Thread by @Arab_Intel

🇲🇱 🏴 | Le chef d'AQMI, Abou Obeida Youssef al-Annabi, a répondu à 17 questions posées par le journaliste de France 24, Wassim Nasr.

Points principaux ⤵️

france24.com/fr/afrique/202…

Wassim Nasr a déclaré qu'il n'avait pas été facile d'obtenir une telle interview avec un djihadiste de haut rang.

Il a fallu une année entière pour organiser l'entretien et convenir des modalités de transmission des réponses et des questions.

Le chef d'AQMI a accepté de répondre aux questions sous forme audio, mais les djihadistes ont présenté la réponse sous la forme d'un fichier vidéo avec une photo d'Abu Ubaida, un cachet de la poste du portail médiatique du groupe, Al-Andalus, et le texte arabe et anglais.

La version complète de l'interview n'est pas destinée à être diffusée publiquement, mais on peut en trouver des extraits sur la page Twitter de Wassim Nasr, ainsi qu'une paraphrase dans les émissions et publications de France24.

Quelques moments intéressants de l'interview :

▪️Concernant le sort du journaliste français Olivier Dubois, fait prisonnier par le groupe le 8 avril 2021, Abou Obeida affirme qu'"Olivier n'a pas été trompé ni piégé et Al-Bakai

[Abdallah Ag Albakaye, commandant du JNIM dans la zone de Talataye, avec qui Olivier Dubois avait organisé une interview qui devait avoir lieu à Gao le jour de l'enlèvement du journaliste] n'y est pour rien".

Il a également affirmé que les services secrets français connaissaient les raisons pour lesquelles le journaliste avait été fait prisonnier et savaient ce qu'il fallait faire pour le libérer.

Comme l'a fait remarquer Wassim Nasr, c'est un signe qu'Al-Qaïda est prêt à négocier.

▪️ En ce qui concerne Daech, Abu Obeida a confirmé qu'Al-Qaïda était désormais en guerre contre l'organisation, qu'il a appelée les khawarijs.

"Auparavant, nous prenions grand soin d'éviter les batailles entre nous et eux, et nous les avons évitées de toutes nos forces aussi longtemps que possible afin de ne pas détourner l'attention de notre principal ennemi, c'est-à-dire la #France et les alliés."

▪️À propos du retrait de l'armée française du #Mali, Abu Obeida a déclaré qu'il s'agissait "d'une terrible défaite pour la #France et les alliés, et d'une grande victoire pour les musulmans du Mali, qui l'ont bien méritée.

Néanmoins, je dirai que la prudence est de mise contre un vaincu : Il faut être prudent face à un ennemi vaincu, car il peut se retirer pendant un certain temps et revenir ensuite avec une agression par divers moyens.

Nous souhaiterions que les nouveaux dirigeants du #Mali retiennent bien la leçon et rompent les liens avec toutes les forces coloniales, quelle que soit leur nationalité, et pas seulement avec la #France".

Selon lui, une alliance avec la #Russie ne vaut pas mieux qu'une alliance avec la #France, une seule et même force cherchant à soumettre l'Afrique.

▪️ Abu Obeida a confirmé que dans la guerre contre l'EI, Al-Qaïda cherche à s'allier avec les "fils des tribus", mais a catégoriquement nié la possibilité d'une alliance avec les mouvements "laïques" :

"Nous, les moudjahidines de Jama'at Nusrat al Islam wal Muslimeen, ne sommes pas autorisés à combattre aux côtés de mouvements laïques."

Outre ces questions, l'entretien a porté sur la (dé)centralisation d'Al-Qaïda, l'expansion du groupe en Afrique, la possibilité d'attentats en #France et en #Algérie (en ce qui concerne la France, Abu Ubaida a précisé que les objectifs du groupe étaient de libérer l'Afrique

de l'influence coloniale, mais que le groupe n'envisageait pas de lancer des attentats en #France), et l'attitude d'Al-Qaïda à l'égard des Talibans. Toutes les questions n'ont pas reçu de réponses claires de la part d'Abu Obeida, et c'est plutôt l'inverse qui s'est produit.

Cette interview est l'une des rares occasions où nous avons la possibilité de connaître les opinions des dirigeants d'Al-Qaïda au Sahel, du moins dans la version qu'ils acceptent d'exprimer.