⚫ Ce que dit la polémique à propos d'Omar Sy
Dans le cadre d’une interview accordée au journal Le Parisien, l’acteur français a suscité une vague d’indignation à caractère négrophobe qui encore une fois ne dit pas son nom. #OmarSy
📷 Lionel Guericolas/MPP/Starface
Et qu’importe à quel point il répète aimer la France et se sentir français. Comme toujours, dès lors qu’un noir évoque un passé ou un présent pouvant sembler défavorable à la France ou son histoire, il est immédiatement considéré comme "ingrat".
Comme si sa reconnaissance envers le pays devait être linéaire, et que le droit à la critique, ou simplement le fait d’émettre un avis, lui serait interdit.
Ces propos ont déjà été tenu par d’autres mais n'ont jamais suscité les mêmes réactions : c’est bien parce qu’Omar Sy est un acteur noir, qui plus est à succès, que cette violence lui tombe dessus.
➡️ Le cadre de l'interview devenue polémique
L’acteur était venu initialement parler de son dernier film “Tirailleurs”.
Film qui traite des bataillons indigènes, issus du Maghreb et d’Afrique sub-saharienne, et qui ont payé un lourd tribut
durant les deux guerres mondiales, dépourvus de la moindre reconnaissance de la France qui a toujours volontairement blanchi les bataillons à l’honneur durant les défilés. "Tirailleurs" évoque l’enfer des tranchées vécu par ces combattants de par leurs origines. Le long métrage
part de l’histoire du jeune sénégalais Thierno Diallo, enrôlé à Verdun, et de son père âgé d’une quarantaine d’années, (interprété par l’acteur phare Omar Sy), qui le rejoint pour ne pas l’abandonner.
« L’histoire m’a touché à deux niveaux car je suis à la fois père et fils
(...) C’est à la cantine pendant le tournage d’Intouchables, dont il était chef-opérateur, que Mathieu Vadepied m’a demandé si le Soldat inconnu pourrait être un tirailleur, se souvient Omar Sy. Je me suis alors demandé pourquoi je ne m’étais jamais posé la question. »
La réponse, l’acteur et le réalisateur la donnent avec autant de respect que de sens du spectacle dans" Tirailleurs". Ils rendent un hommage vibrant aux soldats africains du Premier conflit mondial.
« On associe souvent les tirailleurs à la Seconde Guerre mondiale, insiste Omar Sy. Je trouvais important de remédier à l’absence d’informations que j’avais à leur sujet. »
Au cours de cette interview, l’acteur évoque également les atrocités de la guerre de manière globale.
Il déplore aussi le manque de reconnaissance pour les peuples colonisés, morts pour la France qui “méritent plus que la Patrouille de France” et constate une certaine indignation sélective en prenant le conflit en Ukraine pour exemple.
« Je suis surpris que les gens soient si atteints. Ça veut dire que quand c'est en Afrique, vous êtes moins atteints ? » a-t-il estimé.
« Moi, je me sens menacé de la même manière quand c’est en Iran, ou en Ukraine. (...) Une guerre, c’est l’humanité qui sombre, même quand c’est à l’autre bout du monde. »
➡️ L'indignation sélective : une réalité pourtant assumée
C’est par ce simple constat à propos de la
hiérarchisation de l’horreur que ferait une partie de la population vis-à-vis des guerres que l’acteur français Omar Sy, considéré comme une des personnalités parmi les plus appréciées de France a suscité une énorme polémique, très probablement malgré lui.
En relevant la différence de traitement et l'indignation à deux niveaux entre le peuple Ukrainiens, et d’autres peuples, notamment sur le continent africain. Depuis, de nombreuses insultes et accusations aberrantes fusent, de la Macronie au Rassemblement National.
Parmi les arguments avancés pour attaquer l’acteur français, deux d’entre eux reviennent particulièrement. Le premier concerne la mort de soldats français engagés dans le cadre de l’opération Barkhane.
Tout en omettant la responsabilité énorme de l'État français qui a créé cette situation, devenue tâche d’huile en partant du Mali et contaminant dorénavant une partie de l’Afrique de l’Ouest.
Finalement, cette idée vient renforcer celle d’une indignation sélective, puisqu’elle n’évoque pas la mort des civils africains victimes de cette guerre, ni même celle de leurs soldats.
Le second argument encore plus relayé sur la toile est celui d’une "proximité culturelle" qui serait forte avec l’Ukraine. Depuis quand parle-t-on d' une proximité culturelle avec ce pays ? N’y a-t-il pas, avant tout, des intérêts géostratégiques ?
Les influences et/ou interactions culturelles allant de l’alimentation à la culture (musique, littérature, danses, cinéma…), en passant par le langage sont-elles vraiment si importantes ? Disons le clairement : la proximité en question est avant tout d’ordre racial.
Les Ukrainiens sont blancs et chrétiens et donc mériteraient d’être soutenus et d’obtenir un statut de réfugiés. Contrairement aux autres exilés, venus d’anciennes colonies, d’Erythrée, du Soudan, d’Afghanistan, du sous continent Indien etc...
Qui peut nier le fait que les réfugiés ukrainiens bénéficient d’un traitement de faveur concernant le droit d’asile ? L'accès à des logements d’urgence ? Aux aides et campagnes de solidarité de manière globale ?
Est ce que cela veut-il dire que nous ne devrions pas parler de l’Ukraine, ou refuser de leur apporter notre aide ? Évidemment non !
Le problème est dans cette hiérarchie poussée par les médias mainstream qui appuient cette indignation sélective et reproduisent ce schéma raciste pour le compte de la suprématie blanche.
Car c’est bien de ça dont il est question à travers cette polémique portée par un homme noir et français. Comment nier que la guerre en Ukraine est plus régulièrement mise en avant que d’autres conflits armés ?
A quel moment s’est-on attardé sur le sort de pays comme la Lybie ou l’Afghanistan que la France a contribué à anéantir ? Soyons honnêtes, qui entend parler du conflit dans le Tigrée (Ethiopie) ?
De la gravité de l’atrocité toujours en cours à l’Est du Congo dans la région du Kivu où l’on dénombre des millions de morts ? Qui se soucie de la Centrafrique, ou du Yémen, pays meurtri et massacré par la coalition du Golf avec des armes françaises ?
Combien de temps a t’on consacré aux massacres de Rohingyas ou des Ouïghours ? Tant d’exemples prouvent ce que dénonce Omar Sy sur les horreurs de la guerre.
Et pour en revenir à l’acteur, peut-être devrions nous aussi nous poser la question de sa descente derrière Jean-Jacques Goldman, parmi les personnalités préférées des français.
Ses prises de positions politiques à plusieurs reprises contre les violences policières ou encore le racisme auraient-elles eu une influence ?
Omar Sy serait-il passé du stade de l’indigène modèle intégré après “Intouchable”, voire assimilé aux yeux d’une partie des français à celui "d’un ingrat qui ne reconnaît pas sa patrie" ?
Il aura suffit d’une petite phrase témoignant d’un profond désir de paix de la part de l'acteur pour réveiller les démons racistes enfantés par la République.
Au fond quoi de pire pour un raciste qu’un noir qui dit ce qu’il pense ?
Il s'agit bien de ça, mais aussi du témoignage de lacunes profondes et d’une auto-critique à émettre à l’encontre du camp progressiste, évidemment concernant son antiracisme politique.
Mais nous devons également rappeler son absence générale de perspectives internationalistes, d’un mouvement anti-guerre et d’intérêts à lutter face aux impérialismes, y compris régionaux. Dans ces conditions, Omar Sy ne bénéficie logiquement pas du soutien dont il mérite.
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Ce mercredi 04 janvier, vers 12h30, des jeunes de Dernière Rénovation (@derniere_renov) ont recouvert la façade de Matignon de peinture orange grâce à des extincteurs. #climat
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Violence raciste : un homme ouvre le feu sur une ado de 13 ans à Évry-Courcouronnes (91)
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Un joli cadeau de Noël sur fond d’inflation alors que la précarité, la pauvreté et les dividendes du CAC40 battent des records. Les syndicats sont furieux de ne pas avoir été concertés.
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Attentat contre les Kurdes : indignité jusqu'au sommet de l'État
Vendredi 23 décembre, ce n'est pas que la communauté kurde qui a été frappée, c'est tous ceux qui partagent des valeurs de liberté et de tolérance. #ruedenghien#kurdes
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Cet assassinat bestial, terrorisant, qui a visé Evin, Mir Perwer, Abdullah Kizil. Il n'y aura pas de fêtes cette année, où que nous soyons, ni au Chiapas, ni en France, ni au Kurdistan. Il y aura des recueillements, de la rage.
Vu d'ici, depuis les luttes des peuples indigènes, zapatistes ou non, en résistance depuis des décennies face aux colonialismes, au néo-libéralisme, pour leur autonomie, l'attentat qui a frappé nos compagnons kurdes, en lutte depuis des années, a une résonance particulière.