards de mètres cubes par an, j'ai bêtement fait la conversion seconde/an, autrement dit en supposant que les réacteurs produisent en permanence et à pleine puissance. Sachant que les débits évaporés sont fonction de la puissance mais pas ceux prélevés.
Bref, les valeurs que je vous présente ne sont pas à considérer comme des absolus ; en revanche, les proportions sont probablement assez représentatives de la réalité :
Et donc l'équipe de Jadot a vraisemblablement pris l'ensemble des volumes d'eau douce prélevés (14 milliards de m³ par an pour moi) et fait comme si c'était le volume consommé (0,7 milliards de m³ sur mon diagramme). Triche d'un facteur 20. Voilà voilà.
Je découvre à cette occasion que les Russes ont en projet un RITM-400, une version boostée de leur petit réacteur RITM-200 prévu comme SMR à terre et réacteur de propulsion navale pour les brise-glaces.
La dernière sortie de Médiapart sur le nucléaire est assez impressionnante. Ils accusent le gouvernement d'avoir empêché l'ADEME de sortir un rapport contredisant les annonces de Macron d'hier sur la nécessite d'un nouveau parc nucléaire.
« Un rapport de 44 pages » précisent-ils : ce n'est manifestement qu'une note de synthèse, pas un rapport complet, comme pour négaWatt 2022 qui n'a sorti qu'une synthèse et pas encore son rapport.
Ou encore comme RTE qui d'abord donna une conférence présentant les principaux résultats, puis sortit une note de synthèse de 60 pages dans la foulée, et le vrai rapport de 600 pages progressivement dans les jours qui suivirent.
Piolle explique qu'il n'y a pas à chercher à forcer un peu le déploiement des renouvelables, il faut prendre tout le temps nécessaire à l'expression de la démocratie.
Ce culte de l'énergie locale, citoyenne et décentralisée.
Côté RTE, on évalue dans le scénario de référence que pour viser le 100% renouvelable à l'horizon 2050, il faut tenir un rythme moyen de 2 GW d'éolien terrestre par an de 2020 à 2050 (hors renouvellement des éoliennes existantes).
C'est à dire quasiment doubler le rythme historique du pays (environ 1.2 GW/an sur 2009-2020), ou tenir de manière constante pendant 30 ans notre rythme record de 2017.
Ou encore faire presque aussi bien que le rythme historique allemand.
Perso, hier encore, j'étais davantage « clairement non » que « plutôt non », pour vous dire. Mais là ce matin, entre les médias qui sont catégoriques et les écolos (dont les élus) qui ont l'air de se préparer à prendre les armes, je doute un peu !
Malgré tout, je m'attends davantage à du vent et des promesses de campagne qu'à du concret.
À la limite, s'il y a une seule chose de concrète que je pense qu'on peut espérer, quelque chose qui n'attendrait pas les élections,
Pendant que tout le monde dans les médias se scandalise de l'inclusion, par la commission européenne, de l'inclusion du gaz et du nucléaire, sans faire la part des chose, aux énergies de transition de la taxonomie européenne, je vais m'aventurer à prendre un parti inattendu.
Je pense que c'est une erreur pour le nucléaire qui, par essence, et ça a déjà été signalé à plusieurs reprises ces dernières semaines, ne peut pas être "de transition", car le nouveau nucléaire nécessairement engageant sur un siècle au minimum.
Et je pense que c'est une bonne chose pour le gaz, sous conditions de critères suffisamment pénalisants pour garantir que lui soit, réellement, transitoire. Que les pays d'Europe de l'Ouest jubilent est abusé, mais dans l'Est, il peut vraiment servir.