Les frappes de ce matin semblent ouvrir un nouveau chapitre, au moins dans la #propagande. Alors que l'armée russe frappe des zones civiles sans plus se chercher d'excuse, le déluge de missile vise les infrastructures critiques ukrainiennes. Sera-t-il suivi d'effets ? Un court 🧵
Les notifications vont bon train ce matin sur Telegram chez les soutiens de la #GuerreEnUkraine. Les frappes sur #Kyiv sont expliquées simplement : ce n'est ni plus ni moins qu'une vengeance pour le pont de #Kertch. Chez RIA FAN ou Margarita Simonyan, on jubile.
Les chaînes se félicitent en particulier de la destruction du "Pont Klitschko", un pont piéton qui avait été construit pour la Journée de l'Ukraine. Visiblement, il leur fallait un objet symbolique pour afficher une forme de symétrie, même si comparer ces deux ponts est ridicule.
Dans les commentaires sur Twitter, d'ailleurs, on remarque que les pro-guerre sont au travail, avec les éléments de langage de la presse russe. Ici et là, on lit "Vous aussi, vous vous réjouissiez pour l'attaque terroriste sur le pont de Crimée. Enjoy".
En parallèle, on tente aussi de ressusciter un narratif datant du début de la guerre : #Zelensky aurait soi-disant fui vers la Pologne. La #Russie semble vouloir rejouer le début de l'invasion avec le message : "nous nous retenions, maintenant nous allons vraiment riposter".
Pendant ce temps, la #Biélorussie semble bouger. #Poutine et #Loukachenko se sont "mis d'accord" sur des "bataillons communs", dont la constitution serait déjà en cours et bientôt achevée. Et Loukachenko de rajouter que l'#Ukraine et l'#OTAN s'apprêtent à agresser la Biélorussie.
L. étant un habitué des discours pompeux suivis d'efforts pour ne pas se mouiller, on se demande si la Biélorussie peut vraiment entrer en guerre. Peut-être sous un prétexte foireux, une "attaque" ukr. contre ces bataillons "ne faisant que défendre la souveraineté biélorusse" ?
Point qui peut sembler plus anecdotique mais interroge : 3 missiles ont enfreint l'espace aérien de la #Moldavie en traversant le ciel de la #Transnistrie (région "pro-russe") pour frapper l'Ukraine. Peut-on croire que la trajectoire ait été un hasard ? Avis d'experts bienvenus.
De façon générale, les événements de ce matin font l'objet d'une forte campagne de com'. Un camp de l'entourage de #Poutine est particulièrement contenté : les partisans de la guerre totale, #Kadyrov en tête, qui s'est dit "enfin satisfait" du cours de la #GuerreEnUkraine.
La situation est assurément à suivre, et elle bouge vite : alors que j'écrivais, Loukachenko a demandé le déploiement de soldats russes en Biélorussie, tandis que pleuvent les mises à jour sur les villes où l'eau et/ou l'électricité ont été coupées des suites des 75 frappes.
Le #Kremlin a par ailleurs finalement affirmé que les frappes visaient uniquement les infrastructures ukrainiennes, et que "tous les objectifs avaient été détruits". On garde finalement une vague excuse qui ne convainc personne sans donner tort aux narratifs des propagandistes.
Davantage de grain à moudre pour les pro-guerre dans la déclaration de Poutine : il serait "impossible de ne pas répondre" aux actions du "régime criminel de Kiev", et la poursuite de ses "actes terroristes" entraînera une "réponse sévère". Vraie pression ou menace creuse ?
Bonus de fin : selon Meduza, un nouveau manuel de propagande a été rédigé (probablement en catastrophe) pour expliquer en quoi "l'hystérie autour de l'explosion sur le pont de Crimée était artificielle et les dommages ont été exagérés". Traduction de l'article à suivre.
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Le sujet est mûr pour une suite. Une semaine après le coup d'État au #Niger, où en est l'espace informationnel #russe ? En très résumé, l'opportunisme est toujours aussi clair, et on voit la croissance progressive des narratifs russes habituels dans ce type de circonstances.
D'abord, une petite vue d'ensemble de l'attention que reçoit le sujet sur Telegram grâce aux données que nos outils permettent de récupérer. On voit ici clairement le retard à l'allumage, mais aussi et surtout l'hésitation sur le fait de monter le sujet en épingle ou non.
Comme je l'écrivais pour la RDN il y a quelques semaines (ici : ), la stratégie informationnelle russe se fonde sur l'adversité. Rien d'étonnant, donc, dans le fait que les fluctuations reflètent les moments où les tensions s'exacerbent.defnat.com/bibliotheque/r…
Il faut que je vous raconte l'histoire autour du Cosy Montparnasse. Il semble que le début de la viralité de l'affaire remonte à aujourd'hui, un peu après 18h. Ce qu'il y a d'intéressant là-dedans, c'est qu'on a un véritable cas pratique de lutte informationnelle RU-UA. Un 🧵
En réalité, tout commencerait le 18. 2 Ukrainiennes auraient en effet voulu aller au restaurant Le Cosy Montparnasse, mais se seraient fait expulser par le gérant, qui leur disait "Viva Poutine". Il est un peu difficile de savoir à quel moment la vidéo est arrivée sur internet...
... mais le 1er gros tweet sur le sujet semble remonter à aujourd'hui, 13h27, sur le compte de @KogutyakV, vice-président de l'Union des Ukrainiens de France. Il faudra encore qqs heures pour que la magie des réseaux sociaux fasse son office et que les internautes s'en saisissent