1. Les bourgeois qui votent pour leurs intérêts, les seniors qui se mobilisent en masse et aiment la stabilité, l’électorat de droite séduit par ce nouveau Sarkozy... à eux seuls, ces groupes n’expliquent pas Macron à 30% des intentions et 20% de la population totale.
2. Les experts d’instituts de sondage parlent « d’effet drapeau ». Dans une période d’instabilité géopolitique, sur fond de guerre en Ukraine, les « Français » feraient corps derrière leur président. La communication de l’Elysée aurait donc fonctionné.
3. A l’heure où mon père a commandé des pastilles d’iodes sur Amazon "juste au cas où les choses dégénèrent", on se sent moins d’attaque à vouloir une révolution politique et sociale… Et ce, indépendamment des qualités réelles de diplomates ou de "chef de guerre" du président.
4. Mais plus largement, l’engouement pour Macron montre que, dans les situations difficiles sur le plan géopolitique, économique et social, peu semblent prêts à aller vers l’inconnu. Et le vote de gauche, c’est-à-dire le vote Mélenchon par exemple, est un saut vers l’inconnu.
5. Et pourtant, quand on demande aux gens ce qu’ils pensent des grandes questions économiques et sociales, et même d’égalité des droits, ils sont, en France, majoritairement à gauche, voire anticapitalistes.
6. C’est un lieu commun de discussions de comptoir : plus ça va mal, plus ça a de chance de « péter ».Cette théorie repose sur l’idée, selon laquelle la ruine, le chômage, les fins de mois impossibles… poussent à vouloir le changement… par les urnes ? Rien n’est moins sûr
7. La galère individuelle pousse plutôt à se tourner vers ceux en qui on a confiance, sa famille, ses amis, éventuellement ses collègues, plutôt que de croire dans le collectif ou les institutions. C’est ce qu’explique @Le_Stagirite dans cette vidéo
8. Le repli sur la sphère privée, qui n’a rien d’un individualisme, est une forme de solidarité « chaude » au sein d’un cercle de confiance, le collectif à l’échelle de sa classe sociale ou de son pays, la solidarité « froide », plus abstraite, ayant été source de déception…
9. Macron bénéficie du chaos qu’il a semé. En transformant l’assurance-chômage en organisme de charité qui vous engueule, l’hôpital en service sous-doté où l’on vous malmène, l’Education nationale en loterie inégalitaire où l’on humilie vos enfants,
10. le travail un lieu où l’arbitraire patronal peut briser toutes les résistances collectives, il a détruit en nous tous l’idée qu’ensemble, on est plus fort. Lui et sa clique de technocrates ont par ailleurs convaincu beaucoup d’entre nous que nous méritions de tout perdre.
11. Que notre retraite était infinançable (ce qui est entièrement faux), que notre temps de travail était lamentable (alors que nous sommes parmi les plus productifs d’Europe), que nos entreprises publiques devaient se saborder pour permettre la « libre concurrence »…
12. Combien d’entre nous sont convaincus de « coûter trop cher » ou accusent les autres de leur faire payer leur « assistanat » pendant qu’un patronat et des actionnaires sous perfusion de fric public s’apprêtent à fêter la réélection de celui qui a imposé ces idées ?
13. Le mois qu’il nous reste suffira-t-il à convaincre que nous méritons tous mieux qu’un second quinquennat Macron ? Que la solidarité que nous avons tous en nous peut s’appliquer à l’ensemble des gens – « migrants » réfugiés inclus ?
14. Qu’aucun des mythes économiques et sociaux que la bourgeoisie a voulu nous faire gober pour que nous acceptions ses punitions ne sont vrais ?
De notre côté à @Frustration_web, nous nous y emploierons chaque jour.
1. Vers une élection volée ? Après plusieurs mois de matraquage sondagier plaçant Macron en tête, la petite musique qui circule actuellement est celle d'un chef d'Etat indispensable, "père de la Nation" particulièrement précieux en ces temps de crise internationale
2. Le président et ses proches nourrissent cette narration, reprise par des médias complaisants : Macron ne serait pas un candidat comme les autres, il n'aurait pas besoin de débattre et il va faire sa déclaration de candidature dans une "lettre aux Français".
3. Bref, la course électorale, c'est pour les autres, Macron est au dessus de la mêlée. D'ailleurs, il n'a aucun programme. Rien.
Clairement, cette rhétorique nous vole une élection présidentielle.
1 - "Le cynisme de la classe politique n’ayant visiblement aucune limite, un phénomène inquiétant se développe à quelques semaines de l’élection présidentielle : la guerre en Ukraine se voit instrumentalisée pour tenter de gagner quelques points dans les sondages."
2. "Ainsi Jadot, Hidalgo, Taubira, Glucksmann et BHL s’en donnent à cœur joie, en prenant la posture viriliste du “chef de guerre”. La palme revenant à Enthoven, et à son homophobie latente, à deux doigts de traiter de “tafioles” ceux qui ne voudraient pas faire la guerre.
3. "Mais j’ai une bonne nouvelle pour vous les gars : le président de l’Ukraine, Zelensky, appelle les européens volontaires à se joindre à l’armée ukrainienne. Puisque vous êtes si chauds, surtout n’hésitez pas à y aller. Passez devant, on regarde comment ça se passe pour vous"
1. Pourquoi les bourgeois adorent-ils Fabien Roussel ? Le candidat du PCF, a une hype incroyable dans les dîners mondains. En quelques jours, il a reçu les hommages de Finkielkraut Castaner, Blanquer, Quatremer, Onfray et même Darmanin. Papacito est venu lui aussi le complimenter
2. Mais que s’est-il donc passé pour que le grand parti des travailleurs, celui qui faisait trembler la classe dominante française pendant des décennies, ait engendré en 2022 un candidat qui reçoit tous ses honneurs ?
3.Sur le papier, le programme du PCF n’est pas révolutionnaire mais il porte sérieusement atteinte à la marche néolibérale. il contient une hausse du SMIC, la retraite à 60 ans, plusieurs nationalisations... Pourquoi les bourgeois n'ont-ils pas + peur de ce terrifiant programme ?
1. "On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants". Ce que cette phrase de Macron, datée du 15 janvier, dit du fantasme bourgeois de remplacement de la politique par la technique :
2.Macron est lancé, dans le rôle du père fouettard du peuple, qui dit à ces gaulois réfractaires que leur modèle social ne tient pas la route et qu’il "va falloir" en finir. Et pourquoi "on ne pourra pas" continuer à avoir un système qui n’a "aucun prix" pour les étudiants ?
3.Parce que, "1/3 des étudiants sont boursiers et où, pourtant, nous avons tant de précarité étudiante et une difficulté à financer un modèle qui est beaucoup plus financé sur l’argent public que partout dans le monde pour répondre à la compétition internationale"
1. Primaire populaire : mais pourquoi sont-ils si agaçants ? Quelques hypothèses.
2. J'ai beaucoup vu tourner cette vidéo de Samuel Grzybowski, un des leaders du mouvement politique startuppisé "Primaire Populaire". Du coup, je l'ai regardé. J'ai mieux compris à qui on avait à faire et qu'au delà de la blague on avait affaire à un phénomène inquiétant.
3. La forme : lorsque j'ai débattu sur @_alairlibre avec Grzybowski, j'ai eu une "alerte macroniste" vu le ton général de positive attitude néolibérale qui se dégageait de la moindre phrase : "l'espoir", "le changement", "l'envie", "tous ensemble" :
L'engagement politique sans l'amitié je n'y ai jamais cru : grâce à @SelimDe Frustration est passé du papier au web et s'est épanoui tout en gagnant en notoriété. Nos journées et nos soirées passées à discuter de nos colères, de nos espoirs, de nos vies, ça n'avait pas de prix.
Frustration est un média politique qui évolue avec les personnes qui le compose. @SelimDe y a imprimé sa marque : je pense notamment à son exigence sur la forme, à ses excellents conseils d'écriture, et le plus précieux : donner de la chair à tout ce que nous écrivons.
C'est grâce à lui que Frustration est sorti de son style très pamphlétaire et un peu loin du terrain pour contenir du récit personnel, du reportage, de la vie quoi ! Et à titre personnel, il m'a énormément encouragé, a eu confiance en ce que faisions.