Réponse réac typique sur la "vérité" de l'ouvrier. Ms je veux discuter l'idée selon laquelle la non reprise explicite par bcp d'exploités des concepts, mots d'ordre et formes d'action de certaines théories politiques (décolonial, féminisme, LGBT) les disqualifierait totalement🔽
D'abord, la rhétorique reprend l'opposition basique entre "vrais sujets" ("pouvoir d'achat") et faux sujets (racisme, sexisme, homophobie). Ceci n'est pas que le fruit des réacs, bcp ds les gauches ont contribué à renforcer cette opposition, de façon différente ms convergente.
Ensuite, oui ce qui est *reconnu* comme théorisation mm pr les exploités/opprimés vient souvent de personnes et groupes à fort capital économique et/ou culturel. Aussi le biais universitaire contribue à donner une forme particulière à ces pensées se revendiquant de l'émancipation
Dc il y a c'est vrai pr des raisons structurelles un hiatus entre la théorisation *reconnue comme telle* précision importante (=universitaires, pros de la politique) et les milieux qui sociologiquement en sont le sujet (les catégories concrètes de gens qui vivent exploitat°/opp°)
Mais:
1-ce décalage ds la théorisat° des conditions de vie ne dit pas que les q° soulevées (race, genre, sexualité) n'existent pas pr les exploités/opprimés
2-ceux qui insistent sur ce décalage ne proposent jms rien pr régler ces q° ms disent juste qu'il s'agirait de "non-sujets"
Ça prend ces formes:
-"l'ouvrier immigré n'en fait pas des tonnes avec l'histoire coloniale ou son identité il veut bon un salaire"
-"la femme prolo s'en fout de liberté sexuelle elle veut nourrir ses gosses"
-"l'homo prolo ne revendique rien, il veut juste sa pratique sexuelle"
Ds tout ça, il y a du vrai & du faux:
a-"vrai": la pauvreté dicte certaines priorités immédiates
b-"faux": acter qu'il s'agit d'un état indépassable et d'une "volonté" des gens au-lieu de penser les conditions/luttes qui pourraient permettre que d'autres options soient possibles
entre ce "vrai" et ce "faux", c la diff entre des discours analysant les contraintes liées à une condition(a), et d'autres qui font une PROPOSITION politique consistant à ne jamais déranger l'ordre en place au motif que "le peuple est comme ça; ces sujets ne l'intéressent pas"(b)
donc oui il y a un fossé entre théorisations politiques et situations d'exploitation/oppression. Ms, contre ça le but n'est pas de réaffirmer "la vraie volonté" de l'ouvrier/non blanc, ms penser les cond° (universités, partis etc) qui empêchent un lien organique entre les deux.
ps : n'oublions pas aussi que sur le net il y a bcp de comptes anonymes, ça se comprend, mais qui aussi parfois se cachent derrière des profils d'exploités/opprimés alors que ce sont des gens qui ne st pas des milieux qu'ils prétendent être- j'en sais rien ici, mais n'oublions ps
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"grand remplacement"= déclaration de guerre pr cause de non réalisation du projet assimilationniste: l'Autre ne devient pas "nous" ms reste et s'affirme comme "sujet" au lieu de devenir "l'objet" réduit à l'exploitation et à la validation de la supériorité civilisationnelle frçse
à redire autant qu'il le faudra : l'enjeu de la confrontation ce n'est pas la démographie, mais l'être, l'essence : l’Européen se sentira toujours plus ou moins « remplacé », son existence comme sujet dépendant de notre impossibilité à exister comme tel. joaogabriell.com/2019/03/24/con…
les cultures européennes (ou du moins ce que les politiques& intello désignent comme étant « leur culture » ) ne peuvent exister dans la cohabitation : elles sont fondamentalement vampirisantes. L’Européen, l’Occidental, le blanc doit bouffer l’Autre, autrement il se sent bouffé.
Rappel: l'éloge de la tradition comme discours de distinction (précision importante) contre ceux qu'on estime "occidentalisés" témoigne paradoxalement du fait d'être un produit de l'eurocentrisme, en position dominé certes, ms pas en dehors du rapport qu'on prétend étranger à soi
par exemple, avoir besoin pour se distinguer de dire qu'on est "plus proche" de X (pratiques, villes, héritages politiques africains, caribéens etc) que Y (pratiques, villes, héritages politiques euro-américains), donc de rapporter X à Y, c'est un bel aveu "d'occidentalisation"
je dis "occidentalisation" pour emprunter le même vocabulaire que ceux qui diraient ça, mais il serait plus juste de dire que ça prouve qu'on se trouve dans un entre-deux, entre X et Y, et qu'on définit ce qu'on pense être X comme étant déterminé *avant tout* par rapport à Y…
Quelques éléments de la conclusion que je retiens:
1- le confinement a aggravé les violences ms n'a pas "bouleversé l’exercice et ni le vécu des violences conjugales pour les femmes en couple, car la violence conjugale est, bel et bien, « un confinement sans fin »
1bis- ce point est important car certaines affaires de violences conjugales ont été traitées médiatiquement/ou reçues (selon les coms sur les rs) comme "résultats" de la crise sanitaire ou des divisions sur le vaccin, donnant l'impression qu'il y avait "émergence" d'un problème
Intéressant documentaire pour faire un pas de côté par rapport aux enjeux spécifiques de chez nous, ms son contenu nous concerne en partie aussi, puisqu'il y a une circulation globale des théories mentionnées, ré-appropriées ensuite localement
rappel que s'il y a bien logique de profits de l'industrie pharma (le nier pr défendre le vaccin est une erreur il ft défendre l'efficacité de ce dernier et critiquer les enjeux autour de sa fabricat°, circulat°) c'est aussi le cas des plus éminents producteurs de théorie antivax
ça invite aussi à une réflexion sur le validisme et comment la stigmatisation des neuroatypies (dans le docu, l'autisme) crée un marché pour charlatans "anti système" profitant du désir de parents qui veulent sincèrement "guérir" leurs enfants ds des sociétés ne voulant pas d'eux
Pécresse qui veut interdire les "opérations de changement de sexe" sur mineurs déjà interdites, c'est comme Schiappa contre la "polygamie" elle aussi déjà interdite: créer une panique morale pr viser un groupe bien au-delà de l'objet de la polémique (mineurs trans ou polygames)
là où la première visait les musulmans et l'immigration ouest-africaine en faisant mine de s'en prendre aux "polygames de fait", l'autre fait semblant de s'intéresser aux "mineurs" pour en fait relancer la machine idéologique anti "gender" sauce manif pour tous & co
ce que je compare ici évidemment, c'est la forme de la polémique et la stratégie (pas le contenu qui renvoie à logiques différentes- racisme VS transphobie dc patriarcat) : on fait croire qu'il y a un univers sous-terrain, menaçant la société sans qu'on le sache etc
J'viens de voir, racialisation du viol #TPMP: #ThaisDescufon sur l'agression subie "c'est pas le patriarcat blanc qui m'agresse ds la rue" dc le danger sexiste: les immigrés. Réponse nulle de l'antiracisme de gauche: "ne dites pas l'origine de l'agresseur". Comment s'en sortir?🔽
Sur la réponse plutôt que refuser de nommer la question raciale, la penser autrement que les racistes ("ils violent car ils st culturellement arriérés") se demander
▶️quelles st les condit° d'exercice de QUELLES formes de sexisme et par qui?
▶️quelles formes st réprimées OU PAS?
1. Des données comme l'occupation différenciée de l'espace public, la possibilité ou non d'exercer des relations de pouvoir sur les femmes hors famille, expliquent (pas "légitiment") les formes et contextes d'expression de la misogynie selon classe/race joaogabriell.com/2016/11/18/com…